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Gilles Bonnafous le 15/06/2005

Voiture de compromis, la MG B apparaît comme une sportive sans histoires, à l'entretien facile et peu coûteux. Des qualités qui expliquent sa remarquable carrière commerciale et son exceptionnelle longévité.

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Historique

La MG B a pour tâche d'assurer une difficile succession. Si elle est conçue par référence à sa devancière, la MGA, dont elle doit garder la clientèle traditionnelle, la nouvelle voiture — qui doit rester une MG dans l'esprit — vise également une nouvelle cible d'amateurs exigeant un confort moins spartiate et plus de sécurité. Tel est l'élément déterminant du cahier des charges, beaucoup plus que le niveau des performances.

Si elle s'inscrit dans la lignée des roadsters qui ont fait la réputation de MG, la nouvelle voiture marque ainsi une importante évolution par rapport à la MGA. Nettement moins typée, elle s'éloigne par sa philosophie du traditionnel roadster anglais au tempérament sauvage dans le but de plaire à un très large public. En particulier aux acheteurs américains, le marché d'outre-Atlantique constituant le débouché prioritaire des voitures de sport britanniques.

Présentée en septembre 1962 au Salon d'Earls Court, la MG B apparaît ainsi sous les traits d'un cabriolet confortable au caractère civilisé. Grâce à cette nouvelle personnalité et à un prix de vente très attractif, elle séduira près de 400 000 amateurs de par le monde jusqu'à son retrait en 1980. Son abandon par Leyland, qui la sacrifiera à la Triumph TR7, provoquera une grande émotion en Grande-Bretagne. Produite pendant 18 ans, la MG B apparaît comme le cabriolet de collection le plus diffusé de l'histoire.

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Identification

Le numéro du châssis se trouve sur la plaque constructeur située dans le moteur, sur le tablier droit à côté du radiateur.

A l'origine entièrement chromée avec sa grille, la calandre devient noire et en retrait en octobre 1969, perdant ses barres verticales chromées. Retour à la première version mais avec une grille noire en 1972. Enfin calandre-bouclier en polyuréthane noir en 1974.

Chromés, les pare-chocs sont équipés de butoirs qui reçoivent une bande de caoutchouc en 1969. A partir de septembre 1974, pour satisfaire les normes de sécurité américaines, la voiture reçoit d'énormes boucliers en matériau synthétique noir, intégrés à la calandre à l'avant et aux ailes à l'arrière.

Basculantes à l'origine, les poignées de portes deviennent fixes à partir de mars 1965, avec un bouton poussoir.

Structure, châssis, carrosserie

Voiture entièrement nouvelle du point de vue de sa structure, la MG B est la première monocoque à caractère sportif lancée par la marque — la carrosserie monocoque favorise la production de masse. Techniquement, elle se présente comme un compromis entre des archaïsmes empruntés à la MGA et une architecture modernisée.

Le design est moderne, élégant et dépouillé. Basse et plate, la ligne se singularise par son horizontalité et sa ceinture de caisse rectiligne. Réalisées sous la contrainte des normes américaines, les évolutions esthétiques de la MGB ne l'embelliront pas. En 1974, la garde au sol sera relevée de plus de quatre centimètres pour une mise à niveau du système d'éclairage. En 1980 sera lancée une série limitée à 420 exemplaires se singularisant par une peinture gris métal ou bronze, un spoiler, des bandes décoratives latérales et des roues spécifiques.

Démontable dans un premier temps, la capote devient repliable en série à partir d'août 1963 — c'était une option jusqu'alors. Son étanchéité apparaît assez relative. Un hard-top est disponible en option dès juin 1963.

Bien que la MGB n'affiche pas une sensibilité particulière à la corrosion, cette dernière s'attaque néanmoins aux planchers, bas de caisse, passages de roues, à la partie antérieure des ailes arrière et aux jointures des ailes avant. Avant l'achat, mettre la voiture sur un pont pour une inspection minutieuse des parties inférieures.

Voiture de grande diffusion, la MGB cabriolet a parfois souffert, en deuxième ou troisième main, d'un manque d'entretien et de mauvaises conditions de garage. De la sorte, il peut être préférable de choisir une voiture saine d'origine californienne, quitte à retirer le dispositif antipollution américain, une opération qui ne présente pas de difficultés.

Groupe motopropulseur

Le moteur de la MGB cabriolet est extrapolé du rustique 1600 cm3 de la MGA, qui a subi un réalésage portant la cylindrée à 1798 cm3 et la puissance à 95 ch à 5500 tr/mn. Le couple de 15,4 mkg est obtenu à 3500 tr/mn, soit à un régime inférieur de 500 tours à celui du 1,6 litre. L'alimentation est assurée par deux carburateurs SU HS4. Roturier et ancien, ce moteur n'a rien de pointu. En revanche, il est fiable et relativement souple.

Sur les versions américaines, un système antipollution est installé à partir de 1967 (un compresseur situé à l'avant du moteur envoie de l'air dans la culasse). Les draconiennes réglementations d'outre-Atlantique conduiront à un abaissement de la puissance à 63 ch à 4600 tr/mn avec le montage d'un carburateur Zenith-Stromberg et d'un pot catalytique en 1976.

La boîte de vitesses à quatre rapports — dont la première non synchronisée attirera de vives critiques, notamment aux Etats-Unis — et le pont arrière sont identiques à la MGA. Proposé en option à partir de janvier 1963, l'overdrive Laycock de Normanville sur les 3e et 4e rapports sera monté en série à partir de juin 1975.

La MGB profitera du lancement de la MGC, en octobre 1967, pour recevoir la boîte de vitesses entièrement synchronisée de cette dernière, ainsi qu'une Borg Warner automatique à trois rapports en option. Mais l'impact négatif de cette transmission sur les accélérations lui attirera peu de suffrages, même aux Etats-Unis, et elle sera abandonnée en septembre 1973. La boîte manuelle bénéficie d'une excellente synchronisation, y compris sur le premier rapport, ce qui n'est pas si fréquent pour une anglaise de cette époque. Solide, elle ne pose pas de problèmes particuliers, tout comme le pont arrière.

En octobre 1964, la MGB cabriolet reçoit le moteur à cinq paliers de l'Austin 1800. D'abord inchangée, la puissance sera réduite à 85 ch à 5250 tr/mn en septembre 1974.

Justement réputée pour son excellente fiabilité, la MG B est capable d'atteindre sans encombre, voire de dépasser, les 150 000 kilomètres. Sous réserve toutefois de respecter quelques précautions d'usage : le moteur claquant à froid, il convient de le chauffer avant de démarrer et de surveiller la pression d'huile.

L'excellente accessibilité mécanique favorise les petites interventions pour l'amateur. Très exposé vu la garde au sol réduite, l'échappement a une durée de vie limitée.

Suspensions, trains roulants

La MG B est équipée d'un essieu arrière rigide suspendu à des ressorts à lames. Il fait partie, comme les amortisseurs Armstrong à levier, de la liste des emprunts à la MGA. Cette solution très archaïque a été choisie pour son caractère économique.

En 1974, le relèvement de la coque de quatre centimètres en raison des normes de sécurité américaines perturbe la tenue de route. Il conduira, en juillet 1976, à monter une barre stabilisatrice à l'arrière.

L'acquéreur peut opter pour le montage recommandé d'une barre anti-roulis à l'avant.

On vérifiera avant l'achat que le train avant n'est pas affaissé et l'on contrôlera le niveau d'huile des quatre amortisseurs à levier.

Freinage, direction, pneus

Bien que dépourvus d'assistance et réclamant de ce fait un certain effort sur la pédale, les freins, à disques à l'avant, se révèlent dans l'ensemble à la hauteur de leur tâche.

La liste des emprunts MGA se poursuit avec la direction à crémaillère. Par rapport à celle-ci, la garde au sol a été réduite (au lancement de la voiture) et des roues de 14 pouces se substituent à celles de 15 pouces. Elles confèrent à la MGB une position particulièrement basse.

La banalité des jantes de série, en tôle emboutie, peut légitimement inciter à améliorer l'ordinaire par le montage de roues à rayons, qui ont toujours constitué une option. Montées à partir d'octobre 1969, les roues « Rostyle » en acier embouti et partiellement chromées vont mieux à la voiture.

Ne parlons pas des pneus à flancs blancs des modèles destinés au marché américain...

Habitacle, finitions

Grâce à structure, et bien que plus courte de huit centimètres par rapport à la MGA, la MGB offre à ses occupants un intérieur plus spacieux, ainsi qu'un coffre à bagages plus largement dimensionné.

Les ingénieurs ont fait porter leurs efforts sur l'amélioration du confort, qui s'avère d'un bon niveau pour un roadster anglais. Le chauffage a toujours fait partie de l'équipement de série.

Le tableau de bord à deux grands cadrans sera modifié en 1969, puis en 1971. Le modèle américain reçoit un tableau à cinq cadrans en 1967. En juillet 1976, sur les versions européennes, la voiture reçoit un nouveau tableau de bord à cinq cadrans proche de celui de la Triumph Spitfire, en même temps qu'une montre électrique sur la console, la commande d'overdrive disposée sur le levier de vitesses et des sièges en tissu strié.

En bakélite, le volant à trois branches est orné en son centre du logo MG. La version américaine est équipée d'un volant de sécurité à trois branches alvéolées, ainsi que d'une colonne de direction rétractable. En 1972, la MGB bénéficie d'un volant gainé de cuir, qui passera à quatre branches en 1976.

La MGB possède un pédalier suspendu, qui se révèle peu propice à la pratique du talon-pointe. Il est à noter que les batteries sont situées dans l'habitacle, derrière les sièges — une disposition fréquente à l'époque sur les sportives anglaises.

Prise en main

Dès le premier contact avec la MGB cabriolet, on est frappé par l'habitacle beaucoup plus spacieux que celui de la MGA. Ceci est valable aussi bien en longueur pour les jambes qu'en ce qui concerne la largeur aux coudes. Les sièges offrent une bonne position de conduite et leur assise basse évite d'avoir le front « décapité » par le vent, comme c'est le cas sur certains roadsters anglais plus primitifs.

Plébéien, le 1800 cm3 Leyland n'apprécie guère les hauteurs du compte-tours. Inutile donc d'insister, au risque de l'entendre renâcler bruyamment. En revanche, son agréable souplesse, qui constitue l'un des points forts de la MGB, apparaît à l'unisson d'une voiture conçue non pour la performance, mais pour une conduite coulée. Obtenu dès 3500 tr/mn, le couple contribue au plaisir que l'on éprouve. Ainsi, malgré son modeste quatre cylindres, la voiture reprend à 1500 tr/mn en quatrième sans rechigner !

Autre atout de la MGB cabriolet à partir de 1968, la boîte de vitesses bénéficie d'une excellente synchronisation, y compris sur le premier rapport, ce qui n'est pas si fréquent pour une anglaise de cette époque. Son maniement est aisé et sa commande douce, comme d'ailleurs l'ensemble des commandes de la voiture.

Louée pour la qualité de son comportement routier, sain et sûr, la MGB réclame toutefois un minimum de circonspection. La tenue de cap n'apparaît pas au-dessus de tout soupçon, l'instabilité de la voiture à grande vitesse sur revêtement irrégulier obligeant à corriger la trajectoire en permanence. Quant à l'essieu arrière rigide, il génère de belles glissades sur les fortes accélérations en virage, que le relatif manque de puissance du moteur ne permet pas toujours de contrôler au mieux à l'accélérateur.

Bien que camionesque dans les manœuvres de stationnement, la direction non assistée offre un excellent rayon de braquage et se révèle précise sur la route. Une qualité qui permet de mettre un terme à d'éventuelles frivolités du train arrière et de remettre la MGB dans le droit chemin…

Cote, budget d'entretien

Il faut compter environ 15 000 € pour un exemplaire en excellent état, soit un niveau flatteur pour un modèle aussi massivement diffusé et aux performances somme toute moyennes. Les versions 1975 à 1980 à pare-chocs en polyuréthane subissent une décote importante et valent aux alentours de 8500 € .

La MGB cabriolet est d'un entretien facile et peu coûteux. La vidange moteur, le changement du filtre à huile et le graissage sont conseillés tous les 6000 kilomètres. Pour le reste, l'entretien n'est pas différent de celui d'une berline de série des années soixante : vérifier notamment les bougies et contrôler les freins tous les 10 000 kilomètres.

La disponibilité des pièces détachées est totale, ce qui représente un avantage déterminant pour l'utilisateur. D'un prix raisonnable dans l'ensemble, elles n'apparaissent pas plus coûteuses que celles d'une voiture moderne. Il existe un kit permettant de changer les pare-chocs en polyuréthane par des pare-chocs chromés.

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Carnet d'adresses

MG CLUB DE FRANCE

59, Rue Violet

75015 PARIS

Tél : 06.62.96.53.83

Site internet : http://mgcf.free.fr

LES PROFESSIONNELS

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Cecil Cars

10 avenue Division Leclerc

91290 Arpajon

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www.cecil-cars.com

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01 47 39 23 23

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13, rue Manissier

92800 Puteaux

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3 bis, rue des Ecoles

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03 28 26 61 00

www.angloparts.com

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14, rue de Grange St Pierre

71850 Charnay Les Macon

03 85 20 14 20

[email protected]

Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 15/06/2005, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.

À retenir

Traditionnelle et moderne à la fois, la MG B constitue une synthèse de l'héritage MG et d'aspirations à un confort plus élaboré. En somme, une moderne évolution du classique roadster anglais. Voiture de compromis conciliant caractère sportif et fiabilité, elle bénéficie d'une ligne agréable. Pas sophistiquée pour un sous, la MGB cabriolet s'analyse comme une voiture de grande diffusion simple, robuste et utilisable quotidiennement. Une sportive sans histoires, à l'entretien facile et peu coûteux. Des qualités qui expliquent son exceptionnelle carrière commerciale et son succès en collection. Cabriolet au caractère civilisé, la MGB représente toutefois un abâtardissement du roadster pur et dur. Et, si elle possède un charme certain, elle pâtit d'un manque de caractère et d'originalité. Elle paraît ainsi en retrait par rapport à une Triumph TR4 ou, dans un genre différent, à un spider Alfa Romeo. Propre à satisfaire un large public, cette personnalité en demi-teinte est aussi à l'origine de sa remarquable carrière commerciale et de son exceptionnelle longévité.
points fortsLigne agréable, moteur souple, direction précise, confort de bon aloi, boîte de vitesses bien synchronisée, simplicité et fiabilité mécaniques, faible budget d'entretien, pièces disponibles
points faiblesCote relativement élevée, mécanique de série, technique archaïque, manque de caractère, tenue de cap perfectible, essieu arrière rigide

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de MG B
MG B a dit le 19-02-2020 à 17:14
Bon article sur cette connue mais toujours aimée MG B! Pour info, SNG Barrat est un spécialiste Jaguar et non MG. Contrairement à Auto Reverse
avatar de janroro65
janroro65 a dit le 28-06-2019 à 14:56
Bonjour à Tous ! Si l'un d'entre vous possèdent des revues des années 1963-1964 , merci de bien vouloir me donner le prix du neuf en francs ! jean-robert mengelle
avatar de jbmgb
jbmgb a dit le 06-10-2017 à 15:59
Bonjour super commentaire mgb je suis en train de restaurer ma mgb de 1963 dés quelle seras finie je vous ferais par des sensations eprouvées j'espère bonne. cdt james basora 66000 perpignan
avatar de Philno
Philno a dit le 13-05-2017 à 22:41
Merci de votre rédaction me permettant de m'ouvrir pour l'achat d'une MG
avatar de Stéphane29
Stéphane29 a dit le 16-02-2017 à 15:50
récent achat d'une MGB 72 à 2 carbus, surmultipliée. Beaucoup de charme, pas de défaut majeur. les + : prix abordable, la sonorité envoûtante de l'échappement (inox), moteur puissant et souple, bonne boîte, confort étonnant, bonne assise, tenue en cap et courbes très honnête. Aucun bruit parasite. Fiable, peu coûteuse. Suscite bcp de sympathie ! les - : direction très (trop ?) directe car lourde, peu communicative ; à l'opposé d'une Austin mini. Freinage d'époque, non assisté, implique une forte pression. Rigidité relative.