Salon de Genève 2006

SPYKER D12 Peking-to-Paris

Jean Michel Cravy le 13/03/2006

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Spyker, marque étrange au goût venu d'ailleurs lève le voile à Genève sur une espèce d'OVNI baptisée D12 Peking-to-Paris.

Spyker! Une marque étrange au goût venu d’ailleurs. Une espèce d’OVNI débarqué à l’aube du troisième millénaire dans la galaxie des supercars artisanales. La renaissance, en fait, d’un petit constructeur hollandais qui laissa dans l’histoire une poignée d’automobiles et quelques aéroplanes dans les années 1900/1920. Depuis l’année 2000, Spyker s’est distingué avec ses C8 Spyder, Laviolette, Double12 et autres C12 LaTurbie, autant d’autos résolument néo-rétro, aux carrosseries ressemblant à des carlingues d’avions, avec leurs panneaux rivetés, et aux habitacles kitch décorés comme ceux des débuts de l’automobile…

Spyker s’est très rapidement développé, avec la complicité technique du groupe Volkswagen (mécanique Audi/VW, châssis fabriqué à Coventry, carrosserie faite chez Karmann) et des capitaux de l’Emirat d’Abu Dhabi (par ailleurs actionnaire à hauteur de 5 % de… Ferrari !), et compte une centaine d’employés.

SPYKER D12 Peking-to-Paris SPYKER D12 Peking-to-Paris

Le petit constructeur hollandais a déjà vendu une cinquantaine d’autos (les trois quarts au Moyen-Orient, le reste aux Etats-unis), et compte bien tripler rapidement son score avec un tout nouveau modèle qui sera commercialisé à partir de 2007, un SSUV, entendez par là un Super Sport Utility Vehicle ! Un pari pas si fou si l’on songe que dès le premier jour du salon, Spyker aurait déjà enregistré… une centaine de commandes !

L’objet s’appelle en toute simplicité D12 Peking-to-Paris, en hommage à la fameuse course Pékin/Paris de 1907, qui vit le Français Goddard enlever la deuxième place au bout de trois mois de périple, au volant de sa Spyker 18/22 HP… On ne discutera pas du style de l’engin. Chacun jugera. Il est en tout cas en tous points conforme au style très particulier des précédentes sportives de la marque. On a même un peu l’impression que l’une d’elles a été posée sur un châssis surélevé pour jouer aux SUV sportif. En fait, il s’agit bien d’une carrosserie totalement originale, à quatre places et quatre portes s’ouvrant en opposition sur un habitacle surchargé et kitch au possible, débordant de luxe voyant et de dorures, comme les affectionnent Spyker et ses clients moyen-orientaux. L’excès est un mot inconnu chez le constructeur hollandais !

Sous les extravagances, la Spyker D12 cache une technologie de pointe qui légitimise sa démarche. La structure « space frame » et la carrosserie sont entièrement en aluminium, à la manière d’Audi. La mécanique est, en toute simplicité le gros 12 cylindres en W de la maison Volkswagen, titrant benoîtement 500 chevaux et 610 Nm de couple, attelé à une boîte automatique à 6 rapports et commande séquentielle. La transmission intégrale et la suspension à hauteur variable proviennent en droite ligne du Volkswagen Touareg, conçues, on s’en souvient, par… Porsche ! Le tout est posé sur d’énormes jantes de 24 pouces (on ne recule devant rien !) que l’amateur de hors-piste troquera contre des plus modestes roues de 22 pouces.

Les performances revendiquées par la Peking-to-Paris sont à même de faire pâlir une Porsche Cayenne elle-même : 0 à 100 km/h en 5 secondes, vitesse de pointe de 295 km/h… Pas mal pour un engin de ce gabarit (près de 5 mètres de long, près de deux tonnes en ordre de marche). Pour maîtriser tout ça, les freins sont des AP dernier cri en carbone/céramique.

Victor Muller, le patron de Spyker, en est persuadé : il s’attend à ce que le D12 Peking-to-Paris rencontre un très grand succès non seulement sur les marchés où il est déjà établi, mais également en Chine, où Spyker va bientôt entrer. « Le D12 combine à merveille l’excitation procurée par une authentique voiture de sport avec le luxe et le confort d’un 4x4 de haut niveau, autant capable de performances extrêmes sur route que d’excellentes possibilités en hors bitume ». Le prix de la bête ? Il faudra compter quelque 235 000 €… hors taxes !

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