Salon du Cabriolet et du Coupé 2006

La rétrospective Delahaye

Gilles Bonnafous le 05/04/2006

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Avec un plateau riche de 18 voitures, dont l'une se produisait dans le « cabrio-show », la rétrospective Delahaye offrait un large éventail des modèles de prestige de la marque.

Avec un plateau riche de 18 voitures, dont l’une se produisait dans le « cabrio-show », la rétrospective Delahaye offrait un large éventail des modèles de prestige de la marque.

L’exposition était organisée par le Club Delahaye, qui fête cette année son quarantième anniversaire. Fondé en 1966 et présidé par Philippe Looten, le club présente la spécificité d’être l’héritier de la marque et le propriétaire de son nom. Il est donc le seul au monde à pouvoir la représenter — 40% de ses membres sont du reste des étrangers.

 La rétrospective Delahaye  La rétrospective Delahaye

Emile Delahaye construit sa première voiture à Tours en 1894. Il se fait rapidement connaître par la qualité de ses véhicules, qu’il engage dans des compétitions comme le Paris-Marseille. Cette réputation lui attire des clients de renom, dont la duchesse d’Uzès. En 1897, Delahaye s’associe à Georges Morane et Léon Desmarais, tandis que l’usine déménage à Paris dans le XIIIe arrondissement. De santé fragile, Emile Delahaye se retirera rapidement.

La firme construit des automobiles reconnues pour leur robustesse, ainsi que des camions et des moteurs industriels. Elle va également se spécialiser dans les matériels de lutte contre l’incendie. C’est à partir de 1933 que Delahaye s’orientera vers les voitures de prestige et de compétition. Le modèle qui contribuera le plus à sa renommée est le type 135 (et ses dérivés), qui s’adjugera entre autres les 24 Heures du Mans et le rallye de Monte-Carlo.

Malgré le lancement du type 235 en 1951, Delahaye n’échappera pas à la crise qui frappe, après la guerre, les constructeurs français de voitures de luxe. La firme de la rue du Banquier disparaîtra en 1954.

Les voitures présentes au salon du cabriolet appartenaient toutes aux membres du Club. Elles offraient une belle variété de types de carrosseries illustrant le savoir faire des grandes maisons de l’âge d’or de la carrosserie française. Elles entouraient un ancêtre placé au centre du plateau, un type 28A double phaéton de 1907. L’une des plus belles était un cabriolet Chapron 135 MS présenté au salon de New York de 1939. Demeuré aux Etats-Unis jusqu’en 2005, où il avait entièrement restauré (à l’américaine !), il a regagné son pays de naissance après avoir été acquis par un membre du club.

Modèle fétiche de la firme, la 135 était encore présente avec un coupé à carrosserie Autobineau (l’une des toutes premières 135 encore en existence) et deux modèles type Coupe des Alpes (3227 cm3 à trois carburateurs), un coupé Chapron de 1936 et un cabriolet 135 M du même carrossier réalisé l’année suivante. Quant au magnifique coupé aérodynamique 135 MS carrossé en aluminium par Figoni en 1936 (1100 kilos), il s’agit d’une voiture d’usine qui servait aux essais et démonstrations de la marque.

La palme de l’originalité revenait à une 135 MS réalisée par Faget Varnet en 1953. La voiture possède une histoire étonnante, puisque ce prototype, exemplaire unique jamais vendu, a été acheté à Monsieur Varnet en 1981 par son actuel propriétaire. Son style ponton très réussi est inspiré de la Ford Comète.

L’après-guerre était notamment représenté par une berlinette 148 L à l’histoire singulière. A l’origine, cette voiture était un type 135 de course construit par l’usine en 1935. Elle fut alignée au rallye de Monte-Carlo de 1936 et courut notamment à Montlhéry, Miramas et Reims. De 1945 à 1948, elle participa aux premières courses de l’après-guerre, avant de recevoir une carrosserie réalisée par Antem, dont le style trahit l’influence du design italien de l’après-guerre. Sous cette nouvelle robe, la Delahaye prit part en 1952 aux Coupes d’Automne à Montlhéry, où elle termina à la deuxième place. En 1979, la carrosserie Antem sera démontée, avant d’habiller plus tard un châssis de type 148 L, dont l’empattement sera raccourci pour le faire correspondre aux cotes de la carrosserie.

On citera encore deux cabriolets 135 M, un type Atlas de 1950 par Guilloré et un Chapron de 1948. Un coach de 1951, également 135 M par Guilloré, illustrait la difficulté des carrossiers français à maîtriser la ligne ponton originaire des Etats-Unis. La rétrospective s’achevait par trois modèles 235, deux coupés Chapron, en particulier une très élégante version deux places de 1952, et le cabriolet carrossé par Figoni, somptueux dans sa livrée rouge et très remarqué dans le « cabrio-show ».

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