Salon de Genève 2005

AUDI RS4

Jean-François Destin le 14/03/2005

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On n'imaginait même pas que sous le capot d'une voiture au gabarit relativement modeste puisse tenir… un gros V8 4,2 litres ! C'est chose faite avec l'Audi RS4 !

La précédente Audi RS4, apparue en 2000, était déjà carrément méchante. Exclusivement disponible en version Avant, elle déménageait sérieusement, avec son V6 double turbo de 380 chevaux et 440 Nm de couple. La nouvelle, qui vient d’être dévoilée à Genève, ne l’est pas moins. Mais elle y ajoute la manière, et la noblesse de cœur. On n’imaginait même pas que sous le capot d’une voiture au gabarit relativement modeste, celui de l’actuelle génération de A4, puisse tenir… un gros V8 4,2 litres ! Rien de moins ! Vous en aviez peut-être rêvé, Audi l’a fait…

AUDI RS4 AUDI RS4

C’est que la marque d'Ingolstadt, par l’intermédiaire de son label RS, met un point d’honneur à rester dans la course effrénée que se livrent les deux autres leaders allemands de la voiture de tourisme sportive, BMW et son département Motorsport, et Mercedes son officine spécialisée AMG sur le marché de la berline cossue et bourgeoise qui cache bien son jeu. Il est question de performances, mais aussi d’image et de prestige. Et au jour d’aujourd’hui, dans cette catégorie de voitures de taille moyenne, point de V8, point de salut. Les constructeurs français sont, sur ce plan, relégués à des années-lumière. Extrême évolution de l’actuelle S4 (340 chevaux… seulement), la nouvelle RS4 ne fait pas dans le détail. Elle gagne carrément 40 chevaux par rapport à l’ancienne génération de RS4, avec un total de 420 chevaux, disponibles à 7800 tr/mn, un régime particulièrement élevé et une puissance spécifique de plus de 100 chevaux au litre, qui s’expliquent par ses ascendances de compétition, puisque ce moteur de type FSI à injection directe est directement issu des Audi TT du DTM…

En revanche, le couple est en légère régression, alimentation atmosphérique oblige, puisqu’il s’établit à 430 Nm à 5500 tr/mn, contre 440 Nm dès 2000 tours pour l’ancienne RS4. Des caractéristiques qui laissent présager un caractère moins violent, moins explosif dans les bas régimes, qui s’échangeront contre une personnalité infiniment plus noble et sophistiquée. Avec un rapport poids/puissance de 3,93 kg/ch, les performances revendiquées par la nouvelle venue sont, en tout cas, de premier ordre, avec un 0 à 100 km/h qui devrait s’établir en 4,8 secondes, tandis qu’il faudra tout juste 16,6 secondes pour atteindre la barre des 200 km/h. La vitesse maxi, quant à elle, s’établit toujours aux 250 km/h réglementaires, conformément au « code de bonne conduite » signé il y a quelques années avec les rivaux de toujours, Mercedes et BMW. Un « serment d’hypocrite » dans la mesure où nous avions pu vérifier, chrono en mains, que, dans la réalité, la précédente RS4 dépassait déjà allégrement ce seuil.

La dernière-née inaugure une nouvelle génération de transmission intégrale à différentiel Torsen qui promet de privilégier la distribution de la puissance sur le train arrière. Un changement de philosophie important dans la mesure où Audi a jusqu’à présent toujours privilégié le train avant ou, au mieux, une distribution équitable 50/50 entre les deux trains. C’est peut-être l’enseignement tiré de la présence assidue de la marque aux anneaux aux plus hauts niveaux de la compétition. Humm, on demande à voir ! Dotée comme il se doit d’un châssis sport (abaissé de 30 mm par rapport à une S4), d’un amortissement DRC (Dynamic Ride Control) qui contrôle les mouvements de roulis et de tangage et de gros freins de 18 pouces généreusement refroidis par de grosses entrées d’air spécifiques aménagées dans le bouclier, la nouvelle RS4 devrait présenter un comportement dynamique à la fois exemplaire et réjouissant, à la hauteur de sa mécanique survitaminée.

De l’extérieur, la RS4 (d’abord proposée en berline à partir de septembre 2005, la version Avant suivra plus tard, au printemps 2006) se reconnaîtra aisément avec son bouclier avant agressif percé d’une grosse calandre nid d’abeilles, ses ailes (en aluminium, comme le capot) gonflées pour s’accorder aux voies larges et aux gros pneumatiques de 255, son bouclier arrière flanqué de deux sorties d’échappement, et un discret becquet sur l’arête du coffre. L’habitacle présente l’habituelle haute qualité Audi, avec un subtil mélange fait d’un beau cuir, rehaussé de nombreux parements aluminium (y compris les pédales) et carbone. La base du volant est aplatie, comme dans le concept car Audi Le Mans, et la mise en route se fait par l’intermédiaire d’un bouton, lui aussi en aluminium. Une touche Sport permettra également d’adapter la réponse de l’accélérateur à une conduite très sportive. A noter que les beaux sièges baquets badgés RS sont dotées de joues gonflables pour un maintien parfait quelle que soit sa morphologie. Reste une inconnue de taille, le prix, qui ne sera connu qu’au lancement en septembre.

AUDI RS4 AUDI RS4
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