Salon de Francfort 2005

Compte rendu

Jean-François Destin le 15/09/2005

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Malgré le contexte économique et la hausse du prix du pétrole, la passion de l'automobile reste intacte au 61ème Salon de Francfort.

Hybride : le mot magique a résonné dans toutes les langues sous les immenses halls du 61ème Salon de Francfort pendant les journées de presse. Car à l’heure d’une flambée irréversible du prix du pétrole, malheur au constructeur qui n’exposait pas cette année un concept thermique/électrique annoncé comme la meilleure technologie alternative en attendant l’hydrogène des années 2020.

C’est si vrai que parmi les nouveautés se dissimulaient de vraies fausse hybrides comme l’imposant Q7 Audi, un nouveau SUV de plus de 5 mètres de long exposé dans une version associant son gros V8 à un moteur électrique. Certes Audi confirmait bien à Francfort un Q7 hybride pour 2008 mais en soulevant le capot, l’implantation de ces deux motorisations restait invisible !

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De la petite Smart au Porsche Cayenne qui utilisera la technologie Volkswagen, toutes les catégories de véhicules sont appelées avant la fin de la décennie à proposer une variante hybride. Une tendance confirmée par cette coopération surprise révélée le 8 septembre 2005 entre DaimlerChrysler, General Motors et BMW pour développer et produire rapidement une propulsion hybride bi-mode.

Sur les stands Toyota et Lexus où sont exposés pas moins de trois modèles hybrides déjà commercialisés ou prêts à vendre, on observait avec sérénité et délectation ce vent de folie. Pour le géant japonais, pionnier dans ce domaine, l’hybride est presque une vieille histoire dont les premiers chapitres ont été écrits dans les années 60. La Prius II élue voiture de l’année en 2005 en Europe (on attend 170.000 ventes dans le monde cette année !) a fait l’objet de près de 560 brevets.

« Bonne chance pour les concurrents qui devront trouver d’autres solutions hybrides sans craindre un procès » nous confiait un ingénieur de la marque.

Pour les français murés dans un splendide isolement, l’avance prise par Toyota n’inquiète pas. D’ailleurs aucune étude ou démonstrateur hybride n’avait été amenée en Allemagne par Renault, Peugeot et Citroën. L’an dernier au Mondial de Paris, Jean Martin Folz, Président de PSA Peugeot Citroën avait émis des doutes sur l’intérêt économique de la technologie hybride tout en annonçant l’arrivée prochaine d’un projet associant le moteur électrique au diesel. On l’attendait à Francfort, elle sera révélée début 2006 sans doute au Salon de Genève.

Jean Martin Folz estime que le diesel reste le moteur de l’avenir en raison de sa faible consommation et des travaux menés avec succès pour sa dépollution (notamment grâce au FAP, Filtre A Particules). « Cependant,- a t-il déclaré lors de son allocution au salon - il convient parallèlement de favoriser l’utilisation des biocarburants, l’ester d’huile végétale pour le gazole (NDLR : qui en contient déjà 5%) et l’éthanol dans l’essence. Ils constituent une énergie renouvelable et s’appliquent à tout le parc automobile actuel sans aucune modification ». Vrai mais même si on couvrait la France entière de colza ou de betteraves, on ne pourvoirait qu’à 10% de nos besoins en carburant !

Décevant au plan des vraies nouveautés, le Salon de Francfort organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Paris montre la foi en l’avenir des constructeurs locaux. Sur fond de crise pétrolière, de chômage en Allemagne et des restructurations dans le secteur automobile, Mercedes, Audi, BMW et Porsche affichent une vitalité presque insolente. Véritable château fort à l’entrée du IAA placé cette année sous le signe de la fascination, l’immense Dôme de DaimlerChrysler abrite avec faste et paillettes des puissantes nouveautés comme la nouvelle Mercedes Classe S en version S 600 V12 de …517 chevaux mais qui ne consomme que 14,3l aux cent précise le communiqué de presse. Même évolution du récent 4X4 ML avec la variante 63 AMG animée par un V8 AMG de 6,3l de 510 chevaux.

Chez BMW, les projecteurs convergeaient vers un intéressant concept Z4 coupé. Une voiture de sport « pur sang » selon l’expression maison, grâce à son 6 cylindres 3l de 265 chevaux. Audi exposait bien entendu le gros SUV Quattro Q7 déjà évoqué précédemment et Porsche son coupé Cayman s’intercalant entre le Boxster et la 911. Dans un salon fortement marqué par un souci des économies d’énergie, cette débauche de modèles puissants s’explique par une demande soutenue en Europe, aux USA mais aussi en Chine et plus généralement en Asie. Porsche dont l’objectif est d’atteindre les 100.000 ventes par an à échéance de trois ans avec la future 4 portes Panamera (2009) ne s’est jamais aussi bien porté avec 88.000 ventes enregistrées durant le dernier exercice.

Malgré le contexte économique, la passion de l’automobile de luxe et de la sportive reste intacte et si Ferrari, Maserati et Alfa Romeo ne présentaient rien de nouveau, les carnets de commande sont pleins. Avant de rentrer dans le détail, nous avons apprécié la Mini Concept qui rappelle la Mini break Traveller de 1960, le Ford Iosis dans lequel le chancellier Shröder s’est assis mardi à quelques jours des élections, l’étude Mazda Sassou, le concept Sportback Mitsubishi et l’étude Antara d’Opel. Sans oublier l’Egeus Renault, le Citroën C-SportLounge et le tricycle Peugeot 20Cup.

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