RENAULT Fluence

En marge d’une Modus omniprésente sur le stand du Mondial, Renault, à défaut d’avoir dévoilé un nouveau concept-car, s’est contenté de réexposer Wind déjà vu à Genève et de montrer au public la Fluence, une étude connue depuis quelques semaines mais présente Porte de Versailles dans une livrée finalisée. Ce coupé 4 places haut de gamme, de 4.60m de long, s’inscrit dans la grande tradition de la carrosserie française et, en vertu de l’alliance, abrite un moteur japonais, en l’occurrence le 3.5l V8 Nissan porté à 280 chevaux. L’intérieur tendu de cuir rouge et beige se veut douillet, futuriste mais aussi très lumineux grâce à un toit entièrement vitré...

Chez Renault, les concept-cars ne sont jamais créés pour le seul plaisir des yeux des visiteurs de salons automobiles. Même si la fabrication d’un coupé 4 places haut de gamme n’est pas à l’ordre du jour, qui sait si à l’horizon 2006 ou 2007, Renault et Nissan ne seraient pas preneurs d’un modèle de prestige investi des valeurs d’innovations et de technologie propres aux deux marques. Surtout si des perspectives s’offrent pour une diffusion des deux côtés de l’Atlantique.

Cessons de rêver pour détailler Fluence et surtout faire le tour d’une carrosserie exprimant selon Patrick Le Quément, patron du design Renault, la volupté et le plaisir du mouvement. Un mouvement mis en valeur par l’opposition d’un avant long et incliné et d’un arrière vertical. La surprise visuelle vient d’une absence de calandre destinée à mettre encore davantage en valeur le logo Renault. Les phares, énormes, mais bien intégrés a la fluidité des ailes avant, laissent entrevoir, derrière des verres transparents, une double rampe de diodes électroluminescentes orientables. Ces diodes s’alimentent en fonction de l’angle de braquage du volant au profit d’un éclairage multidirectionnel en virage. A l’avant, deux entrées d’air prolongent et accentuent le dessin des phares.

Contrastes aussi à l’arrière avec des ailes larges et galbées, des feux horizontaux très minces et se rejoignant presque au niveau de la pointe surélevée de la lunette arrière en V. Entre cette lunette et le pare-brise, le pavillon, constitué de deux bandes de verre doit donner l’impression aux occupants de se déplacer dans une décapotable. La partie inférieure de la caisse traitée en aluminium concourt à la fluidité d’un coupé dont la hauteur reste en deçà des 1.40m !

Résultant des tendances qui pourraient faire la mode à la fin de la décennie, l’habitacle hérite de sièges en cuir très novateurs. Dès l’ouverture de la portière, les parties latérales de l’assise et du dossier se déploient pour inviter le pilote et ses passagers à prendre place à bord. Ces derniers découvrent alors une planche de bord en forme de feuille enroulée. Même approche stylistique pour la console centrale dont le mouvement de torsade englobe des commandes intuitives, selon le concept « touch design ».

Avant de démarrer, le conducteur peut, à l’aide d’un joystick, paramétrer ses réglages et les vérifier sur un écran escamotable. Clin d’œil au passé, les compteurs marient les affichages analogiques et digitaux. A l’arrière, ambiance « cosy » et feutrée avec une banquette arrière large et enveloppante et des lampes individuelles de lecture incrustées dans le pavillon.

Le coffre gainé de cuir « rouge Margaux » est accessible en ouvrant un hayon à la cinématique inédite. Télécommandé, il glisse au dessus du toit à l’aide d’un bras articulé. Une astuce qui supprime les vérins et facilite le chargement des bagages.

Côté mécanique, Fluence hérite du moteur le plus puissant de la banque d’organes Renault/Nissan à savoir le 3.5 V6 déjà exploité en 241 chevaux sur la Vel Satis. Une préparation lui permet sur ce coupé de prestige de délivrer 280 chevaux. Il est associé à une boite automatique à 6 rapports à commande impulsionnelle afin de préserver, dit Renault, un grand confort et une sérénité d’utilisation.