Mondial de Paris 2004

L'automobile et la BD

Gilles Bonnafous le 25/09/2004

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La BD regorge de voitures, souvent des modèles prestigieux, ce qui témoigne de l'intérêt des dessinateurs pour l'automobile.

Sur 5000 m2, le neuvième art est mis à l’honneur par la remarquable exposition « L’Automobile et la bande dessinée », qui fait suite aux manifestations organisées dans le hall 8 lors des précédentes éditions du Mondial : James Bond (1996), centenaire du salon de Paris (1998), l’automobile et la Principauté de Monaco (2002).

Coorganisée avec le celèbre Festival International de la bande dessinée d’Angoulême, elle reprend sur une plus grande échelle une exposition que le CIA avait montée en 1991 sur le même sujet. Le nombre des voitures exposées est très supérieur et les nouvelles techniques d’impression numérique ont permis de donner une autre dimension à la présentation. La très haute définition a permis de scanner les dessins originaux, une case de 5 x 3 centimètres devenant un panneau de 5 x 3 mètres !

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A Laurent Hériou, coorganisateur de l’exposition, est revenue la tâche de chercher les voitures, une affaire compliquée par la nécessité de trouver les véhicules dans la couleur où ils apparaissent dans la bande dessinée : par exemple, une DS de couleur moutarde comme celle de Zorglub dans Spirou et Fantasio, il n’en existe que deux en Europe... La manifestation a nécessité neuf mois de préparation et un budget de 300 000 €.

Avec 400 modèles répertoriés, la BD regorge de voitures. De plus, il s’agit souvent de modèles rares ou prestigieux, ce qui témoigne de l’intérêt des dessinateurs pour l’automobile. Lesquels se révèlent parfois de vrais connaisseurs : dans "L’Ouragan de feu", l’Alfa Romeo de Lefranc n’est pas une simple Giulietta, c’est une Sprint Veloce préparée chez Conrero. Grâce à cela, elle peut semer une Facel Véga dans une course-poursuite d’anthologie.

Les organisateurs ont sélectionné quarante véhicules, soit autant de tableaux, dans lesquels chaque voiture est mise en scène devant un visuel (l’agrandissement d’une case). Le spectateur a ainsi l’impression que l’automobile sort de la case. Une légende permet de la situer dans l’album.

Le sujet est traité sous quatre approches :

- La voiture du héros, comme la Porsche 911 S Targa première génération de Ric Hochet, lequel évolue au fil des albums avec la gamme du constructeur, la Fiat 509 de Gaston Lagaffe, ou la Chrysler Town & Country de Ray Bananas dessinée par Ted Benoit, ou encore la Dauphine de Gilles Jourdan.

- La voiture symbole d’une époque (DS, 2 CV, 404, etc.)

- La voiture mythique : la BD regorge de somptueuses mécaniques : Facel Véga HK 500 dans "L’Autoroute du Soleil" de Baru, Mercedes 300 SL coupé dans "Jari et le plan Z" de Reding, BMW 507 dans "Aventures à Sarajavo" de Craenhals, Toyota 2000 GT coupé dans "20th Century Boys" de Naoki Urasawa, Jaguar XK 120 roadster dans "Jamais deux sans trois".

- La compétition automobile : on découvre la Talbot T26 4,5 litres, monoplace de Grand Prix jaune de Spirou et les héritiers (voiture prêtée par le Musée Stavelot en Belgique), la Delahaye 135 compétition de Mirage sur l’Orient (prêt d’Hervé Charbonneaux) et deux Ferrari, la 250 GT compétition 1957 de Mille Miglia de Mauro Caldi et la 250 GT châssis court 1960 dessinée par Jijé dans "Le Retour" de Jean Valhardi. On regrettera l’absence de la Vaillante, les exigences des ayants droit des "Aventures de Michel Vaillant" ayant été jugées inacceptables par les organisateurs. Pas de voitures de Tintin non plus, en raison de l’absence de réponse des ayants droit.

Les voitures imaginaires ne sont présentes que par l’image. Les organisateurs souhaitaient faire réaliser une maquette grandeur nature de la Turbo Traction de Franquin, mais ils ont dû reculer devant le montant du devis (240 000 € pour une voiture non roulante).

Enfin, on citera quelques véhicules originaux ou rares comme la Tatra 603 de "Partie de chasse" d’Enki Bilal, l’Excelsior 1923 de "L’Automobile de Bécassine", ou l’extraordinaire Baleine de Paul Arzens vue dans la "Menace diabolique" de Denis Sire, voiture unique prêtée par le Musée des Arts et Métiers.

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