Avignon Motor Festival 2008

AMILCAR MCO et C6

Gilles Bonnafous le 03/04/2008

Partagez

réagir

Camille Bourges, le commissaire de l'Avignon Motor Festival, a réalisé son rêve : réunir les monoplaces Amilcar des records du monde de vitesse.

Camille Bourges, le commissaire de l’Avignon Motor Festival, a réalisé son rêve : réunir les monoplaces Amilcar des records du monde de vitesse. Ce faisant, il a offert aux visiteurs du salon un spectacle exceptionnel et unique, puisqu’un tel rassemblement n’avait encore jamais été réalisé. Même à l’époque de ces exploits.

Avec un ensemble de C6, des machines compétition clients, ce ne sont pas moins de douze voitures qui étaient exposées dans le hall d’honneur du festival. Ce plateau a pu être réalisé grâce à la collaboration du Cercle Pégase Amilcar, de Claude Martin, le fils du pilote Clément Martin qui avait acquis la monoplace d’Indianapolis et le matériel de compétition Amilcar, ainsi qu’au réseau d’amis des organisateurs. Un an de travail a été nécessaire.

AMILCAR MCO et C6 AMILCAR MCO et C6

En 1925, le service course d’Amilcar souhaite créer de véritables machines de compétition pour se lancer dans la course aux records de vitesse, une grande mode à l’époque. Une dizaine de voitures six cylindres sont fabriquées, spécialement conçues pour les épreuves de sprint et d’accélération. Ce sont les monoplaces Type MCO. Leurs châssis très légers sont simplement vissés, non rivetés, de manière à faciliter le démontage, et leurs carrosseries en aluminium sont dépourvues d’armature de soutien. Le radiateur et la magnéto sont carénés. Quant aux moteurs, ils sont gonflés et dotés de compresseurs puissants, tandis que les deux arbres à cames en tête et le vilebrequin sont montés sur rouleaux. La lubrification est assurée par carter sec.

Quatre MCO étaient présentées à Avignon, dont les deux monoplaces ayant battu des records du monde de vitesse à Arpajon le 26 août 1928. D’abord la MCO 1100, dont le six cylindres à compresseur de 1094 cm3 développe 105 ch. Pour ses premiers essais effectués le 7 février 1928, elle tourne à 195 km/h sur l’anneau de Montlhéry, avant de battre, pilotée par André Morel, le record du monde du kilomètre lancé à 206,895 km/h — dans la catégorie 1100 cm3. Elle s’octroie également le record du mile lancé.

La deuxième voiture de record est la MCO 1500. Son empattement a été allongé et son six cylindres suralimenté a été réalésé à 1,3 litre. La puissance atteint 110 ch. Toujours pilotée par André Morel à Arpajon, la voiture bat le record du monde (catégorie 1500 cm3) du kilomètre lancé à 210,770 km/h, ainsi que le record du kilomètre départ arrêté à 133,729 km/h. L’année suivante, en 1929, elle est engagée aux 500 Miles d’Indianapolis sous le nom de son sponsor, « Thompson Products Special », où elle est pilotée par Jules Moriceau. Par la suite, la MCO 1500 remportera de nouveaux succès aux mains de Clément Auguste Martin.

La troisième MCO exposée était une monoplace 1100 utilisée par le service compétition de l’usine. Adaptée pour prendre part à des courses plus longues, elle participera régulièrement au Bol d’Or jusqu’en 1950, notamment pilotée par Clément Auguste Martin. Quatrième mousquetaire d’Avignon, la Type CO déporté est également une voiture du service courses de la marque. Elle a reçu un châssis élargi et plus lourd, plus habitable, pour être engagée dans des épreuves sur circuits. C’est une machine de Grand Prix, que l’on peut considérer comme intermédiaire entre la MCO et la C6.

Son six cylindres suralimenté de 1094 cm3 et 105 ch lui permet de rouler à 190 km/h. Elle participera à de nombreuses compétitions jusqu’en 1947, année où, pilotée par Maurice Trintignant, elle remportera le Grand Prix d’Avignon. Avant cela, elle a pris part au GP de Saint-Sébastien, aux 200 Miles de Brooklands et au GP de France de 1935 couru à Montlhéry. Elle se trouve aujourd’hui à la Cité de l’Automobile de Mulhouse.

Au départ, Amilcar n’a pas prévu de commercialiser sa six cylindres, voiture purement d’usine. Mais avec les premiers succès de cette dernière, des amateurs fortunés, souvent bons pilotes, sonnent à la porte de la marque pour qu’elle mette à leur disposition cette brillante machine. C’est ainsi qu’Amilcar va construire une quarantaine de voitures compétition clients, la C6, soit, en tout, une cinquantaine de six cylindres en comptant celles d’usine. Il en resterait à peu près 25 dans le monde, dont douze étaient exposées à Avignon.

La C6 est une vraie machine de course, sans éclairage ni ailes, à laquelle on a ajouté une deuxième place et greffé une roue de secours. Son six cylindres double arbre à compresseur développe 65 ch. Elle sera l’une des plus remarquables voitures de sport françaises de son époque. Présentée pour la première fois au public lors du salon de Paris de 1926, elle effectue ses premiers essais devant la presse à Montlhéry, où elle tourne à 165 km/h.

La C6 remportera maints succès en course aux mains de pilotes officiels ou privés. Plusieurs C6 étaient exposées à Avignon, dont l’une équipée d’une suspension avant Dubonnet montée dans les années trente. Ajoutons que la présence d’Amilcar à l’Avignon Motor Festival était complétée par une torpédo sport C4 de 1923 à carrosserie Paris-Nice (stand du Cercle Pegase Amilcar) et par une CGSS de 1926 exposée au « Bar de la Marine ».

AMILCAR MCO et C6 AMILCAR MCO et C6

Partagez

réagir

Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de liloujack
liloujack a dit le 15-04-2009 à 20:15
Bravo pour ce résumé; difficile d'avoir des info sur les Amilcar. Mon beau-père a couru sur une Amilcar 1100 à turbo (en 1931-1932: grabels, gordes, avignon, ventoux...). Pourriez-vous me donner des info sur ce modèle; où peut-on en voir une? D'avance merci