Shelby story

Mécanicien de grand talent, pilote de course, éleveur de poulets et dresseur de cobras, Carroll Shelby a été tout cela à la fois. Il nous a quitté le 10 mai 2012 au Texas.

sommaire :

SHELBY 350 GT : vers le déclin

Gilles Bonnafous le 15/07/2003

Partagez

réagir

La Mustang Shelby 350 GT du millésime 1966 révèle peu de changements. Améliorant la visibilité, de petites vitres sur le panneau de custode remplacent les ouïes d'aération du modèle précédent, alors que des prises d'air sont installées dans les ailes arrière pour un meilleur refroidissement des freins. Dans l'habitacle, l'espace arrière se trouve libéré par le retour de la roue de secours dans le coffre. Quatre nouvelles combinaisons de couleurs sont proposées (rouge, bleu métal, vert et noir avec bandes blanches), ainsi qu'une transmission automatique à trois rapports… Quelle hérésie ! Mais le succès commercial est au rendez-vous. La production 1966 atteint 2378 unités, dont 936 commandés par le loueur Hertz (les voitures reçoivent une boîte automatique et une livrée noire avec parements dorés). En option, le V8 peut être gavé par un compresseur Paxton, une solution qui apporte un gain de 45% (de l'ordre de 420 ch), mais fragilise la mécanique. Elle connaîtra peu de succès (150 exemplaires).

La 350 GT 1966 de Jacques Guérin de 1966
La 350 GT 1966 de Jacques Guérin de 1966 Motorlegend.com
La 350 GT 1966 de Jacques Guérin de 1966
La 350 GT 1966 de Jacques Guérin de 1966 Motorlegend.com

La première Mustang Shelby 350 GT importée en France l'a été en 1966. Elle porte le numéro de châssis 6 S 398 (6 pour 1966, S pour Street version par opposition au R de la Racing). La voiture, qui a servi à l'homologation du modèle dans notre pays est représentée sur les publicités de l'époque, associée à des photos de Guy Ligier et Jo Schlesser. Elle existe toujours et fait de nos jours le bonheur de Jacques Guérin, un collectionneur averti. Ce dernier l'a achetée en 1992 chez un marchand connu à l'époque, Athanée, après que la Shelby a été exposée au musée automobile du Bec-Hellouin. Elle se trouve dans son état d'origine à deux exceptions près : Jacques Guérin a refait le train avant et l'intérieur a reçu une sellerie en cuir Connolly blanc. La voiture aurait jadis appartenu à Claude François, qui aurait changé le skaï noir d'origine pour une sellerie rouge. Le dossier du siège conducteur porte aujourd'hui la dédicace de Carroll Shelby, que Jacques Guérin a rencontré peu après l'achat de la 350 GT.

SHELBY
Motorlegend.com
SHELBY
Motorlegend.com

Les Mustang Shelby des millésimes 1965 et 1966 sont de loin les plus intéressantes de la lignée, car les plus pures. Par la suite, les voitures vont s'empâter au fil des ans à l'instar des modèles Mustang dont elles dérivent. Pour autant, cette évolution négative n'entravera en rien le succès commercial de la gamme Shelby. En 1967, la proue est allongée et le capot surmonté d'une volumineuse entrée d'air, tandis que la poupe se prolonge par un becquet. De plus, l'évolution de la gamme Ford Mustang ne favorise pas les Shelby, qui se trouvent concurrencées par leurs cousines, notamment les Mach 1, Boss 302 et 429. Nettement moins cher, un coupé Mustang fastback de série, motorisé par le V8 390 ci de 335 ch, offre des performances pratiquement identiques à celles de la 350 GT. Et une tenue de route quasiment équivalente grâce à la suspension Heavy duty commune aux deux gammes.

Mustang Shelby 500 GT King of the Road, 1968
Mustang Shelby 500 GT King of the Road, 1968 Ford
Mustang Shelby 500 GT King of the Road, 1968
Mustang Shelby 500 GT King of the Road, 1968 Ford

En 1967, la 350 GT se voit adjoindre une grande sœur, la GT 500. Monstrueuse, la voiture est motorisée par l'énorme 428 ci (sept litres de cylindrée) donné pour 355 ch (beaucoup plus en réalité). Qui plus est, une cinquantaine d'exemplaires reçoivent le 427 ci de 400 ch, qui entraîne cette Mustang survitaminée au-delà des 260 km/h. Un modèle exceptionnel qui sera vendu à une clientèle sélectionnée par Shelby. Toutefois, sensiblement alourdie, la 500 GT ne parviendra pas, malgré son succès commercial, à faire oublier la 350 GT, plus agile. Le millésime 1968 voit le lancement de la GT 500 " King of the Road " dotée du 428 Cobra Jet, qui développe plus de 400 ch (diffusion de 933 exemplaires).

Organisée initialement de manière artisanale, la production s'industrialise quelque peu avec le succès commercial, la fabrication étant assurée par Ford à partir de 1968. La même année, un cabriolet, équipé d'un arceau recouvert de vinyle, est proposé en versions 350 GT et 500 GT, avec pour ce dernier le choix entre le moteur de 360 ch et celui de 400 ch. Les cabriolets représenteront un quart de la production Shelby, qui se poursuivra jusqu'à la fin de 1969 (coupés fastback et cabriolets). Mais la commercialisation interviendra jusqu'en 1970.

Mustang Shelby 500 GT King of the Road cabriolet 1968
Mustang Shelby 500 GT King of the Road cabriolet 1968 D.R
Mustang Shelby 350 GT 1969
Mustang Shelby 350 GT 1969 D.R

A l'échelle américaine, la production des Mustang Shelby s'avère relativement confidentielle avec un total de l'ordre de 15 000 exemplaires construits sur une période de cinq ans. Aujourd'hui, il va sans dire que ces voitures jouissent, en collection, d'une aura bien particulière, qu'illustre leur cote très supérieure à celle des Mustang de série.

article précédent SHELBY 350 GT : la réussite

Page précédente
SHELBY 350 GT : la réussite

article suivant SHELBY Cobra 289 et 427

Page suivante
SHELBY Cobra 289 et 427

Partagez

réagir

Commentaires