Saga Honda

Fondé en 1948, Honda n’a cessé de cultiver sa tradition d’innovation technologique sur tous les types de moteurs et de véhicules.

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Histoire : Honda motoriste F1

Gilles Bonnafous le 03/05/2004

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Après avoir conduit un projet ambitieux mais aux résultats décevants au cours des années soixante, c’est avec discrétion que Honda revient en Formule 1 en 1983, en pleine ère turbo.

Un retour préparé par un programme de Formule 2, antichambre de la F1, initié en 1978. L’artisan en est l’ingénieur Kawamoto, auteur d’un V6 de 1,5 litre double turbo exposé au salon de Genève. Cette mécanique va motoriser la Ralt engagée dans le championnat d’Europe F2 par l’écurie de l’Australien Ron Tauranac. Avec les pilotes Geoff Lees et Jonathan Palmer, la Ralt-Honda dominera nettement la concurrence, remportant douze victoires consécutives dans le championnat d’Europe en 1983 et 1984.


D.R
New Spirit F2 1982
New Spirit F2 1982 D.R

Extrapolé du moteur F2, le V6 1500 turbo de F1 est monté dans un châssis Spirit, une écurie de fond de grille. Ainsi naît en 1983 la Spirit-Honda 201 C. Ce choix modeste s’explique par le souci de poursuivre le développement du moteur sans subir de pression excessive. La voiture est confiée à Stefan Johansson qui la pilote à partir du Grand Prix de Grande-Bretagne. Honda s’allie ensuite à Williams, dont les monoplaces sont pilotées par Keke Rosberg et Jacques Laffite. Réalisée pendant l’été 1983, la Williams-Honda FW09 est alignée dans le Grand Prix d’Afrique du Sud en fin de saison (cinquième place). L’année suivante, Keke Rosberg offre au moteur Honda sa première victoire au Grand Prix des Etats-Unis à Dallas.

La Williams Honda affronte au cours de la saison 1985 la McLaren et son redoutable moteur Porsche. Honda a fait évoluer son V6, dont l’alésage a été réduit, le refroidissement amélioré et la puissance du turbo adaptée au tracé de chaque circuit. Rosberg l’emporte à Detroit, puis Nigel Mansell (nouvellement recruté) par deux fois (Brands Hatch et Kyalami), avant que Rosberg ne récidive lors du dernier Grand Prix de l’année en Australie.

La consécration arrive en 1986. Nigel Mansell s’adjuge cinq Grands Prix et Nelson Piquet quatre. Si le Britannique perd le titre mondial contre Alain Prost dans la dernière épreuve de la saison (explosion d’un pneu à 280 km/h), Williams-Honda est sacré champion du monde des constructeurs. L’année suivante, Honda motorise deux écuries, Williams et Lotus. Ayrton Senna remporte deux victoires sur sa Lotus-Honda tandis que Nelson Piquet (Williams-Honda) gagne sa troisième couronne.

Apparu en 1985, le V6 à 80° de 1,5 litre développe 1000 ch à 12 000 tr/mn avec une pression de turbo fixée à 4 bars. Après la nouvelle réglementation introduite par la FISA pour réduire la puissance et la consommation (pression du turbo limitée à 2,5 bars et capacité du réservoir d’essence à 150 litres), il offre encore 680 ch à 12 500 tr/mn.

Lotus Honda 100 T 1988
Lotus Honda 100 T 1988 Honda
Ayrton Senna sur McLaren Honda 1990
Ayrton Senna sur McLaren Honda 1990 Honda

En 1988, Honda rejoint McLaren et sa MP4/4. C’est l’apogée pour le constructeur japonais. Motorisé par le meilleur moteur, le meilleur châssis confié aux meilleurs pilotes s’avère sans concurrence. Il écrase la saison en remportant quinze des seize Grands Prix. Avec huit victoires, Ayrton Senna est sacré champion du monde devant Alain Prost. La McLaren-Honda s’adjuge le titre mondial avec un total inédit de 199 points. Au plus fort de sa domination, Honda s’est préparé activement au changement de réglementation prévu pour 1989 (retour aux moteurs atmosphériques et cylindrée de 3500 cm3). Trois équipes d’ingénieurs du centre de recherche et développement de Wako ont travaillé pour que le V10 soit prêt à temps.

V10 Honda 1990
V10 Honda 1990 Motorlegend.com
Gerhard Berger au GP de Monaco 1990
Gerhard Berger au GP de Monaco 1990 Honda

Sur la McLaren MP4/5 et son V10 Honda, Alain Prost et Ayrton Senna dominent encore la saison 1989. Avec quatre victoires contre six à son rival brésilien, le pilote français remporte tout de même le titre. Passé chez Ferrari en 1990, Prost et le V12 de Maranello mènent la vie dure à Senna. Ce dernier prend cependant sa revanche sur la saison précédente en s’adjugeant six victoires et le titre.

Ayrton Senna pilotant la McLaren Honda
Ayrton Senna pilotant la McLaren Honda Honda
Ayrton Senna pilotant la McLaren Honda
Ayrton Senna pilotant la McLaren Honda Honda

En 1991, la McLaren étrenne un nouveau V12 Honda, le 121E, plus puissant que le V10. Elle remporte huit victoires (sept pour Senna et une pour Berger), apportant à Honda deux titres supplémentaires pilote (Senna) et constructeur. Avec un palmarès de cinq Grands Prix (trois pour Senna et deux pour Berger), la saison 1992 n’apparaît pas catastrophique pour la McLaren-Honda. Senna et Berger ne se classent pourtant que quatrième et cinquième derrière Mansell, champion sur Williams, Patrese et Michael Schumacher. C’est le moment que choisit Nobuhiko Kawamoto, président de Honda, pour se retirer de la Formule 1. Au cours de cette exceptionnelle période de réussite et de gloire, Honda a glané six titres consécutifs de champion du monde des constructeurs (1986 à 1991) et cinq titres pilotes. Pas moins.

Un troisième chapitre de l’engagement de Honda en F1 s’ouvre en 2000 avec l’écurie Reynard BAR (British American Racing). Après plusieurs saisons difficiles malgré la présence de Jacques Villeneuve, le ciel se dégage en 2004, dont le début de la saison est marqué par les performances de l’écurie britannique dirigée par David Richards. Jenson Button crée la sensation en réalisant la pole position au Grand Prix d’Imola. Et le pilote britannique occupe, après le Grand Prix d’Espagne, la troisième place du classement provisoire derrière les deux pilotes Ferrari.

BAR Honda
BAR Honda Honda
BAR Honda
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