Histoire : John Surtees

Pilote de motocyclettes et d'automobiles né à Tatsfield (Grande-Bretagne) le 11 février 1934. Sept fois champion du monde de motocyclette ; ce fut le seul pilote moto à obtenir le titre mondial de formule 1. Surnommé « Fils du vent » et «Big John».

Surtees a été avec Jim Clark et Stirling Moss l'un des plus prestigieux représentants des pilotes anglais de l'après-guerre. Il a réalisé également d'excellentes performances au volant de voitures Sport.

Surtees participe à sa première course automobile en 1958 et, deux ans plus tard (mars 1960), il débute a Goodwood en formule 3. Très rapidement il parvient à la formule 1 et obtient ses premiers classements en 1961 sur une Cooper. Il se classe en effet cinquième en Belgique et en Allemagne, et septième en Hollande. En 1962 il pilote une Lola, une voiture peu compétitive, avec laquelle il parvient à se classer deuxième dans les Grands Prix de Grande-Bretagne et d'Allemagne, quatrième dans le Grand Prix de Monaco, cinquième dans les Grands Prix de Belgique et de France.

Ces résultats lui ouvrent les portes, en 1963, de la firme Ferrari qui est décidée à reprendre le dessus après avoir vécu une année 1962 catastrophique. Le 14 août, Surtees remporte sa première victoire dans un Grand Prix de formule 1 sur le circuit difficile du Nürburgring.

Mais voiture dont il dispose, mise à part une victoire surprenante dans le Grand Prix d'Italie, ne lui permet d'obtenir que quelques classements honorables. En 1968, toujours pour Honda, il établit le record du tour en Belgique, il se classe deuxième en France, troisième aux États-Unis, cinquième en Grande- Bretagne.

En 1969 Surtees passe chez B-R-M. Il prend part à presque toutes les épreuves du Championnat mondial des pilotes, mais il est obligé de se contenter d'une troisième place, dans le Grand Prix des États-Unis, comme meilleur résultat. Entre-temps il entreprend sa carrière de constructeur, activité à laquelle il consacre son temps et son énergie. Au volant de la F 1 qui porte son nom, il fait ses débuts dans le Grand Prix de Grande-Bretagne de 1970, mais il est contraint à l'abandon.

Il se classe ensuite cinquième au Canada, huitième au Mexique et neuvième en Allemagne. Il prend part également à des courses d'endurance avec une Ferrari 512, et se classe deuxième, avec Ickx, dans les Mille Kilomètres de Spa et troisième, avec Vaccarella, dans les Mille Kilomètres du Nürburgring. Au cours des années 1970 et 1971 il remporte avec sa propre voiture la Gold Cup de Oulton Park.

En 1972 Surtees ne prend part qu'occasionnellement aux compétitions, étant engagé à fond dans la mise au point des monoplaces de formule 2 et de formule 1. C'est dans le Grand Prix Shell de formule 2 à Imola qu'il remporte, toujours au volant d'une monoplace de sa fabrication, son dernier succès d'une certaine importance.

Cette écurie fut fondée par John Surtees en 1969.

Son appellation avait été utilisée au cours des années précédentes pour désigner l'écurie dirigée par le pilote anglais et composée de voitures Lola. Toutes les monoplaces fabriquées dans l'usine de Edenbridge (Kent) avaient comme caractéristiques communes des châssis monocoques et un profil inspiré de la plus grande simplicité de fabrication.

Les divers modèles étaient marqués des initiales de la raison sociale (T S suivies d'un numéro progressif) La première monoplace, construite par Surtees et conçue par Len Terry, fut la TS 5 avec moteur Chevrolet valable pour la formule 5000 européenne aussi bien que pour la formule américaine A équivalente. En 1970 sortit la TS 5 A, version améliorée, qui remporta une victoire sur le circuit de Mondello Park (Irlande), pilotée par Trevor Taylor, ainsi que deux victoires aux États-Unis avec David Hobbs. Au cours de la même année Surtees participa au Grand Prix de Grande-Bretagne, au volant de la TS 7, monoplace de formule 1 avec moteur Cosworth, qui faisait ses débuts, et avec laquelle Surtees remporta la Gold Cup à Oulton Park et se plaça dans un certain nombre d'épreuves comptant pour le Championnat mondial des conducteurs. En 1971, Surtees et Stommelen prirent part au Championnat mondial avec la nouvelle TS 9, mais les résultats furent décevants ; aussi Surtees décida-t-il d'abandonner les compétitions et de confier la conduite de la nouvelle TS 9 B à Mike Hailwood.

Un certain nombre d'exemplaires de ce modèle furent achetés par les sponsors des pilotes De Adamich et Schenken, mais ces derniers n'obtinrent comme résultat qu'une quatrième place, cependant que Hailwood se classait deuxième dans le Grand Prix d'Italie de 1972. Au cours de la même saison Hailwood remporta six épreuves du Championnat européen des conducteurs de formule 2, au volant de la TS 10, une monoplace très compétitive, et enleva ainsi le titre. Cette année fut la plus prestigieuse pour les voitures fabriquées par le Team Surtees.

En 1973 la TS 14 de formule 1 obtint des places honorables grâce à Hailwood, mais les meilleures performances furent réalisées par Carlos Pace qui arriva quatrième au Grand Prix d'Allemagne et troisième au Grand Prix d'Autriche, après avoir établi le record du tour dans les deux épreuves. C'est encore Pace qui obtint, en 1974, le meilleur résultat (quatrième) avec la TS 16 au Grand Prix du Brésil. mais, déçu par les performances de la voiture dans les Grands Prix suivants, le pilote argentin quitta Surtees. Jochen Mass fut appelé à le remplacer mais ce pilote fit alterner des classements médiocres avec de nombreux abandons. En 1975, malgré la collaboration de Watson. l'activité du Team Surtees fut de plus en plus réduite : la TS 16 n'est présente que dans le Grand Prix de Grande-Bretagne et dans celui d'Autriche, mais elle ne parvient pas à réaliser des performances satisfaisantes dans ces compétitions.