Louis Vuitton Classic 2001

Traditionnel rendez-vous de la rentrée dédié à l'automobile d'exception, le Louis Vuitton Classic 2001, quatorzième du nom, offrait aux amateurs passionnés comme aux néophytes l'occasion de découvrir des voitures hors du commun.

sommaire :

STANGUELLINI SEFA de course et coupé Motto

Gilles Bonnafous le 09/09/2001

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Présence au Louis Vuitton Classic de deux Stanguellini nous donne l'occasion d'évoquer ce petit constructeur italien de voitures de course. Connu avant la guerre comme préparateur de moteurs Fiat (surtout la mécanique de la Ballila), Vittorio Stanguellini construisit à partir de 1946 des monoplaces, des voitures de sport et de petites GT. Toutes étaient motorisées par des quatre cylindres Fiat de 741 cm3 et 1089 cm3 survitaminés grâce à des culasses à double arbre à cames en tête. Installée depuis l'origine à Modène, l'entreprise existe toujours. Elle a créé un musée automobile abritant une vingtaine de voitures, dont six Stanguellini restaurées.

STANGUELLINI
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Francesca Stanguellini, la petite fille du fondateur.
Francesca Stanguellini, la petite fille du fondateur.

Aujourd'hui équipée d'un moteur de 1089 cm3, la Stanguellini SEFA exposée à Bagatelle était à l'origine dotée d'un 741 cm3. La voiture fut mise en chantier pour les 24 Heures du Mans de 1958, avec pour objectif de remporter l'indice de performance. Elle fut construite à Paris, en seulement trois mois et demi, par la Société d'Etudes Françaises Automobiles (SEFA). Cette dernière modifia le châssis tubulaire d'origine Stanguellini en le dotant d'une suspension sophistiquée à roues indépendantes avec éléments élastiques en caoutchouc. Quant à la carrosserie de barquette aérodynamique, elle est due à Campana.

Deux Stanguellini SEFA 740 furent réalisées et engagées au Mans - et confiés à des équipages français. Une seule termina la course à la 17ème place après 2833 kilomètres parcourus à la moyenne de 118 km/h. Elle était pilotée par Jean Sigrand et Michel Nicol. Celle de Faure-Foury s'était retirée à la 13ème heure. Une troisième Stanguellini, une 740 S confiée à Guyot-Ros, avait abandonné à la cinquième heure.

Appartenant à la société Stanguellini, la voiture était présentée (et conduite) à Bagatelle par la petite fille du fondateur, la jeune et charmante Francesca.

STANGUELLINI
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Le charmant coupé Motto offre un autre exemple de l'excellent travail que réalisait Stanguellini après la guerre. Construite sur la base d'une berline Fiat 508 C de 1937 et équipée du quatre cylindres de 1089 cm3 préparé, cette berlinette en aluminium a été habillée en 1949 par le carrossier Motto de Turin, auteur de la célèbre Cisitalia.

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Si la voiture appartient à Claude Sage, Directeur Général de Honda Suisse, elle était présentée par le sympathique Hubert Patthey, un ancien pilote, qui a couru les 24 Heures du Mans en 1958 (sur une barquette AC Bristol) et en 1959 sur une Aston Martin DB 4 GT. Il avait, au lendemain de la guerre, importé en Suisse la Jowett Jupiter, une belle et rare voiture, ainsi que les premières Porsche 356 en 1951. Hubert Patthey a du reste participé à cinq reprises au Rallye de Monte-Carlo, dont quatre fois sur une 356 (de 1951 à 1954).

La Stanguellini Motto possède un historique limpide. Achetée par un Turinois, elle prend le chemin de la Suisse en 1951. Gravement endommagée dans un accident en 1969, elle est achetée chez un démolisseur pour cinquante francs suisses. Entièrement restaurée, la voiture passe ensuite entre plusieurs mains, toujours en Suisse, avant de regagner son pays d'origine. Achetée par Claude Sage à Livourne en juillet 2000 pour participer aux Mille Milles de cette année, elle a également pris part au Rétro Grand Prix de Berne, ainsi qu'à plusieurs concours d'élégance.

En très bon état, ce coupé roule régulièrement et n'a pas été soumis à une restauration intensive. Il ne pouvait donc rivaliser à Bagatelle avec les véhicules restaurés à neuf. La voiture n'est pourtant pas sans palmarès : en 1951, elle remporta un troisième prix en catégorie Sport au Concours d'Elégance de Lucerne, derrière deux Ferrari Touring (excusez du peu !). Son propriétaire actuel possède du reste la coupe offerte à l'époque par la General Motors…

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