Centenaire de la Coupe Gordon Bennett

150 ancêtres et vétérans étaient rassemblés en Auvergne pour faire revivre la Coupe Gordon Bennett, l'ancêtre des Grands Prix automobiles.

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BRASIER Course 1907

Gilles Bonnafous le 13/06/2005

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Pour honorer le centenaire de la coupe Gordon Bennett, Michelin avait spécialement acquis une Brasier 1907, un modèle assez proche de la voiture victorieuse de l’épreuve en 1905. A ses commandes, Edouard Michelin et son père François s’en sont donnés à cœur joie pendant la journée de samedi.

Pierre Dupasquier au volant de la Brasier
Pierre Dupasquier au volant de la Brasier G.Bonnafous
Edouard et François Michelin sur la Brasier 1907
Edouard et François Michelin sur la Brasier 1907 Michelin

Où trouver une Brasier début de siècle ? Tout simplement dans la collection de Peter Kaus, un ensemble exceptionnel consacré à la compétition et présenté sous l’appellation « Rosso Bianco » à Aschaffenburg en Allemagne. Certes, il s’agit d’un modèle différent de la Brasier de la coupe Gordon Bennett. C’est une sorte de version pour clients sportifs, dont le moteur de cinq litres de cylindrée développe environ 50 ch à 1400 tr/mn — contre douze litres et une centaine de chevaux à la voiture de course de 1905. Mais les deux mécaniques sont des quatre cylindres en deux groupes. Comme toujours à cette époque, elles possèdent de très longues courses, qui leur offrent des couples importants.

Une fois acquise, la voiture a été confiée à Jean Gallabrun, un spécialiste situé à Chappes, dans le Puy de Dôme. Avec mission de la restaurer et de la fiabiliser au maximum. Le travail s’est basé sur les archives, en particulier les cartes postales de l’époque.

BRASIER
G.Bonnafous
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Michelin

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Entièrement démontée, la Brasier a révélé de nombreux éléments non conformes, à commencer par les essieux et les roues. Le moteur avait subi une réfection, mais de mauvaise manière. Jean Gallabrun a fait reprendre l’ensemble, la ligne d’arbre et le vilebrequin qui a été équilibré. Bien que possédant un carburateur Brasier d’époque, il a préféré monter un Zenith de 35 millimètres un peu plus récent (des années 1910 à 1912), plus fiable et dont les pipes ont été refaites (en cuivre).

Autre surprise, il a fallu refabriquer les pignons de la boîte de vitesses à quatre rapports, qui étaient usés. Même chose pour le couple conique et le boîtier de différentiel. Jean Gallabrun a également fait réaliser deux rapports supplémentaires, car il est possible sur cette voiture de changer les pignons de sortie d’arbre de transmission en fonction du circuit, plat ou montagneux — ceci se faisait à l’époque. Après avoir monté de grands pignons, qui donnaient 130 km/h sur le plat, il a été préféré installer des pignons possédant quatre dents de moins (110 km/h). Ce n’est pas la vitesse pure qui était recherchée pour la manifestation du centenaire, mais le couple afin de grimper plus aisément les côtes — qui ont toutes été montées en troisième. Quant à l’embrayage à cône cuir, il a été conservé et il fonctionne parfaitement. Le garnissage a naturellement été refait.

Les dirigeants de Michelin ayant souhaité une sécurité maximum, Jean Gallabrun a dessiné et fait fabriquer des demi-arbres de transmission dans le but d’y adapter des freins à disque hydrauliques. Disques et étriers proviennent de la Peugeot 205, tandis qu’un limiteur de pression a été installé pour éviter le blocage des roues. Les étriers ont été placés en hauteur, sous les sièges. Discret, l’ensemble n’est visible qu’à condition de se pencher sous la voiture. Le frein à main, qui s’exerce sur les tambours de roues arrière, a été gardé. Il est très efficace.

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Les quatre roues en bois ont été construites par un spécialiste de la région, Alain Montpied, artisan charron à La Courteix, près de Pontgibaud. Les lames de ressort ont également été refabriquées, tout comme le radiateur. Un réservoir moderne, cloisonné et en inox, a été caché dans l’ancien. Enfin, une centrale de graissage, qui n’existait pas, a été aménagée.

Quelques reprises ont encore été réalisées sur la carrosserie, notamment sur le capot, dont les ouïes d’aération ne correspondaient pas à l’origine. La sellerie a retrouvé son capitonnage cuir comme à l’époque. Et pour la peinture, on a choisi une teinte satinée pour éviter l’effet de neuf…

Ainsi restaurée, la Brasier a tenu ses promesses. Elle a tenu son rang sans connaître de problème majeur au cours des deux journées de la commémoration du centenaire. Avec, de plus, précise Jean Gallabrun, une consommation raisonnable d’une trentaine de litres aux cent kilomètres…

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Commentaires

avatar de manolin
manolin a dit le 20-10-2015 à 18:33
cherche specialiste pour garnissage cuir embrayage sur brasier 18cv
avatar de st etienne
st etienne a dit le 16-09-2015 à 06:25
ME CONTACTER POUR UN CHASSIS COMPLET ET MOTEUR BRASIER Brasier KD 1908 1910
avatar de caloma
caloma a dit le 29-05-2013 à 15:21
Je recherche un moteur de BRASIER avant 1920 de 11 à 16 HP Merci