Le Mans Classic 2004

Le Mans Classic 2004 a franchi un pas décisif par rapport à la première édition de 2002.

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RENAULT Alpine A 443

Gilles Bonnafous le 23/07/2004

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En déplaçant au Mans Classic les quatre prototypes qui ont participé aux 24 Heures du Mans de 1978, Renault n’avait pas fait les choses à moitié. Les A 442 B numéros 2, 3 et 4 étaient exposées sous une tente, tandis que la n°1, l’A 443 et ses 525 ch qui joua le rôle de lièvre en 1978 pour épuiser les Porsche (Jean-Pierre Jabouille et Patrick Depailler étaient aux commandes), courait dans le plateau 6, dont elle était l’une des vedettes. Son équipage rassemblait Jean-Pierre Jaussaud, le vainqueur de 1978 (avec Didier Pironi sur l’A 442 B n°2), Alain Serpaggi, le pilote d’essai d’Alpine qui a beaucoup contribué au développement de la voiture, et Jean Ragnotti, qui, au volant de la n°4 Calberson, prit la quatrième place en 1978 avec Guy Fréquelin comme équipier. Voilà qui avait de la gueule !

Renault Alpine A 442
Renault Alpine A 442 Motorlegend.com
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Si l’A 442 B n°2 était parfaitement roulante — elle a déjà utilisée à plusieurs reprises par Renault Histoire et Collection, notamment au Festival Automobile Historique —, tel n’était pas le cas de l’A 443. Pour se produire au Mans Classic, la voiture a dû être remise en état. Tout a été refait à l’exception du moteur, qui n’a pas été ouvert (mais la transmission a été revue). Dans la mesure où il fonctionnait bien et avait un kilométrage limité, il n’a pas paru utile d’en faire plus. Les équipes de Christian Schmaltz ont travaillé ferme pendant plus de six mois pour que la voiture soit prête à temps. Elles ont été épaulées dans cette tâche par le Team F1.

Jean Ragnotti nous a confié ses impressions au volant de l’A 443 : « Je n’avais plus couru au Mans depuis 1982, sur une Rondeau. Les 24 Heures sont une course tellement particulière ! Elle restera mythique, pour son ambiance, pour la nuit, pour le travail dans les stands…

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J’ai déjà conduit la numéro 2 victorieuse en 1978, mais sur des circuits moins rapides comme Goodwood ou Lohéac. La n°1 marche aussi bien. Elle fonctionne parfaitement, comme en 1978, elle est bien équilibrée. Nous avons effectué les premiers essais de nuit, on n’a donc pas trop forcé sur les performances. On freinait assez tôt dans les chicanes des Hunaudières, mais on y arrive tout de même à plus de 300 km/h. En course, évidemment, nous avons été plus rapides.

La voiture est strictement dans sa configuration d’origine. Elle a conservé les mêmes rapports de boîte qu’en 1978, alors que le nouveau circuit présente trois chicanes supplémentaires : celle de la courbe Dunlop, où l’on passait jadis à fond de quatre, et que l’on doit maintenant négocier en deuxième ; les deux autres sur les Hunaudières, qui sont à la limite du deuxième rapport (trop court) et du troisième (un peu long). Alain Serpaggi y rentre en trois, moi en deux, je freine fort à l’approche du virage et je sors en trois. On passe à 140 km/h — à l’époque à 360 km/h ! On a un peu de mal à la relance. Si nous étions venus ici uniquement pour la performance, il aurait fallu adapter les rapports de la boîte au circuit. »

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L’A 443 a livré un superbe duel, dans le plateau 6, à la Porsche 936 de Jean-Marc Luco, Jürgen Barth et Jacques Crubilé. Après que chaque voiture eut gagné une manche, la troisième course s’annonçait décisive. Hélas, la lutte fut écourtée par la sortie de route de Jean-Pierre Jaussaud.

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Avec l’appui des clubs, dont celui du CAAR du Mans, Renault avait également rassemblé les modèles sportifs de la marque : 250 voitures étaient réunies sur un vaste espace, dont soixante-dix berlinettes A 110, presque autant de GTA, des R8 Gordini, des Spider, des Clio V6, etc.

L’A 442 et l’A 443 seront à nouveau de sortie en octobre 2004 à Lohéac, où Renault fêtera les 40 ans de la R8 Gordini. Organisée dans le cadre de l’Autobrocante chère à Michel Hommel, la manifestation, dont Jean Vinatier sera le parrain, rassemblera 250 R8 Gordini. Des baptêmes de piste seront également proposés avec Jean Ragnotti au volant d’une 5 Maxi et de l’A 443 équipée d’un deuxième baquet… Les baptisés vont avoir chaud !

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