Essai OPEL Insignia

David Lamboley le 04/11/2008

L'Opel Insignia, qui remplacera avantageusement l'ancienne Vectra dès janvier 2009, marque une émancipation d'Opel dans ce segment pourtant sinistré. Objectif : oser !

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Présentation

Le segment des berlines ne représente plus que 10% des ventes en Europe. Mais qu'importe, la nouvelle venue table sur un net ralentissement des ventes de SUV et de monospaces et un retour du public vers les berlines et les breaks conventionnels. Mais conventionnel ne veut pas forcément dire ennuyeux. Oublié, donc, l'aspect passe-partout et l'équipement classique de la Vectra, et place à un design avenant, affirmé dehors comme dedans.

Et pour marquer encore sa différence, un pack technologique conséquent digne de la catégorie supérieure est proposé. L'Opel Insignia sonne donc comme le renouveau de la berline moyenne Opel, désormais mieux armée que sa devancière pour aller se battre dignement sur le terrain des Passat, Mondeo et consors, tout en lorgnant sur les versions de base des berlines moyennes dites « premium » : A4, Classe C, voire BMW Série 3…

S'il reste il est vrai un problème d'image chez Opel, la plus mal aimée des marques allemandes dans l'Hexagone, l'Opel Insignia semble faire le maximum pour pallier au problème. A l'image de Citroën avec sa C5, la ligne sculpturale de l'Allemande, en 4 ou 5 portes, est assez spectaculaire pour la catégorie, et rappelle de très près le concept-car Opel GTC Concept, sorte d'Opel Insignia au format coupé.

La ligne de toit très fluide, façon Volkswagen Passat CC, les flancs marqués par un impressionnant coup de gouge au niveau des portières avant, tout comme l'usage généreux de chrome interpellent. Cette fluidité des lignes n'est pas qu'une impression, puisqu'Opel revendique un coefficient de pénétration dans l'air de 0,27, un des plus bas de la catégorie.

Plus large et plus grande que sa devancière malgré les apparences, elle est 23 cm plus longue que la Vectra et se positionne désormais nettement plus haut-de-gamme, autant en termes de présentation que d'équipements. La qualité perçue de l'habitacle, en net progrès, sert un design avenant, plutôt sportif et offrant les dernières technologies du moment.

L'Opel Insignia inaugure notamment sur sa nouvelle berline l'Opel Eye, un système permettant de « lire » et de mémoriser les panneaux de signalisation afin d'afficher les limitations de vitesse et les interdictions de dépassement au tableau de bord. Autre système déjà vu sur les Citroën, l'Alerte de franchissement de ligne.

Opel propose aussi un éclairage directionnel ou un châssis actif nommé Flexride en option. Mais Opel n'oublie pas pour autant qu'un des ses atouts, à l'image de Ford, réside dans l'excellent rapport prix/équipement de ses modèles.

De série, berline et break adoptent un autoradio CD, la climatisation et le régulateur de vitesse. Prix de base de la version 4 ou 5 portes avec le 1,6 litre essence de 115 ch, 21.600 euros. En motorisation diesel, le prix de base est annoncé à 24.600 euros (110 ch) ou 25.600 euros (130 ch). Le break, présenté au dernier Mondial de Paris et disponible en avril prochain, sera facturé 1.100 euros de plus. Bref, l'offre paraît alléchante…

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Sur la route

Le châssis de l'Opel Insignia, entièrement nouveau, figure comme un de ses atouts. Désormais, le plaisir de conduire est clairement en ligne de mire. L'Allemande repose effectivement sur une base reconsidérée à l'architecture moderne et particulièrement soignée : McPherson triangulés à l'avant et multibras à l'arrière. Rien de bien révolutionnaire, c'est vrai, mais Opel va plus loin en proposant une élastocinématique plus élaborée que sa devancière et surtout un système de châssis actif nommé Flexride, de série sur les versions Sport et optionnel sur les autres finitions.

Il permet d'apprécier plusieurs tarages de suspensions, mais pas seulement. En choisissant le mode Sport ou bien Tour, autrement dit confort, les lois de réponse à l'accélérateur, de l'ESP, de la direction, plus ou moins assistée, changent en conséquence, en totale interaction.

Et lorsque la transmission intégrale et la boîte automatique sont de la partie, leur définition change également en conséquence selon le mode choisi. Nous avons eu le loisir d'apprécier notamment une version deux roues motrices à boîte automatique dotée du Flexride. Le verdict est éloquent, puisque l'Insignia, outre ses bonnes qualités dynamiques intrinsèques étant donné son gabarit et sa masse, permet un comportement presque « à la carte ». Le mode Sport préserve même un bon confort tout en autorisant plus de liberté en conduite musclée, le déclenchement de l'ESP étant de fait repoussé.

Certes, ce genre de berline n'apprécie guère d'être menée tambour battant sur les petites routes sinueuses. Nous avons cependant poussé le vice jusque là, en appréciant la neutralité de l'Opel Insignia et sa facilité de conduite. Mais le sous-virage reste présent à la limite, ainsi que des effets de couple notables dans la direction en phase d'accélération.

Normal, nous avions sous le capot le bloc 2.0 litres turbo essence de 220 ch, pas vraiment doux lorsque la suralimentation souffle dans les bronches du 4 cylindres ! Rien de rédhibitoire, donc, mais le châssis de l'Opel Insignia, en définitive, n'atteint pas l'homogénéité de celui d'une Passat, ni l'excellence et la sportivité de celui d'une Série 3…

Dans l'habitacle, l'agrément s'avère remarquable. Bien insonorisée, bien filtrée, bien servie par de remarquables sièges dignes d'une Mercedes, l'Insignia assure et offre un espace conséquent. La vie à bord permet également d'apprécier un design avenant, avec un réel effort de présentation et de qualité. On regrettera pourtant certains plastiques à l'aspect peu valorisant, par exemple les habillages marron de la console centrale, qui laissent apparaître les traces de doigts. Mais cela s'arrange avec les combinaisons de couleurs plus foncées.

À retenir

quoteCertes, les concurrentes directes de l'Opel Insignia, Ford Mondeo et Volkswagen Passat et Passat CC en tête, ont toutes les raisons de garder les faveurs du public. Mais l'Opel Insignia dispose de toutes les qualités pour les faire vaciller de leur trône : du dynamisme, une belle présentation, des équipements très « up to date » ainsi qu'un rapport prix/prestations canon. Mais comme souvent chez Opel, le plus gros défaut de cette nouvelle berline moyenne reste son blason. L'image de la marque n'a pas encore l'aura lui permettant de faire de l'Opel Insignia une berline statutaire…
points fortsStyle avenant, belle qualité de réalisation, présentation globalement flatteuse, confort et tenue de route dans la très bonne moyenne, équipement pléthorique, options intéressantes comme la transmission intégrale, le châssis actif Flexride ou l'éclairage adaptatif, excellent rapport prix/prestations.
points faiblesManque d'image de la marque, certains plastiques de l'habitacle décevants, comportement peu sportif.
14.9

20
Les chiffres
Puissance : 220 ch
0 à 100km/h : 7.8s
Conso mixte : 9.6 l/100 km
Emission de CO2 : 225 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
14/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
16/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
16/20

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