Essai OPEL Insignia OPC Sports Tourer

David Lamboley le 01/02/2010

Auréolée du titre de Voiture de l'Année 2009, l'Opel Insignia élargit aujourd'hui son offre : la nouvelle version OPC, totalement délurée, affiche 325 ch et nargue les ténors du genre !

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Présentation

La griffe OPC, l'équivalent d'AMG pour Mercedes, de Motorsport pour BMW ou de S et RS chez Audi, a été lancée par Opel en 1999. Le but : proposer des produits nettement ciblés vers le plaisir de conduire, et ce pour quasiment chaque modèle de la gamme. Après plusieurs générations d'Astra, la griffe est déclinée sur deux générations de monospace Zafira, sur la berline Vectra, la Corsa, et même le petit monospace Meriva !

Toutes ont en commun une transmission aux roues avant couplée à une motorisation suralimentée (hormis la première Astra OPC) caractérisée par un caractère « à l'ancienne », avec un turbo qui souffle haut et fort. L'Insignia OPC, l'Opel de série la plus puissante de tous les temps avec 325 ch, ne déroge pas à la règle et se positionne en haut de la pyramide sportive chez Opel. Mais elle suit la ligne de conduite de toutes les OPC : un rapport prix/prestations/équipement très alléchant. Il suffit de jeter un œil à l'une de ses concurrentes les plus frontales pour se faire une idée plus précise du tour de force Opel.

L'Audi S4, tout comme l'Opel Insignia OPC, propose un V6 suralimenté (par compresseur), une puissance voisine (333 ch), une transmission intégrale, des amortisseurs à tarage variable et un équipement complet…pour près de 58 000 euros ! Chez Opel, une Insignia OPC berline coûte 43 250 euros, soit près de 15 000 euros de moins.

Bref, sur le papier, l'OPC paraît imbattable. Pourtant, malgré son châssis sophistiqué et sa mécanique qui pousse fort, l'Opel marque le pas sur le plan du comportement et au chapitre des performances. Son poids à vide élevé (1750 kg annoncés), son train avant lourd et son V6 turbo qui manque de panache dans les tours décevront les plus sportifs. Les moins accros au sport trouveront en elle une berline ou un break puissant, homogène et imbattable en termes de rapport prix/prestations.

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Design extérieur et intérieur

Déjà bien pourvue dans ses versions basiques, l'Opel Insignia OPC ajoute une note de modernité et d'agressivité qui lui va comme un gant. Une réussite. Les boucliers spécifiques, accueillant une double sortie d'échappement trapézoïdale à l'arrière et des entrées d'air façon « dents de tigres » à l'avant, sonnent comme une déclaration de guerre sur les terres d'Audi, de BMW ou de Mercedes.

Hormis la robe agressive, le faciès déterminé et la garde au sol rabaissée, la nouvelle Opel Insignia OPC affiche des feux diurnes à diodes blanches du meilleur effet, ainsi que des roues de 19, voir de 20 pouces en option. Bref, cette Allemande n'a aucun complexe vis à vis de ses concurrentes ! Disponible en berline 4 portes ou comme ici en break nommé « Sports Tourer », l'Insignia OPC sait toutefois rester homogène sur le plan du style.

L'habitacle, moderne et très bien équipé, se caractérise par quelques aménagements spécifiques, comme le gros volant à méplat, les instruments griffés OPC abritant un chronomètre ou un manomètre de pression de suralimentation, ainsi que de superbes sièges façon baquets signés Recaro, proches de la note maximale sur le plan ergonomique. Bravo également pour la hauteur de l'assise, suffisamment basse, ce qui devient rare sur les berlines d'aujourd'hui.

Quelques bémols, maintenant : sur notre break, l'entrée de la soute est assez restreinte, contrairement à ce qu'il paraît avant l'ouverture du hayon. Toujours au chapitre pratique, les flancs des pneumatiques à fleur de jante –oui, effectivement, c'est normal, mais à ce point…-auront tôt fait de transformer chaque créneau en jeu de précision.

Mécanique, châssis

Les aficionados de la marque Opel se souviendront avec nostalgie de l'exceptionnelle Opel Omega Lotus (ou Vauxhall Carlton, en Angleterre) lancée en 1990 et qui a fait couler des bidons d'encre. Et pour cause : ce monstre, annoncé par se détracteurs comme étant un outrage, une provocation, une scandaleuse invitation à la vitesse, affichait 377 ch et abattait le 0 à 100 km/h en 5,2 secondes. Une tueuse de GT en habits de berline, pas vraiment de série, donc. Ainsi, avec son V6 turbo de « seulement » 325 ch, l'Insignia OPC peut quand même se targuer du titre de l'Opel de série la plus puissante de tous les temps.

Autre anecdote, il s'agit également de la première Opel OPC à disposer d'une transmission intégrale en série. Mais revenons au moteur. Le V6 2.8 litre est une vielle connaissance, puisqu'il équipait la première Vectra OPC en 2005 (255 ch, puis 280 ch l'année suivante). Quelques aménagements tel qu'un double calage des arbres à cames, une pression de suralimentation plus importante (0,9 bar), une nouvelle cartographie et une ligne d'échappement en inox réduisant les contre-pressions signée Remus ont permis d'en tirer 325 ch et surtout 435 Nm, des chiffres à comparer à ceux du V6 2.8 turbo « normal » : 260 ch et 350 Nm.

Le châssis, lui, est rabaissé et dispose d'une épure de suspension avant recalibrée, notamment avec une inclinaison réduite de l'axe de pivot, ce qui permet aux pneumatiques de mieux travailler à plat en virages. Les ressorts sont plus raides et l'antiroulis a été légèrement assoupli à l'avant et raidi à l'arrière.

L'Insignia OPC repose toujours sur le système « FlexRide », mais recalibré. Outre des amortisseurs à tarage variable, le FlexRide interagit avec la direction et l'accélérateur, qui deviennent plus réactifs en mode le plus sportif, dénommé justement OPC. Notons également la présence d'un pseudo-blocage de différentiel arrière électronique, ainsi que d'une répartition variable du couple sur les essieux, privilégiant le train avant.

Sur la route

En choisissant le mode de suspension le plus doux, l'Opel Insignia OPC offre un très bon confort de roulement, et ce malgré la monte pneumatique généreuse. Aux allures usuelles, elle ne prête pas flanc à la critique. Les notes rauques de l'échappement poussent cependant à hausser le rythme.

A mesure que l'on prend de la vitesse sur les départementales, le châssis montre ses faiblesses. Le roulis devient notoire, voire gênant dans les enchaînements, et ce malgré les différents tarages disponibles. Le mode OPC, le plus sportif, n'est pas le plus agréable. La réponse est trop prompte à l'accélérateur, la direction devient pâteuse. En mode Sport, entre les deux, tout revient dans l'ordre en termes de feeling, mais le poids de la bête (1750 kg revendiqués, mais sûrement plus !), son nez lourd, bref, son inertie n'en fait pas une ballerine qui saute de courbe en courbe.

Si on la compare à nouveau aux concurrentes, et notamment à l'Audi S4, l'Insignia OPC marque nettement la pas en termes de dynamisme. Sous le capot cependant, le V6 pousse fort (et consomme fort, d'ailleurs, plus de 17 litres en moyenne lors de notre essai !) et s'avère prompt à la relance, mais il manque de souffle au delà de 4500 tours. Le panache s'évanouit, et le plaisir aussi…

Pour ternir encore le tableau, les performances annoncées, notamment le 0 à 100 km/h en 6 secondes, n'est pas exceptionnel pour une berline/break de 325 ch. Bref, inutile de persister à considérer cette Opel comme une véritable sportive. Il s'agit plutôt d'une berline ou d'un break puissant, plutôt homogène aux allures usuelles, très bien équipé, plaisant à mener, flatteur pour les yeux et les oreilles. A ce prix là, c'est déjà beaucoup !

À retenir

quoteEntre effets de style et effets tout court, il existe un fossé que l'Insignia OPC ne réussit pas à combler. Pourtant, l'Opel de série la plus puissante ne manque pas d'atouts, mais seulement d'une mise au point plus affinée, d'une mécanique plus talentueuse et…de quelques dizaines de kilos en moins. Mais encore une fois, pour un tarif pareil (berline à partir de 43 250 euros), ce cocktail ne manque pas de séduction…
points fortsPrésentation et équipement flatteurs, excellents sièges Recaro, bonne ergonomie, sonorité agréable, voiture globalement homogène aux allures usuelles, tarif intéressant
points faiblesConsommation importante en conduite sportive, châssis peu sportif, roulis important, mode OPC peu agréable, performances juste dans la moyenne
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20
Les chiffres
Prix 2009 : 44 650 €
Puissance : 325 ch
0 à 100km/h : 6s
Conso mixte : 11.4 l/100 km
Emission de CO2 : 268 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
17/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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