Essai NISSAN X-Trail 2.0 dCi

Dévoilé au salon de Genève en mars, le nouveau Nissan X-Trail est disponible en France depuis le début de l'été 2007. Nouveau n'est pas un adjectif usurpé même si côté design, la dernière mouture ressemble à s'y méprendre à l'ancienne. Seuls les connaisseurs auront remarqué les phares plus grands et des feux arrière redessinés. La caisse très rectangulaire reste d'actualité mais gagne 17,5 centimètres pour atteindre les 4.63m. Cet allongement marqué par un porte-à-faux arrière plus important profite surtout au coffre dont la capacité passe de 410 à 603 dm3. Une soute immense intégrant un grand tiroir de rangement coulissant sous le plancher.

Timides avec l'extérieur, les stylistes se sont montrés heureusement plus audacieux dans l'habitacle en installant un tableau de bord inédit. Les compteurs, autrefois au sommet de la console centrale retrouvent une place classique derrière le volant, libérant du même coup un espace pour l'écran de navigation. Le tout assemblé avec plus de soin.

Côté structures et motorisations, le X-Trail change tout. Reposant désormais sur la plate forme du récent Qashqaï, il offre un comportement routier serein, une suspension enfin confortable et des performances liées à l'implantation d'un diesel 2l dCi Renault exploité en 150 ou 173 chevaux. Avec la possibilité de les associer à une boite automatique à 6 rapports. Une exclusivité dans le segment. La transmission "All Mode" permet au conducteur d'opter pour deux ou 4 roues motrices. Enfin apparaissent en série une aide au démarrage en côte et un contrôle de vitesse en descente.

Proposé aussi avec deux moteurs à essence 2l et 2,5l de 140 et 169 chevaux, le X-Trail est vendu à des prix compétitifs allant de 26.900 € à 35.000 €.

Ceux qui comme moi n'ont pas pris le volant d'un Nissan X-Trail depuis quelques années seront agréablement surpris en essayant la nouvelle édition dont, curieusement, la silhouette n'évolue pas. Au moment où apparaissent les 4X4 franco-japonais Citroën C-Crosser et Peugeot 4007 et alors que le Koleos Renault est en vue, Nissan aurait été inspiré de « relooker » son SUV pour montrer extérieurement la révolution intérieure.

Le X-Trail repose en effet sur une nouvelle plate-forme de l'Alliance Renault/Nissan. Les points d'ancrage des suspensions plus modernes ont évolué au profit d'une nette amélioration de la tenue de route et du confort perceptible dès les premiers kilomètres. Autrefois un peu raide et sensible aux revêtements, le X-Trail 2007 amortit beaucoup mieux, les sièges bien dessinés et ergonomiques participant à la quiétude des occupants. Sans doute pourra t-on regretter que les ingénieurs soient allé un peu loin car cette souplesse liée à des débattements plus importants pénalise un peu l'agilité et le dynamisme du véhicule. Rien d'important à notre avis dans la mesure où un véhicule de ce type n'est pas conçu pour attaquer dans les lacets de montagnes ou faire des temps sur un tracé sélectif.

De plus en plus achetés par des familles lassées du monospace, les 4X4 loisirs comme le X-Trail se doivent de privilégier le confort de roulage.

L'autre évènement dans un marché dominé par le diesel concerne l'arrivée sou le capot du 2l dCi Renault en version et 150 et 173 chevaux. Exit le 2.2l 136 chevaux assez rugueux et consommant. Nissan a eu aussi la bonne idée d'associer ces deux moteurs à une excellente boite automatique à 6 rapports. Regardez nos fiches comparatives, ni le RAV4, ni le Honda CRV, tous deux pétris de qualités, ne proposent l'automatisme qui sied pourtant fort bien au couple du diesel.

La version X-Trail dCi 150 automatique procure une conduite efficace et détendue, la boite intervenant à bon escient et en douceur dans les montées ou les descentes de rapports. Un peu sonore en accélération, le dCi se montre plus discret en croisière et reste assez sobre eu égard au poids du véhicule. Suffisamment performant (181 km/h en pointe et 12,5 secondes au 0 à 100 km/h), il ne doit pas faire regretter le 173 chevaux.

Plus « tous chemins » que « franchisseur », le Nissan X-Trail sait musarder en off-road et sur la neige (à condition d'avoir monté des pneus hiver). Le conducteur dispose d'une pratique molette permettant en roulant de passer de la traction avant à l'intégrale et de pouvoir bloquer la répartition du couple avant/arrière en optant pour la position « Lock ». A noter aussi parmi les équipements livrés en série la présence rassurante de l'ADC (l'aide au démarrage en côte) et le CVD (contrôle de vitesse en descente).

Notre essai nous a aussi permis d'apprécier la direction, un freinage à la hauteur et de regretter la propension au sous virage dès que la cadence s'accélère. Un phénomène plus prononcé que chez les concurrents mais inhérent à tous les 4X4.