Essai NISSAN Murano

Jean-François Destin le 22/08/2005

Il se fait rare sur nos routes mais quand on le croise, il ne laisse pas indifférent : le Nissan Murano bénéficie d'un design atypique unique et d'un équipement royal pour un prix très compétitif.

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Présentation

Il se fait rare sur nos routes mais quand on le croise, il ne laisse pas indifférent. Le Nissan Murano, réplique européanisé de l'Infiniti FX 35 (Infiniti étant le label de luxe de Nissan aux Etats Unis) arbore une silhouette haute et suffisamment fuselée et ramassée pour exprimer une sportivité statutaire. La calandre reliant les optiques, l'immense prise d'air façon «dents de la mer» et un dessin des vitres remontant vers l'arrière au niveau du hayon le démarquent de la concurrence.

Profitant de l'engouement des européens pour les SUV (on parle aussi de «Crossover» parce qu'il « traverse » plusieurs catégories d'automobiles), Nissan, avec le Murano, a voulu, tout à la fois, proposer une limousine rehaussée, un break de prestige et bien sûr un vrai «tous chemins» grâce à l'intelligent système 4X4 «All-Mode». En fonction du terrain et de l'adhérence, ce dernier répartit la puissance sur deux ou quatre roues sans avoir recours à une lourde transmission intégrale.

Partageant quelques éléments esthétiques avec le coupé 350Z, le Nissan Murano lui emprunte également son 6 cylindres 3.5l tout alu dans une version un peu dégonflée de 234 chevaux. Une puissance suffisante pour obtenir rapidement les 200 km/h et faire travailler une boite CVT à variation continue plutôt agréable si l'on s'en tient à une utilisation normale. Pour les rares clients friands de pilotage sportif, un mode manuel séquentiel permet de jouer avec les 6 rapports. Une diversion vite sanctionnée par une consommation en augmentation exponentielle.

Décevant dans sa présentation intérieure, le Nissan Murano se rattrape par un équipement royal (comprenant notamment une caméra de recul), son confort et une douceur des commandes qu'apprécieront aussi les femmes déjà satisfaites d'une position dominante au volant.

Tirant son nom de l'île proche de Venise célèbre pour ses maîtres verriers, le Nissan Murano est vendu en une seule version au prix compétitif de 45.000€.

NISSAN Murano NISSAN Murano

Design

A mi-chemin entre le break de luxe et le vrai 4X4, le Nissan Murano, dessiné par le centre de style californien de la marque adopte une carrosserie aérodynamique privilégiant l'habitacle en restant au dessous de la barre des 4.80m de long. Un choix rendu possible par l'implantation transversale du V6 3.5l.

Le très long empattement, les roues repoussées aux quatre coins et l'absence quasi totale de porte-à-faux à l'arrière affinent une silhouette tendue, sportive et moderne. Haut sur pattes sans être massif et agressif, le Nissan Murano reprend les signes distinctifs de la famille comme la haute ceinture de caisse, les projecteurs, les feux trapézoïdaux (ceux de la 350Z) et le dessin du hayon (ici en composite renforcé d'acier). Quant à la forme atypique de la troisième vitre arrière, on l'avait découvert sur deux concept cars, le Qashqai et le Tone. Enfin, les passages de roues marqués mettent en valeur les belles jantes alliage de 18 pouces à cinq branches.

Habitacle

Lors de l'étude et de la mise au point du Murano, il n'était pas question de l'importer en Europe, d'où une décoration et des matériaux sélectionnés essentiellement pour satisfaire les goûts américains. Malgré les 300 modifications effectuées par Nissan pour les marchés de la CEE, l'habitacle du Murano, sans doute agréable, ne brille ni par sa finition, ni par son originalité, de nombreux éléments ayant été partiellement repris d'autres modèles comme le 350Z. Les cadrans à fond jaune et noir ne font pas haut de gamme et les matières plastiques semblent empruntées à des berlines de très grande série.

Comme sur un monospace, la planche de bord devancée d'une large surface courant devant sous le pare-brise très incliné augmente l'impression d'espace. Côté luminosité, pas de problème grâce à la présence d'un toit ouvrant électrique à double position. En jouant avec les multiples réglages électriques de son siège en cuir et du pédalier, le conducteur trouve rapidement une excellente position au volant en regrettant toutefois un manque de maintien latéral. Notons aussi la présence d'un pratique frein à main … au pied !

Beaucoup de rangements sont à la disposition des occupants. Dans la vaste console centrale en deux parties fermant à clé, dans les contre-portes ou des compartiments permettent de ranger des petits objets. Enfin sous le plancher du coffre peuvent être remisés discrètement des objets de valeur.

Toujours à l'arrière, le basculement des sièges s'effectue d'un doigt en débloquant une manette. Et ce, sans avoir à ôter les appuis-tête. Des sièges eux aussi réglables, le haut des dossiers entraînant astucieusement le cache-bagages.

Châssis

Avec un tel empattement, des voies XXL et un delta hauteur/largeur/longueur équilibré, le Nissan Murano offre un comportement de berline sans roulis excessif. L'amortissement profite des suspensions indépendantes composé d'un système Mc Pherson à l'avant et d'un ensemble multi-bras compact à l'arrière. Le tout est assemblé sur des sous châssis isolés pour mieux filtrer les à-coups et vibrations diverses. Le confort et la précision de la tenue de route ont été obtenus par une séparation des ressorts hélicoïdaux et des amortisseurs anti-pompage à l'arrière. Une solution favorisant aussi la place dévolue aux bagages dans le coffre.

Moteur

Pas de choix possible, le Nissan Murano n'est disponible qu'avec le V6 VQ 3.5l, celui du 350 Z dont la puissance a été ramenée à 234 chevaux. Un moteur compact, léger (bloc et culasse en alu) et moderne avec notamment son système de distribution variable. Puissant, réactif, agréable à l'oreille, ce V6 n'a qu'un seul défaut : son solide appétit lorsqu'on le sollicite. La consommation mixte normalisée fait état de 12,3l mais avec 4 personnes à bord et quelques bagages, 15 litres aux cent minimum seront nécessaires lors de trajets effectués à allures soutenues.

Nissan a eu l'heureuse idée d'associer ce V6 à une boite à variation continue. Cette CVT électronique possède un nombre virtuel illimité de rapports puisqu'il s'agit d'un système à deux poulies et courroie. D'où une progression sans aucun à-coups. Généralement, ce type de transmission «mouline» fortement à la réaccélération comme si le moteur semblait s'emballer avant de reprendre son souffle. Un désagrément bien maîtrisé par Nissan et quasiment absent en conduite tranquille, la meilleure option pour profiter de l'agrément général de ce SUV.

Sur la route

S'installer à bord du Nissan Murano, c'est comme avec le Lexus RX300 profiter d'une autre approche de l'automobile. On se retrouve assis sur des sièges ergonomiques et moelleux dans une agréable position dominante derrière un pare-brise panoramique. Le lancement du V6 aux accents veloutés et l'enclenchement du sélecteur de la boite CVT augure aussi d'un transport en toute sérénité. La filtration des bruits de roulement et l'insonorisation font également partie des points forts de ce SUV auquel on peut presque tout demander, hors mis bien entendu les franchissements réservés aux 4X4 purs et durs.

Aux Etats-Unis comme en Europe où les ventes sont loin d'être négligeables, le Murano constitue une alternative de choix à la berline de prestige parce qu'il offre des performances, des qualités routières et un confort de haut niveau. J'ai particulièrement aimé son agilité, sa maniabilité et de son agrément en ville.

Sur pistes et tous chemins, le Nissan Murano sait se défendre, un bouton 4XWD lock permettant de verrouiller la transmission intégrale. De quoi atteindre la station de sport d'hiver sans avoir recours à des chaînes.

NISSAN Murano NISSAN Murano

Equipements

En plus des équipements standard de confort et de sécurité, le Nissan Murano reçoit en série l'ESP, le LSD (différentiel à glissement limité), la caméra de recul avec repère de gabarit véhicule et écran 7 pouces couleurs, les feux bi-xénon à réglage automatique en fonction de la charge, les sièges et le volant recouverts de cuir, les inserts finition aluminium, les sorties d'échappement chromées, la climatisation régulée, la direction à assistance variable, les réglages électriques des sièges avant avec mémorisation, le toit ouvrant à commande électrique, le pédalier réglable électriquement en profondeur, la banquette arrière rabattable 60/40 formant plancher plat, le système audio Bose avec K7, chargeur 6 CD en façade et 6 HP, le système de navigation Birdview avec fonction d'informations trafic et cartographie Europ sur DVD et le système audio avec ajustement du volume sonore en fonction de la vitesse.

À retenir

quoteAssez proche du Lexus RX300, le Nissan Murano bénéficie d'un design atypique unique et d'un équipement royal pour un prix très compétitif. Il est certain qu'il connaîtrait une carrière plus visible avec un moteur diesel mais son V6 «colle» parfaitement à la philosophie «haut de gamme» recherchée. Une bonne affaire d'autant qu'il est garanti 3 ans ou 100.000 km comme tous les modèles de la gamme Nissan.
points fortsDesign exclusif, comportement routier, confort à l'avant et à l'arrière, habitabilité, transmission intelligente, insonorisation, équipements, prix.
points faiblesConsommation, finition intérieure, planche de bord trop standard.
Les chiffres
Prix 2005 : 45 600 €

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