Essai MITSUBISHI Colt Ralliart

Vincent Desmonts le 23/02/2009

Véritable boule de nerfs, la Mitsubishi Colt Ralliart saura vous prodiguer la « banane » à chaque accélération.

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Présentation

Depuis son lancement en 2003, la Mitsubishi Colt est passée relativement inaperçue sur nos marchés, notamment sa version sportive, baptisée jusqu'alors CZT. Parvenue à mi-carrière, la Mitsubishi Colt musclée s'offre un restylage et se rebaptise d'un plus évocateur « Ralliart ».

Pas de changement côté moteur : on retrouve donc avec plaisir le petit 1,5 litre turbo au tempérament plutôt volcanique, qui procure à la Mitsubishi Colt Ralliart des performances de premier plan (0 à 100 km/h en 7,4 secondes). Dommage que la commande de boîte se révèle si souvent accrocheuse.

Ce qui a changé – et en bien ! – ce sont les réglages de suspensions. Ressorts et amortisseurs mieux accordés assurent désormais un bon maintien de caisse et un meilleur contact des pneus avec la route. Le confort n'y perd pas grand chose, et l'efficacité en profite. Sans atteindre les niveaux d'adhérence des meilleures, la Mitsubishi Colt Ralliart se montre plaisante à mener et ne se désunit pas sur une route bosselée. On cherchera en vain d'aussi bonnes performances à ce tarif. En revanche, on pourra trouver un châssis plus amusant (sur la Renault Twingo RS) ou un habitacle un peu plus cossu (dans une Fiat Grande Punto Abarth). Sur ce dernier point, la Mitsubishi Colt Ralliart doit composer avec une planche de bord aux plastiques très ordinaires et avec une finition plutôt basique. Elle se rattrape avec un équipement sans grosse lacune et une habitabilité intéressante rapportée au gabarit.

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Design extérieur et intérieur

Dévoilées au dernier salon de Paris, les nouvelles lignes de la Mitsubishi Colt s'inspirent de celles de la nouvelle berline Lancer. La modification la plus marquante concerne la face avant, dotée d'une nouvelle calandre – pompeusement baptisée « Jet Fighter » par Mitsubishi – et d'optiques au dessin plus agressif.

Pour le reste, la version Ralliart se distingue par ses grilles de ventilation en nid d'abeille, des jantes en aluminium anthracite, ses jupes latérales ou encore son imposant becquet arrière. La panoplie de la parfaite petite GTI est complétée par une canule d'échappement chromée d'où résonne un son rauque plutôt suggestif.

Ambiance moins festive dans l'habitacle, où les plastiques gris et durs prédominent. La Ralliart s'offre quand même des compteurs à fond blanc, un pédalier en aluminium et des sièges enveloppants. Le petit volant à trois branches provient de la Lancer : il offre une excellente prise en main, mais n'est réglable qu'en hauteur. La position de conduite apparaît d'ailleurs peu sportive, avec une assise trop haute.

Détail agaçant : les sièges avant sont dépourvus de mémoire de position. Il faudra donc les régler à nouveau après chaque accès aux places arrière.

Mécanique et châssis

Dérivé d'une famille de moteurs apparue à la fin des années 70, le moteur « Orion » 4G15 qui équipe la Colt Ralliart est le plus sophistiqué. Doté de deux arbres à cames en tête, d'une distribution variable MIVEC et d'un turbo, il affiche crânement 150 ch à 6 000 tr/min, soit 100 chevaux tout juste par litre de cylindrée. Il se distingue également par des consommations bien maîtrisées, avec 6,9 l/100 km en cycle mixte et un maximum de 8,6 l/100 km. Mais comme sur tout moteur suralimenté, ces chiffres sont très dépendants du style de conduite adopté...

Les liaisons au sol font dans le classique, avec des trains Mac Pherson à l'avant et un essieu travaillant en torsion à l'arrière. La Colt Ralliart hérite d'un ESP – non déconnectable – et d'une barre anti-rapprochement à l'avant. Quant aux jantes en alliage de 16 pouces, elles sont chaussées de pneumatiques Continental Sport Contact en 205/45.

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Sur la route

La Mitsubishi Colt CZT était une incarnation du slogan « sans maîtrise la puissance n'est rien » : son moteur vigoureux était cruellement desservi par un châssis à la mise au point bâclée. Rien de tel avec la Mitsubishi Colt Ralliart, qui s'est acheté une conduite. Les tarages revus des ressorts et amortisseurs offrent un bon maintien de la caisse même sur route bosselée, ce qui n'était pas le cas de la précédente génération. La précision de conduite y gagne, l'efficacité globale aussi, même si la Colt Ralliart n'approche pas encore les ténors de la catégorie en ce domaine. Le comportement routier est équilibré, avec une tendance au sous-virage à la limite. Une limite pas toujours évidente à cerner, la direction assistée électrique n'étant pas des plus informatives. Au chapitre des griefs, notons un certain manque de stabilité en freinage d'urgence sur sol glissant. À noter que la présence d'un ESP non déconnectable sera gênante en utilisation sur circuit.

Maintenant que le comportement routier a quitté la colonne « défauts » de la plus sportive des Colt, on peut enfin savourer à loisir la vigueur de son 1,5 litre turbo ! Un moteur plein de caractère, suffisamment souple à bas régime pour la conduite quotidienne, mais en même temps capable d'administrer un bon coup de pied aux fesses à partir de 2 500 tr/min. Grâce à ce « bouilleur chaud bouillant », la Mitsubishi Colt Ralliart accélère de 0 à 100 km/h en 7,4 secondes, soit seulement 5 dixièmes de plus qu'une Renault Clio RS pourtant forte de 50 chevaux supplémentaires. Pas mal ! Dommage que la boîte cinq rapports soit affublée d'une commande accrocheuse.

À retenir

quoteVéritable boule de nerfs qui en surprendra plus d'un sur la route, la Mitsubishi Colt Ralliart profite en outre d'un châssis convaincant qui permet enfin d'exploiter la fougue de son moteur 1,5 litre turbo. Sans égaler les sportives les plus efficaces de la catégorie, elle saura vous prodiguer la « banane » à chaque accélération. Plus que sur son agilité, c'est en effet sur le caractère volcanique de son moteur qu'elle peut compter pour séduire. Et vous pouvez nous faire confiance : elle y parvient !
points fortsMoteur vigoureux, performances excellentes, châssis en très net progrès, consommations contenues, équipement sans lacune, habitabilité correcte.
points faiblesFreinage instable sur sol gras, ESP non déconnectable, sièges avant dépourvus de système « Easy Entry », ambiance intérieure triste, finition passable.
14.2

20
Les chiffres
Prix 2008 : 17 890 €
Puissance : 150 ch
0 à 100km/h : 7.4s
Conso mixte : 6.9 l/100 km
Emission de CO2 : 161 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
14/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
12/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
12/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
15/20

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