Essai MINI Cooper S

Jean-François Destin le 28/06/2002

La Mini rencontre un succès phénoménal et après la One et la Cooper, la très attendue Mini Cooper S est désormais disponible en concession.

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Présentation

Aboutissement provisoire de la gamme, la Mini Cooper S utilise la même base moteur que ses deux aînées mais le pâle 1600 cm3 (fruit de la collaboration entre Chrysler et BMW) se trouve ici transcendé par un compresseur qui lui permet d'offrir 163 chevaux ! Une puissance respectable malheureusement un peu muselée par le poids de la voiture (1215 kg).

Pressentant quelques critiques sur la vitalité de la Mini Cooper S, BMW s'empresse de préciser qu'il ne s'agit pas d'une voiture de sport malgré une vitesse de pointe culminant à 218 km/h. Dommage car la direction (quasi directe), les freins (puissants et résistants) et son comportement routier de kart auraient permis à la Mini Cooper S de distiller un plaisir de conduire quasiment unique. On verra plus loin qu'elle se venge tout de même en proposant quelques belles sensations.

Superbement différenciée par rapport à la Cooper, la S sublime une silhouette Mini néo-rétro qui fait l'unanimité. Aux côtés de la One (14200€ ), de la One Pack (15.200€ ) et de la Cooper (16.950€), la Mini Cooper S est affichée à 21.150€ .

MINI Cooper S MINI Cooper S

Design

Inutile de revenir sur la silhouette craquante d'une Mini qui a su faire renaître ce véritable mythe automobile des années 60. Visage, regard, proportions, présentation : les designers de Rover puis ceux de BMW qui se sont tour à tour penchés sur le berceau de cette légende renaissante ont été divinement inspirés. Et d'autant plus qu'ils ont su gommer presque tous les inconvénients du modèle original (notamment un confort quasi inexistant) tout en intégrant les équipements modernes de sécurité active et passive.

A l'extérieur, la Mini Cooper S se distingue par son S rouge apposé sur les ouïes latérales et le hayon, les prises d'air (capot moteur et pare-chocs), les bas de caisse et lames de calandre peints dans la couleur de la carrosserie, le bouchon de réservoir chromé, les verres blancs de répétiteurs latéraux , les jantes X-Lite de 16 en alliage léger et la double sortie d'échappement à embouts chromés centrée sous le pare-chocs arrière.

Côté couleurs, les clients pourront choisir entre une caisse " Electric Blue métallisé " ou " Dark Silver métallisé " et un toit et des boîtiers de rétroviseurs noir ou blanc.

Habitacle

Références aux choix d'autrefois, on retrouve en position centrale de la planche de bord un grand cadran de vitesse à fond blanc alors que le compte-tours est planté au dessus de la colonne de direction. Des leviers basculants hérités du passé rappelleront des bons souvenirs aux anciens adeptes de la Mini, leviers que l'on prolongeait avec des embouts effilés en caoutchouc (pour les manipuler plus vite).

En cas de montage du système de navigation, le compteur rejoint le compte-tours derrière le volant.

Un peu racoleuse à notre goût, la présentation intérieure de la Mini Cooper S tente d'intégrer des touches de luxe façon aluminium. Un choix contestable qui génère sur la planche de bord des reflets bizarres sous certains angles. Habillage et garnitures des sièges sport spécifiques ont été spécialement prévus pour la Cooper S mais les selleries tissu/cuir ou cuir intégral font partie des options.

On apprécie encore le volant et le pommeau de levier de vitesses gainés de cuir ainsi que les caches de marchepied en alu griffé " Mini Cooper S " et le repose pied en acier (malheureusement placé trop près de la pédale d'embrayage).

Moteur

Un peu le talon d'Achille de la gamme Mini. Fabriqué au Brésil selon un cahier des charges qui devait satisfaire à la fois Chrysler et BMW, ce 1600 cm3 plutôt creux au dessous de 4000 tours et manquant de chevaux à haut régime apparaît suffisant sur la One mais un peu décalé sous le capot de la Cooper, décevante en reprises et performances.

Pour la Cooper S, les motoristes de BMW se sont défoncés pour pallier ces inconvénients d'autant qu'il ne pouvaient pas, faute de place, faire appel à une suralimentation par turbo. Le choix du compresseur volumétrique avec échangeur thermique s'est imposé, mais s'il permet d'augmenter la puissance de façon spectaculaire, il entretient la linéarité d'un moteur que l'on aurait aimé plus endiablé.

Pour tirer de bonne performances d'ensemble, BMW a dû effectuer de profondes modifications au niveau des bielles et du vilebrequin en acier forgé, des pistons, de la pompe à eau, des soupapes, des injecteurs et de la gestion électronique. On a même fait appel à des composants BMW pour le radiateur d'huile et le système de refroidissement spécifique des pistons. Enfin le choix d'une boite à 6 rapports a également obligé BMW à se tourner vers la firme Getrag (à noter que la transmission automatique ne sera pas proposé sur la Cooper S).

Des ajouts coûteux en poids et en prix de revient mais gage de fiabilité. Nulle doute que si BMW avait dû concevoir un moteur pour la gamme Mini, il aurait été structurellement très différent y compris en cylindrée.

Châssis

Un empattement maximum, des voies larges, des roues disposées aux quatre coins de la voiture : BMW a souhaité que la Mini reste collée à la route en adoptant notamment une suspension multibras à l'arrière. Du beau travail complété sur la Cooper S par le montage d'un châssis sport en série. Ce dernier comprend des combinés ressorts/amortisseurs spécifiques, une barre stabilisatrice plus grosse à l'avant et des roues de 16 ou 17 pouces.

A noter encore le souci majeur d'assurer un parfait équilibre en plaçant la batterie à l'emplacement ou devrait se trouver la roue de secours (remplacée par des Dunlop " Run Flat ").

Sur la route

En reprenant contact avec la gamme Mini au travers de la S, on constate en s'installant à bord que les occupants des places avant trouvent leurs aises et profitent d'une exceptionnelle hauteur sous pavillon. A l'arrière en revanche, on doit un peu se recroqueviller et trouver à caser ses jambes et ses pieds.

Contact mis, la S émet un chuintement qui trahit très vite la présence du compresseur. En fait, on n'entend guère que lui tant le moteur reste discret même en forte accélération. On aurait de beaucoup préféré une sonorité plus rageuse comme sur la Cooper S d'antan.

L'autre surprise provient de l'absence de sensations moteur. Il pousse certes, l'aiguille du compteur en témoigne, mais on reste sur sa faim en constatant que les 163 chevaux doivent composer avec une caisse de plus de 1200 kilos. .

Heureusement, il reste une sérieuse carte à jouer pour s'offrir quelques montées d'adrénaline. La stabilité du châssis, l'absence quasi totale de roulis, la vivacité du train avant, la direction presque directe, la justesse du freinage permettent ce que BMW appelle la sensation " Karting " . Calé dans un baquet bien étudié, on absorbe au fil des virages de plus en plus de pression latérale sans que la Cooper ne quitte sa trajectoire idéale. Un régal que l'on peut " booster " encore davantage en débranchant l'antipatinage. Dès lors, il convient de maîtriser le sous-virage et d'éviter tout coup de volant intempestif.

Equipements

Sont spécifiques à la Mini Cooper S : les jantes alu de 16 X-Lite équipées de Dunlop système Run Flat (Il permet de rouler à plat pendant 200 km sans problème), les phares anti-brouillard, le spoiler arrière S, le tissu spécifique " Space ", les inserts alu patiné, le CD à chargement frontal, l'ordinateur de bord, la climatisation automatique, la boite 6, les sièges " sport ", l'ASC+T Traction control et la suspension sport.

MINI Cooper S MINI Cooper S

En savoir plus

La mini est sorti en 2003 avec un petit diesel d'origine Toyota. Cette " dieselisation " qui a fait débat chez BMW peut ternir un peu l'image de la voiture mais a été décidée pour abaisser les ratios de consommation de l'ensemble de la production BMW, réglementation oblige. Une version cabriolet arrivera par la suite mais un break " bois " ne semble pas à l'étude.

Depuis septembre 2001, BMW France a livré 6000 Mini pour plus de 7700 commandes. En 2002, il a été prévu de vendre 8850 Mini dont 1000 Cooper S.

La Mini n'était alors vendue que dans 10 pays dans le monde. Les prévisions pour 2002 furent les suivantes : Grande Bretagne : 30.850, USA : 24.100, Allemagne : 22.500, Italie : 17.000, Japon : 9650, France : 8850, Espagne : 5.030, Suisse : 3.200, Belgique : 3000, Canada : 2.600.

L'étude clientèle France montre que la Mini est achetée à 54,37% par les femmes et 45,63% par les hommes. L'arrivée de la Cooper S éminemment masculine devrait opérer un rééquilibrage. Jusqu'ici le choix des acheteurs s'est porté majoritairement sur la Cooper (65%) devant la One 24%, la Mini Cooper S devant culminer à 11%.

À retenir

quoteGlobalement plus apparentée à une GT rapide qu'à une petite sportive pimentée, la Cooper S permet d'envisager de longues étapes sans fatigue excessive d'autant que le confort qui reste très ferme ne devient jamais insupportable même sur asphalte dégradée. BMW a voulu concevoir un engin " plaisir " tout en proposant une voiture bien équipée, rassurante et facile à conduire au quotidien en ville comme sur la route. Pari gagné. Certes face à l'excellent rapport poids/puissance de la Clio RS 2.0 de 172 chevaux, sa principale rivale, la Cooper S ne tient pas la comparaison. Sauf si l'on met en exergue son look craquant et branché. Dès lors la petite Anglaise n'a plus de rivale et n'aura aucun mal à faire un carton dans les beaux quartiers.
points fortsDesign unique et inspiré, lien bien entretenu avec la légende, comportement routier enthousiasmant, direction, freinage, insonorisation, bonne position de conduite, qualité de fabrication, image à forte valeur ajoutée.
points faiblesMoteur puissant mais manquant de caractère, commande de boite rugueuse, confort moyen, consommation (jusqu'à 13 litres en attaque), manque de place à l'arrière, coffre minuscule, pas de roue de secours.
Les chiffres
Prix 2002 : 21 150 €

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Commentaires

avatar de gbonnaud
gbonnaud a dit le 05-11-2009 à 00:33
marre de ces "pisse froid" la mini "meilleur expression du depouillage du bisness" mort de rire ... roule en citroen.
avatar de gilles.d
gilles.d a dit le 03-09-2008 à 21:56
Il y aura toujours des aigris, reste que les chiffres de vente et surtout la décote (record de la plus faible décote selon plein d'études) témoignent d'un produit assez exceptionnel sur beaucoup de points !