Essai MERCEDES SLK 350

Jean-François Destin le 23/12/2004

Sans céder au confort et au luxe, le Mercedes SLK 350 affirme son caractère sportif.

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Présentation

Lancé au Salon de Turin 1996, «relooké» en janvier 2000 puis profondément remanié en mars 2004, le roadster Mercedes SLK restera comme celui qui a remis au goût du jour le principe du toit rigide escamotable. Ce système permettant de réunir les adeptes du coupé et du cabriolet a fait école puisque même des généralistes comme Peugeot (206 CC et 307 CC) et tout récemment Opel (Tigra Twintop) s'en sont emparés pour le démocratiser. Face au BMW Z4 (qui ne peut avoir recours qu'à un coûteux hard top en option), à l'Audi TT et surtout au Boxster Porsche, le SLK reste une référence lorsqu'on privilégie le confort, le luxe et les performances.

Arborant dans sa dernière présentation le nez de la SLR, le SLK est disponible en version sage avec un 4 cylindres 1800 cm3 à compresseur de 163 ch, un V6 3.5l de 272 ch, modèle de notre essai d'aujourd'hui, et en version AMG de très haut de gamme le V8 5.4l maison porté à 360 chevaux. Une première dans cette catégorie. Très élaboré dès le départ, le toit escamotable a fait l'objet, sur cette deuxième génération, d'améliorations sensibles. Non seulement la manœuvre ne prend plus que 22 secondes mais le mécanisme de rassemblement des éléments du toit dans le coffre a pu être miniaturisé pour offrir plus de place aux bagages.

Direction et trains de roulements ont été revus au profit d'un agrément sportif plus tranchant tandis que la sécurité passive, encore améliorée, comprend des airbags latéraux tête et thorax et des airbags frontaux adaptatifs.

Parmi les derniers équipements sophistiqués (trop souvent en option) on note le chauffage du cou (pour les frileux), les projecteurs bi-xénon avec éclairage adaptatif et en exclusivité une boite automatique à 7 rapports.

La Mercedes SLK V6 coûte 47.000 €. (la SLK 200 K 38.100 € et la SLK 55 AMG 72.850 €).

MERCEDES SLK 350 MERCEDES SLK 350

Design

Fallait-il emprunter son nez à la SLR pour faire évoluer la Mercedes SLK ? Nous sommes sceptiques en estimant qu'il était cohérent avec la carrosserie extravagante de la SLR Mc Laren, beaucoup moins avec un SLK au caractère bourgeois. En revanche, Mercedes a été inspiré en mettant davantage en valeur le caractère du roadster traditionnel (capot plongeant, pare-brise incliné, poupe ramassée) par un empattement rallongé de 30 mm, d'où une longueur de carrosserie accrue de 72mm. La puissance s'exprime aussi au travers des deux ailettes horizontales de la calandre et d'une jupe plus volumineuse percée de trois entrées d'air. Les optiques-spots très modernes font un bel effet sous leur protection en verre s'étirant élégamment sur les ailes. Le côté agressif (dans le bon sens du terme) passe par des passages de roues légèrement agrandis pour recevoir les roues de 17 pouces à fleur de carrosserie. Comme chez BMW avec le Z4, les stylistes ont travaillé les flancs en surfaces concaves et convexes pour favoriser les jeux de lumière.

A l'arrière, on remarque des feux d'une élégante simplicité et deux sorties d'échappement marquant la bonne respiration du V6.

Habitacle

De tous les roadsters composant cette catégorie luxe, le Mercedes SLK est sans conteste celui qui offre l'intérieur le plus raffiné. A bord, pas la moindre commande bon marché reprise sur une classe A ou autres pour faire des économies. Sur cette seconde génération, on a soigné le moindre détail par le dessin, l'accostage et le choix des matériaux comme l'alu brossé disséminé sur la console, les clenches, les poignées de maintien etc… et sur notre voiture un très beau cuir marron agrémenté de surpiqûres recouvrant les sièges ergonomiques (cinq autres coloris de cuir sont disponibles). Derrière le volant, sous la petite visière, ont été réunis deux cadrans de contrôle : le compteur gradué jusqu'à 260 km/h et le compte-tours affichant une zone rouge à 6500 t/m.

L'habitacle douillet et suffisamment généreux en largeur et en hauteur ne propose pas beaucoup de rangements, les deux plus vastes (sous l'accoudoir et sur la paroi derrière entre les deux sièges) n'étant pas faciles à utiliser.

Plus rapide, nous l'avons dit, le toit rigide escamotable entièrement automatique reste un exemple dans la catégorie par la complexité maîtrisée de son mécanisme (intégrant le pivotement de la lunette arrière en verre !) et de ses cinq vérins hydrauliques.

Le toit disparaissant dans le coffre comme par enchantement, place au soleil, et au ciel bleu mais pas aux remous d'air, discrets, grâce à une étude aérodynamique soigné (CX de 0,32) et à un pare-vent très efficace. En option, l'AIRSCARF (littéralement écharpe d'air) intégré dans les appuis-tête diffuse de l'air chaud sur le cou et la nuque du conducteur et de son passager. En configuration découverte, le coffre bien que plus grand par rapport à la version précédente se révèle toujours difficile à charger, vu la faible hauteur disponible.

Châssis

La grande nouveauté de la Mercedes SLK deuxième génération vient de l'apparition sur la suspension avant d'un essieu à triple bras avec jambes de force McPherson. Travaillant avec un nouveau système de direction, ce principe offre un guidage plus précis des roues tout en filtrant mieux les à-coups et vibrations liés aux ballants des pneumatiques et aux variations du freinage. En option, l'acheteur peut demander une direction paramétrique réduisant l'effort de braquage en fonction de la vitesse.

La suspension arrière multibras a été reconduite mais adaptée à un comportement plus sportif. De nouveaux réglages accentuent parallèlement le caractère sous-vireur du roadster pour compenser le comportement survireur naturel d'une propulsion. Ceci pour accroître la sécurité et la facilité de conduite à toutes les allures.

En option est proposé un châssis «sport» comprenant une suspension plus ferme et une caisse abaissée de 10 mm.

Moteur

Entre les 163 chevaux du 4 cylindres compressé du SLK 200 et les 360 chevaux du V8 5.4l du SLK AMG, le client aura raison d'opter pour les 272 chevaux du nouveau V6 3.5l. Une juste mesure privilégiant la puissance, une sonorité «emballante» et un couple à bas régime de 350 NM dès 2400 tours/m. Calage variable des 4 arbres à cames, distribution par 24 soupapes de conception spéciale, conduits d'admission à forme optimisée favorisent le fonctionnement du moteur donc la consommation et de faibles rejets polluants. Ces bons résultats énergétiques (10,1 en cycle mixte européen) découlent aussi d'une architecture moteur allégée (pistons en alliage d'aluminium, bielles en acier forgé moins lourdes et chemises de cylindre combinant l'aluminium et le silicium).

Sur la route

Avec la Mercedes SLK V6 3.5l, le plaisir commence en s'installant au volant face à une planche de bord soignée et à un environnement feutré et luxueux. La deuxième bonne surprise vient du son d'un V6 qui va rapidement se déchaîner. On fait très vite corps avec ce roadster tant ont été étudiées l'ergonomie et la fonctionnalité des commandes. Par rapport à la première génération, les progrès en comportement se mesurent à la facilité de conduite. A très haute vitesse, la stabilité est impressionnante et l'amortissement sur un tracé plus sélectif gomme les mauvais revêtements et les différences de niveau. Le résultat d'un travail de la combinaison des nouveaux réglages de suspensions, des voies élargies et des pneumatiques. Reste que la Mercedes SLK s'apparente plus à une petite GT qu'à un roadster pur et dur et d'aucuns estimeront le pilotage du BMW Z4 ou de la Porsche Boxster plus fascinant.

L'avantage majeur de la Mercedes SLK réside dans son toit, les déplacements en configuration fermée étant aussi agréables que dans un coupé. A ciel ouvert, rien de déplaisant, la rigidité de la caisse faisant toujours partie des points forts. Seuls regrets : une boite automatique lente tant en montée qu'en descente des rapports et des petits détails agaçants comme les réglages manuels des sièges aussi vieillots que peu pratiques.

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Equipements

Aux équipements traditionnels de confort et de sécurité s'ajoutent les rétroviseurs extérieurs chauffants à réglage électrique, le déverrouillage à distance du couvercle de coffre, le climatiseur Thermatic, le volant multifonction gainé de cuir, les feux arrière avec LED, le pédalier sport avec picots en caoutchouc, les sièges «sport» avec cadre en magnésium, le Tempomat avec limiteur de vitesse variable Speedtronic, l'indicateur de maintenance Assyst, le pare-vent en tissu, une batterie de capacité accrue , le système de freinage surdimentionné à disque perforés à l'avant, les jantes en alliage de 17 pouces et le pack d'éclairage de l'habitacle.

À retenir

quoteSans céder au confort et au luxe appréciés de la clientèle, Mercedes a, sur cette deuxième génération, affirmé le caractère sportif du SLK qui fera date dans l'histoire de la marque pour avoir joué les pionniers avec son toit rigide amovible. Son équilibre, sa tenue de route sans faille et un V6 enivrant ne peuvent pas décevoir même si les tarifs restent élitistes. Néanmoins, face à une BMW Z4 plus agile, à une Nissan 350 Z au rapport qualité/prix/plaisir sans concurrence et au Boxster Porsche, on peut hésiter. Le choix se fera aussi sur le design mais dans ce domaine subjectif, pas de conseil à donner.
points fortsMoteur, comportement, freinage, confort, toit escamotable, agrément de conduite, habitacle soigné, qualité de fabrication.
points faiblesBoite auto paresseuse, agilité perfectible, chauffage décevant, tarifs élevés, trop d'équipements en option.
Les chiffres
Prix 2004 : 47 800 €

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de goubie
goubie a dit le 23-12-2020 à 04:46
slk 350 achetee neuve aout 2006.chauffage tres bon apres changement du systeme rapide sur la chaleur tuyau d'echappement a mes frais. quelqu'un peut me renseigner des problemes de distribution apres 90000km sur ce model?