Essai MERCEDES Classe C 350 Avantgarde

Jean-François Destin le 06/04/2007

Avec ses deux calandres au choix, ses nombreuses améliorations visant le comportement, le confort et le dynamisme, la Mercedes Classe C, par ailleurs très enrichie, devrait parvenir à prendre de la clientèle à Audi.

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Présentation

En 1982 lorsqu'elle est apparue, on l'appelait « Baby Benz ». Pour la première fois, Mercedes descendait de son piédestal pour proposer la 190, un seuil d'accès à sa gamme de prestige. Depuis cette date, la marque étoilée s'est encore davantage démocratisée au travers de la Classe A en 98 et de la Classe B en 2005, la 190 devenue la C ne cessant au fil des générations (93 et 2000) d'enrichir son contenu et sa présentation.

C'est encore plus vrai avec cette 4ème édition qui ambitionne à la fois d'entretenir sa facette statutaire et par un renfort de ses gênes sportifs de concurrencer BMW et Audi. Une réorientation susceptible d'attirer une clientèle plus jeune. Dans cette optique, l'acheteur de la nouvelle C aura le choix entre deux calandres distinctes en fonction des finitions.

D'un gabarit légèrement revu à la hausse mais un peu plus lourde, la Mercedes Classe C a été revisitée pour augmenter l'agrément de conduite et le comportement dynamique sans dégrader le confort. Pari réussi grâce entre autres au montage en série de « l'Agility Control » adaptant l'amortissement au style de conduite.

Animée d'une batterie de 4 moteurs essence et trois diesel presque tous plus performants et plus sobres, la silencieuse et fluide Classe C, de la 180 Kompressor à 29.900 € à la 350 V6 de notre essai à 46.500 € n'a pas vu ses tarifs s'envoler. Heureusement, car ceux du précédent modèle étaient jugés élevés. Mercedes se montre cette fois plus généreux en équipements.

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Design

Avec les Classe A et B qui poussent derrière, la Classe C, premier seuil d'accès au vrai prestige Mercedes se doit de grossir à chaque nouvelle génération. C'est le cas avec des dimensions en hausse de 5,5 cm en longueur pour atteindre 4.581m et de 4,2 cm en largeur. Sur un empattement lui aussi accru (+4,5 mm) a été posée une carrosserie très fluide, plus aérodynamique (CX de 0,27 !) et dotée de deux visages différents. Une astuce géniale ne coûtant presque rien à Mercedes puisque la seule différence tient à une calandre en plastique de moins de 2 kilos. La première, classique et surmontée de l'Etoile en position verticale équipe les versions « Classic » et « Elegance », la deuxième, dotée de grosses barres horizontales et réservée à la finition « Avantgarde » intègre en son centre l'Etoile en grand format comme sur les coupés et notamment la fameuse SLR.

Mercedes estime que les demandes s'équilibreront entre les deux types de calandre sachant que les versions « Elegance » et « Avantgarde » sont au même prix.

Outre cette double calandre, la nouvelle Classe C se distingue par ses nouveaux phares s'étirant sur les ailes, des épaulements plus prononcés et un modelé subtil des flancs. L'arrière, très neutre reste élégant tout en contribuant au dynamisme du profil.

Habitacle

Malgré son succès en France (75.600 exemplaires depuis 2000), l'ancienne Classe faisait grincer quelques dents à cause d'une finition parfois en deçà de l'image de la marque. Cette fois, surtout en finition « Avantgarde », notre Mercedes Classe C 350 nous a séduits pas la qualité de sa présentation avec un cerclage alu des cadrans et des aiguilles luminescentes oranges, un grand écran de navigation de 7 pouces assujetti à une cinématique d'escamotage digne d'un coupé/cabriolet tandis que la planche de bord bicolore revêtue de plastiques souples d'un bon effet améliore la qualité perçue. Les sièges se montrent plus ergonomiques mais auraient gagné à être plus enveloppants, Mercedes souhaitant accroître la sportivité du modèle. Enfin, un bon point pour la molette de commande pratique et simple permettant d'accéder aux menus de réglage et de navigation.

La déception vient d'un espace habitable à peine meilleur. La progression des dimensions ne profite réellement qu'au coffre dont la capacité gagne 20 dm3 (pour atteindre 475 dm3).

Châssis

C'est à ce niveau que la Classe C a le plus progressé. Certes, pour aller chercher Audi et BMW, il fallait hausser la barre et en offrir davantage. Dotée d'une meilleure assise sur la route grâce à l'allongement de l'empattement et l'élargissement des voies, la Classe C a revu ses suspensions et adopté en série des amortisseurs mécaniques adaptatifs. On ne peut même pas parler de compromis car la suspension y gagne tout comme le comportement routier. En série sur tous modèles, ce système d'amortissement baptisé « agilility Control » réagit en fonction de l'état de la route et de la cadence de pilotage. Au milieu de l'été 2007, Mercedes proposera en option à 1100 € une version encore plus perfectionnée de cette suspension pilotée au sein d'un pack « Advanced Agility » .

L'autre amélioration sensible concerne la direction. Douce, ultra précise et permettant de placer la Mercedes Classe S au millimètre, elle assure un bonne sensation du train avant nanti d'un essieu à triple bras, le pilote se sentant en confiance dès les premiers kilomètres. Notons aussi le court rayon de braquage, un point rare dans ce segment et qui facilite bien la vie en milieu urbain.

Excellent et endurant, le freinage et son système « Adaptative Brake » voit ses assistances encore élargies au niveau du freinage d'urgence et l'apparition de l'essuyage des disques par temps de pluie lorsque les essuie-glaces fonctionnent un certain temps !

Moteurs

Nous avons porté notre choix sur la version essence la plus puissante équipée du 6 cylindres 3.5l de 272 chevaux. Un moteur connu et apprécié pour sa souplesse, sa réactivité et son amplitude à haut régime. Dans une caisse plus lourde de 135 kilos, il assure les mêmes performances (250 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h en 6,4s) pour une consommation moyenne à peine plus importante (9,7l contre 9,5l).

Si les puissances des Classe C V6 essence ( C 230 204 ch, C 280 231 ch et C 350 272 ch) restent inchangées, celles des 4 cylindres Kompressor progressent sensiblement (la C 180 passe de 143 à 156 chevaux et la C 200 de 163 à 184 chevaux ) tout en réclamant un peu moins de carburant.

Même phénomène avec les diesel qui constitueront l'essentiel des demandes. Le 2.1l de la C 200 CDI passe de 122 chevaux à 136 chevaux au profit des accélérations (10,4s contre 11,7s au 0 à 100 km/h) tout en consommant moins (6,1l contre 6,3l en moyenne). Même constat avec la 220 CDI (170 ch contre 150, 8,5s contre 10,1s au 0 à 100 km/h et 6,1l contre 6,4l). En revanche, le 6 cylindres 3l du sommet de gamme 320 CDI affiche toujours 224 chevaux.

Grâce à une injection directe « common rail » de troisième génération intégrant des injecteurs piezo-électriques inédits, Mercedes muscle les reprises (7,7s contre 8,1s au 0 à 100 km/h) mais au détriment d'une consommation en hausse (7,2l contre 6,9l).

Tous les moteurs sont équipés en série d'une boite 6 rapports avec commande « Agility control » alliant faible débattement et verrouillage précis. En option est proposée l'excellente boite auto 7G-tronic, la C350 de notre essai en bénéficiant en série.

Côté dépollution, Mercedes a présenté au Salon de Genève 2007 la Classe C en concept Vision C 220 Bluetec. Annoncée à la vente en 2009 lorsque le gazole sera totalement désoufré, la C 220 Bluetec bénéficie d'une technologie inédite visant à réduire encore la consommation et donc les rejets polluants (notamment les oxydes d'azote) malgré des augmentations de puissance. Un grand pas pour les diesel puisque la 220 Bluetec avec 170 chevaux et une consommation de 5,5l aux cent entend satisfaire la norme Euro 5 2009.

A lire aussi : les concurrentes

Sur la route

Autrefois marche d'entrée de la gamme Mercedes, la Classe C n'a cessé de progresser pour offrir une véritable ambiance de luxe et de technologie et trancher sur la présentation des Classe A et B au standing contestable. On le ressent dès l'installation à bord d'autant que l'on repère même ça et là des commandes empruntées à la Classe S. L'insonorisation aidant et bercé par les accents veloutés du V6, on file avec facilité dans la circulation. L'attaque des premiers contreforts du Roussillon met immédiatement en valeur une direction beaucoup plus incisive et précise tout en étant très douce à manipuler. Le rayon de braquage étonne aussi sur une berline de ce gabarit.

Dans un silence appréciable, et rythmée par les changements de rapports de la transmission automatique 7G-Tronic, la C 350 nous dévoile l'habile réglage de « l'Agility Control » de série. Sur l'ancien modèle, il était bien difficile de passer à l'attaque sans surveiller de près les transferts de charge et l'humeur des occupants malmenés. Cette fois, Mercedes est allé au-delà du compromis sans que le roulis vienne contrarier les trajectoires. A noter le bon paramétrage de l'ESP qui reste discret dans ses actions. Il est partiellement déconnectable.

Il conviendra plus tard de revenir sur cette Classe C en version diesel que l'on dit plus sonore mais attestons que Mercedes a bien revu sa copie pour continuer à satisfaire sa clientèle historique et la rajeunir.

À retenir

quoteAvec ses deux calandres au choix, ses nombreuses améliorations visant le comportement, le confort et le dynamisme, la Mercedes Classe C, par ailleurs très enrichie, devrait parvenir à prendre de la clientèle à Audi. En revanche, rivaliser avec BMW parait plus difficile lorsqu'on constate les progrès moteur réalisés par BMW tant en essence qu'en diesel. Il suffit de comparer le 3.5l Mercedes au nouveau Twin turbo de 306 chevaux de BMW. Mercedes a réalisé un effort notable en finition, qualité des matériaux et lorsque le break (en septembre 2007) puis le coupé et le cabriolet achèveront le remplacement de la gamme C, les ventes de conquête ne manqueront pas de se manifester.
points fortsEvolution stylistique discrète mais élégante, double visage, habitacle revisité avec talent, système « agility Control » très efficace, confort préservé, moteurs pour la plupart plus sobres et performants, silence de fonctionnement, prix devenus acceptables avec l'équipement.
points faiblesHabitabilité arrière à peine améliorée, prix des options.
16.5

20
Les chiffres
Prix 2007 : 46 500 €
Puissance : 272 ch
0 à 100km/h : 6.4s
Conso mixte : 9.7 l/100 km
Emission de CO2 : 232 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
18/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
17/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
16/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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