Essai LAMBORGHINI Gallardo

Jean-François Destin le 09/07/2007

Plus spectaculaires, plus ravageuses et provocantes que les Ferrari et les Maserati, les supercars frappées du taureau ont toujours joué les divas inaccessibles.

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Présentation

Evoquer Lamborghini en société suscite immédiatement les fantasmes automobiles les plus fous. Plus spectaculaires, plus ravageuses et provocantes que les Ferrari et les Maserati, les supercars de Santa Agathe frappées du taureau ont toujours joué les divas inaccessibles. Les Miura, Espada, Countach, Diablo et aujourd'hui Gallardo et Murcielago se sont succédés au sein d'une gamme élitiste permettant aux stars ou aux richissimes industriels d'afficher leur réussite sociale.

Fondée en 1963 par Ferrucio Lamborghini alors à la tête d'une fabrique de tracteurs et de brûleurs, la division auto a visé d'emblée le Grand Tourisme haut de gamme. Jalonnée de difficultés et passant entres les mains de Chrysler (1987) puis de Mega Tech (1993), la firme n'a réellement rebondi qu'en 1998 en rejoignant le groupe Volkswagen/Audi en même temps que Bentley et Bugatti. Synergie de composants aidant, les Lambo sont devenus fiables, efficaces sans perdre de leur séduction à l'image du coupé Gallardo que Lamborghini Paris a mis quelques heures à notre disposition.

Sculptée à coups de serpe, cette super GT bi-place bouillonne d'agressivité même à l'arrêt et sous son long capot a été implanté en position centrale arrière un V10 de 520 chevaux à la sonorité diabolique. L'encadrement d'une telle cavalerie est confié à une transmission intégrale Audi assortie d'un viscocoupleur central et d'un différentiel autobloquant avant électronique. Le client choisit entre une boite 6 mécanique ou séquentielle E-Gear.

Assez brutale, pas très confortable et débordant d'énergie, la Gallardo, capable de flirter avec les 315 km/h et d'atteindre 100 km/h en moins de 4 secondes réclame, à cadence élevée, quelques notions de pilotage surtout si, pour faire monter l'adrénaline, on débranche l'ESP.

Magnifique bête de course sur circuit (elle est engagée en championnat GT3 Fia et FFSA), la belle italienne entend faire parler d'elle. Surtout depuis qu'Audi exploite commercialement une R8 V8 (et bientôt V10) toute aussi séduisante et beaucoup moins cher.

Notre coupé Gallardo d'essai coûte 165.448 €, la version Spyder est facturée 175.812 €

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Sur la route

Lamborghini ne disposant pas d'un parc presse en dehors de l'Italie, nous avons pu nous mettre aux commandes de la Gallardo de démonstration de Lamborghini Paris nouvellement créée. Prendre la mesure d'une telle GT en une demi-journée et sans aller sur un circuit est impossible. Comme de se faire une idée précise d'un comportement qui, aux allures réglementées ne pose évidemment aucun problème.

Il s'agit plus d'un contact que d'un véritable galop d'essai. Cependant, en ayant gardé la Porsche GT3 pour notre vidéo, nous avons pu établir des comparaisons et mieux apprécier les forces et faiblesses de la Diva. Passons sur la silhouette affriolante unanimement appréciée pour s'attarder sur un habitacle rendu exigu par une console centrale envahissante. Une fois installé au volant -on se sent un peu enfoui malgré les multiples réglages du siège- on se cale sur une position de conduite moyenne qui ne facilite pas la visibilité vers l'arrière. Côté finition et qualité d'assemblage, Lamborghini n'a pas progressé autant que Ferrari ou même Maserati et la décoration parait un peu vieillote. Dommage surtout en regard des tarifs.

Notre Lamborghini Gallardo était équipée de la boite robotisée E-Gear, une option à …9.568 € ! Un supplément exorbitant dont on peut s'affranchir. De l'avis des spécialistes, le guidage du levier de la boite classique est excellent et la pédale de l'embrayage bi-disque pas trop ferme. Les changements de rapports peuvent donc s'effectuer avec progressivité, ce qui n'est pas le cas avec l'E-Gear surtout en mode automatique. Les à-coups désagréables s'atténuent en adoptant le mode séquentiel et en soulageant l'accélérateur à chaque pression sur les palettes de commande trop petites et peu pratiques.

Ces imperfections sont cependant balayées par la magie du V10. Même si la Formule 1 d'aujourd'hui est revenue au V8, le 10 cylindres constitue une alternative envoûtante au V12 par sa musicalité spécifique et sa puissance rageuse disponible sur une plage de régime des plus large. Aller flirter avec la zone rouge sur route ouverte ne dure jamais bien longtemps tant est irrésistible la poussée du V10. En moins de 23 secondes est couvert le kilomètre dans une furia excitante. Mais du coup, on distingue aussi l'amortissement perfectible, une tenue en cap qu'il convient de surveiller sur les mauvais revêtements et au final un freinage suffisant dès lors qu'on appuie lourdement sur la pédale. Comme Porsche sur la GT3, Lamborghini propose en option les freins céramique mais le supplément grimpe ici jusqu'à 14.352 € (8754 € chez Porsche). Délirant.

Paraissant lourde à manier et peu agile, la Lamborghini Gallardo, au confort tout relatif, fait partie de ces GT sauvages nécessitant une prise en mains progressive. Plus à l'aise sur l'autoroute que sur les tracés compliqués, elle n'est pas non plus l'engin idéal pour couvrir de longues étapes. De l'avis même des responsables Lamborghini, les clients roulent peu dans l'année. Sans doute parce qu'ils passent plus de temps à admirer leur joyau. A chacun ses plaisirs.

À retenir

quoteIrrationnel parce que dicté par une passion ou un coup de cœur, l'achat d'une Gallardo se justifie par sa ligne époustouflante, son V10 d'exception et l'image sportive débridée de la marque. Cependant, pour ce prix, on peut s'offrir une Ferrari F430 et le mythe du cheval cabré et pour nettement moins cher une Porsche GT3 en version RS ! Quant à la cousine Audi R8 avec laquelle elle partage certains composants et notamment la transmission intégrale, elle est presque donnée sans pour autant en offrir moins. Il se murmure qu'une R8 à moteur V10 (celui de la Gallardo) est en préparation. Une concurrence dangereuse qui obligera la petite Lambo à évoluer.
points fortsLigne sportive extrême, V10 d'exception, transmission intégrale évoluée, performances
points faiblesManque d'agilité, boite robotisée à faire progresser, confort de suspension, consommation, finition intérieure, position de conduite, visibilité arrière
13.4

20
Les chiffres
Prix 2005 : 165 548 €
Puissance : 520 ch
0 à 100km/h : 3.95s
Conso mixte : 17 l/100 km
Emission de CO2 : 400 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
15/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
9/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
11/20

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