Essai JAGUAR XJ 6

Jean-François Destin le 12/05/2003

Après l'incroyable succès de la S-Type et l'accueil mitigé de la X-Type, Jaguar se devait de frapper fort avec la nouvelle Jaguar XJ considérée comme le vaisseau amiral de la marque.

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Présentation

A défaut de pouvoir surprendre par un design novateur (tradition " british " oblige), Coventry a décidé de ne plus laisser à Audi l'exclusivité de l'aluminium. Les visiteurs du Mondial de Paris 2002 où la nouvelle Jaguar XJ en alu brut (sans peinture) fut dévoilée ont pu le constater. Cette coûteuse révolution technologique et industrielle (elle exige des modifications du " process " de fabrication) était incontournable pour offrir plus d'espace habitable sans alourdir la voiture. En affichant moins de 1700 kg et 406 ch, la nouvelle Jaguar XJR suralimentée va même jusqu'à offrir le meilleur rapport poids/puissance de la catégorie.

Outre sa structure allégée, cette septième génération XJ cumule les avantages. Citons dans le désordre l'approche aérospatiale de sa caisse assemblée par rivetage et collage, un accostage des composants de la carrosserie d'une précision encore jamais atteinte, une rigidité accrue de 60%, l'utilisation du magnésium pour les sièges, la traverse de soutien de la planche de bord et de la colonne de direction, la suspension pneumatique associé au système CATS, une moderne transmission automatique à 6 rapports montée récemment sur la Jaguar S-Type et bien entendu une batterie de moteurs performants revisités.

Le client aura le choix entre un V6 de 243 chevaux en base, un V8 3.5l de 265 ch et un V8 4.2l de 304 ch ou 406 en version suralimentée.

Très équipées, les nouvelles Jaguar XJ sont commercialisées depuis mai 2003 partout en France et coûtent de 63.000€ pour la Jaguar XJ6 3l à 105.600€ pour la Super V8 4.2l et bénéficient bien entendu de trois ans de garantie et d'assistance kilométrage illimité.

JAGUAR XJ 6 JAGUAR XJ 6

Design

Par rapport à l'ancienne génération lancée en 1997, la XJ ne détonne pas. Selon une vaste étude de marché entreprise par la marque, il fallait que la filiation reste évidente au premier coup d'œil mais que la voiture se montre plus accueillante notamment à l'arrière.

Souhait respecté car en dépit de ses étirements (+7 cm en longueur et +6 cm en largeur et surtout +…14 cm en hauteur) bien malin qui pourrait énumérer avec précision les évolutions stylistiques. Pour nous aider, Ian Callum, chef du design de Jaguar précise que portes et capot sont plus grands, que la surface vitrée a diminué et que l'habitacle semble avoir été repoussé vers l'avant. On note aussi une réduction des porte-à-faux et une inclinaison plus prononcée du pare-brise.

Bref, si l'élégance et une certaine majesté typiquement britannique ont été préservées, aucun éclat nouveau ne viendra déclencher le coup de cœur de la clientèle de conquête espérée. Chez Jaguar, on a surtout voulu rassurer les inconditionnels de la marque.

Habitacle

Faible hauteur sous pavillon, place mesurée pour les jambes, impossibilité de monter à trois : les places arrière de l'ancienne XJ prêtaient à sourire surtout en regard des dimensions extérieures de la voiture. Dans le nouveau modèle, on ne peut toujours pas s'installer avec un haut de forme sur la tête mais l'accueil à bord devenu correcte se rapproche des standards de la catégorie. Toujours de faible hauteur, le coffre atteint 470 dm3 et même davantage si l'on accepte de se passer de la vraie roue de secours sous le plancher. A voir au moment de la commande.

A bord, Jaguar cultive son légendaire raffinement en mariant le cuir, la ronce de noyer et le chrome. Les sièges soutiennent bien et les réglages électriques des sièges et …du pédalier permettent de trouver la position de conduite idéale. Les commandes ont été réajustées et le levier de frein à main à disparu au profit d'un pratique bouton qui relaie le système électrique.

Enfin, sans atteindre la perfection de celle d'une Audi ou d'une Mercedes haut de gamme, la finition se situe à un excellent niveau.

Châssis

En augmentant les voies et l'empattement (+16 cm) et en bénéficiant grâce à l'emploi massif d'alu d'une rigidité tortionnelle exceptionnelle, la nouvelle XJ fait preuve d'un comportement d'une rare neutralité pour une puissante propulsion. Nous nous en sommes surtout aperçus au volant de la XJR lorsque les 406 chevaux s'emparent des seules roues arrière.

Certes, Jaguar à choisi pour ses liaisons au sol une double triangulation allégée, un système pneumatique et la gestion active CATS qui gère l'amortissement en fonction des circonstances mais encore fallait-il que toute cette technologie dernier cri fonctionne en bonne harmonie. C'est le cas et on peut même affirmer que la XJR s'avère plus efficace et facile qu'une BMW correspondante surtout lorsqu'on débranche l'ESP (de série sur tous modèles).

Un petit bémol cependant car en fonction de la finition retenue (Classique ou Sport), la souplesse de la suspension ménage le confort ou l'efficacité. On ne saurait trop recommander aux acheteurs la deuxième proposition d'autant que dans les deux cas, le confort reste un des points forts.

Moteur

Jaguar a décidé de retrouver ses racines en reproposant une XJ6 en base. Le V6 3 litres de 243 ch remplace en effet le V8 3.2l d'entrée de l'ancienne gamme. Un choix accepté si l'on a décidé de mener sa Jaguar comme un gentleman. Cependant, les plus patients trouveront à redire en accélérations et en reprises dans le trafic lorsque les situations l'exigent.

Avec son tonus à bas régime et ses 23 chevaux supplémentaires, le " petit " V8 apparaît mieux armé pour gérer un poids certes mesuré mais frisant les 1700 kilos. Le V8 4.2L de 304 chevaux constitue évidemment le choix idéal pour ceux qui n'ont pas les moyens ou l'envie de s'offrir la XJR et son V8 suralimenté de 406 chevaux.

On le voit, le choix est large et bien épaulé par une boite automatique dernière génération à 6 rapports au fonctionnement très doux. Pour l'anecdote, la XJ 3l est disponible avec une boite mécanique à 5 rapports.

Sur la route

Mariant avec subtilité douceur et agressivité, la conduite de la nouvelle XJ génère un agrément de tous les instants. Dès les premiers tours de roues, on se sent rassuré mais avant de vérifier les performances et le comportement dynamique hors pair, on prend du plaisir à rouler doucement pour profiter de ce cocon feutré, luxueux et étanche aux bruits extérieurs. Une spécificité Jaguar.

Rapidement, on y prend goût et on se sent pousser des ailes pour aller taquiner le compte-tours. Et la, divine surprise. A part le manque d'agressivité de la pédale de frein, le comportement satisfera les plus blasés. Avec la XJR, impossible sur routes ouvertes d'aller chercher les plus hautes performances en espérant garder son permis. Mais quel régal !

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JAGUAR XJ 6 JAGUAR XJ 6

Equipements

Tous les équipements de série traditionnels + la climatisation régulée avec réglage différencié droite/gauche, filtre à pollen et détecteur de pollution, le frein à main électronique, le réglage électrique des pédales, les huit airbags avec système ARTS (Adaptative Restraint technology System), la direction à assistance variable et à démultiplication variable en fonction de l'angle de braquage, l'antipatinage électronique, les dossiers des sièges avant à absorption d'énergie, le régulateur automatique de vitesse avec commande au volant, l'alarme périmétrique et volumétrique, le chargeur de disques compacts (6 CD) et le double ordinateur de bord.

À retenir

quoteMalgré la reconduction d'une design qui date un peu, la XJ tout alu constitue face aux belles Allemandes une alternative de choix. Pour un prix souvent inférieur, un comportement routier équivalent voire supérieur et des équipements exhaustifs, elle ne manque pas d'atouts surtout lorsqu'on ajoute les trois ans tranquillité kilométrage illimité. Une bonne chose pour Jaguar qui souffre avec sa X-Type.
points fortsTechnologie au top, tenue de route, confort, choix de moteurs, présentation intérieure
points faiblesSilhouette trop conservatrice, rapport habitabilité/dimensions encore juste, capacité du coffre, V6 de base un peu faible, direction trop asservie.
Les chiffres
Prix 2003 : 105 600 €
Puissance : 395 ch
0 à 100km/h : 5.3s
Conso mixte : 12.3 l/100 km

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de desuite
desuite a dit le 29-04-2015 à 02:33
prétendre que la place était exigüe dans les xj c'est déclarer tout simplement ne pas les connaître, ni savoir s'en servir. Et confondre l'habitabilité avec des mètres cubes. toutes les jaguar sont des voitures sportives ; jamais des autocars. Et l'ancienne xj 308 autant ou plus. Pour avoir de la place en automobile, je veux dire dans une vraie auto pas un vehicule forestier ou un bus ni une camionnette il y a la 500Se celle de lady Diana (depuis son accident fatal j'ai renoncé à cette marque), les Zlin la kia Opirus. Et les Bentley, là on a de la place. Tous les jours je roule en Daimler Saloon et j'ai tous mes points. pour la vitesse c'est simple : aller sur un circuit. Car la remarque finale sur la performance paraît maintenant déplacée: la vitesse ce n'est pas n'importe comment ni n'importe où. un jag c'est la puissance tranquille. c'est tout. rem: la fameuse cinquième place est une commodité et une exigence d'assurance. Et s'il le faut on fait deux trajets. En Daimler. LOL