Essai BMW X6 F16 M50d

Vincent Desmonts le 17/11/2014

Fort de son impressionnant succès, le BMW X6 revient dans une deuxième génération qui peaufine ses fondamentaux tout en se gardant bien de bousculer la clientèle.

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Évolution en douceur

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le premier BMW X6 aura surpris son monde. Déjà par son look atypique, drôle de mélange entre un SUV et un coupé, ce qui a permis à la firme de Munich de se proclamer pionnière d'un nouveau segment (on devrait plutôt parler de niche !), celui des « Sports Activity Coupés ». Mais le X6 a surtout étonné de par son succès : malgré la polyvalence limitée des premiers modèles (n'offrant que quatre places) et des tarifs élevés (70 000 € en prix de base), ce beau bébé s'est écoulé à 260 000 exemplaires dans le monde, dont 8 600 en France. Le succès de la famille X est d'ailleurs tel que BMW lance de grands travaux dans son usine américaine de Spartanburg (Caroline du Sud), où sont produits les X3, X4, X5 et X6. À terme, les capacités de production seront augmentées de 50% afin de mieux faire face à la demande. D'autant qu'un nouveau membre de la famille, un gros X7 essentiellement destiné aux marchés américain et asiatique, est également dans les cartons.

Forcément, après un tel succès, BMW a préféré jouer la sécurité : le nouveau X6 f16 M50d ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur. Il est légèrement plus grand (+ 32 mm en longueur, + 23 en hauteur et… + 6 en largeur), mais conserve la même ligne de pavillon fuyante ainsi qu'une découpe identique des vitres latérales. Dans le détail, le style a été rafraîchi, le nouveau X6 reprenant notamment les optiques et la calandre du dernier X5. Tout le bouclier avant a été redessiné de manière à accentuer l'impression de largeur de l'auto. Même stratagème à l'arrière, où les feux sont plus étirés et le bouclier, moins monolithique. Dans l'habitacle, on retrouve quasiment la même planche de bord que dans le nouveau X5, dominée par un grand écran GPS (non tactile) de 10,2 pouces de diagonale. Seule différence : des coussinets repose-genoux ont été ajoutés de part et d'autre de la console centrale. La position de conduite est très proche de celle d'une berline, avec les jambes faiblement fléchies. L'instrumentation très high-tech combine des compteurs virtuels sur écrans à cristaux liquides et des entourages de cadrans « physiques ». Au premier coup d'œil, l'illusion est totale et la lisibilité plutôt bonne. Ce système permet par ailleurs de varier les affichages suivant le mode de conduite. À l'arrière, tous les BMW X6 disposent désormais de trois places, celle du milieu étant pour une fois réellement utilisable par un adulte. L'habitabilité a progressé, même si la garde au toit reste moyenne vu le profil fuyant du pavillon. Le coffre a légèrement augmenté son volume (580 dm³ contre 570 précédemment), la capacité pouvant même atteindre 1 525 dm³ une fois la banquette 40/20/40 rabattue. A noter que le hayon à commande électrique est de série, et qu'il peut s'ouvrir d'un simple mouvement du pied sous le pare-chocs arrière.

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Le sport au gazole

En attendant le BMW X6 M fort de 575 ch, qui sera commercialisé début 2015, la version la plus sportive de la gamme est un… mazout ! Membre de la famille des modèles M Performance, le BMW X6 M50d reprend en effet le 6 cylindres tri-turbo (!) diesel déjà présent sur la précédente génération de X6. Ce bloc utilise deux petites turbines à faible inertie, complétés par une troisième plus grosse à haut régime. Grâce à cet arsenal technologique – complété par une injection directe à rampe commune autorisant des pressions allant jusqu'à 2 200 bar – le 3.0 tri-turbo développe 381 ch à 4 400 tr/min, mais surtout le couple colossal de 740 Nm de 3 000 à 4 000 tr/min. De manière plus impressionnante encore, plus de 450 Nm de couple sont déjà disponibles dès 1 000 tr/min ! Seul le nouveau Porsche Cayenne S Diesel fait mieux, avec 385 ch et carrément 850 Nm de couple.

Avec une telle armada sous son capot, forcément, le X6 F16 M50d déménage sévère. BMW annonce ainsi un 0 à 100 km/h en 5,2 secondes, tandis que la vitesse maxi est – tradition oblige – électroniquement limitée à 250 km/h. Ce moteur bourré de couple permet de gommer les 2 185 kg à vide du X6, en autorisant des vitesses moyennes très élevées dans le monde réel. Des vitesses atteintes dans une ambiance assez irréelle, le 6 cylindres diesel n'étant pas vraiment mélodieux, malgré un système de sonorisation plus ou moins artificielle utilisant les haut-parleurs de la chaîne Hi-Fi. En outre, la toujours excellente boîte automatique ZF à 8 rapports se distingue par sa douceur, accentuant encore le côté « soft power » du X6 f16 M50d. Pour se sentir un peu plus impliqué dans la conduite de l'engin, il faut enclencher le mode séquentiel de la transmission afin de jongler entre les vitesses, qui s'enchaînent alors à un rythme d'enfer… et toujours sans le moindre à-coup. Bluffant !

Bras de fer avec les lois de la physique

Côté châssis, le BMW X6 F16 M50d met le paquet, avec une direction à démultiplication variable, un amortissement piloté en continu, des barres antiroulis actives et une suspension arrière pneumatique. Un ensemble d'instruments destinés à lutter contre les lois de la physique, logiquement implacables avec un mobile de plus de deux tonnes au centre de gravité haut perché. Grâce à cet attirail, le BMW X6 f16 M50d parvient cependant à donner le change. La direction à pas variable, bien calibrée, offre une réponse naturelle aux impulsions du conducteur. Le roulis est parfaitement contenu, et l'équilibre général se veut rassurant, avec un sous-virage assez marqué en cas d'excès d'optimisme. C'est d'ailleurs la caractéristique principale du comportement du X6, qui tend systématiquement à élargir la trajectoire lorsque l'on force le rythme. Il vaut mieux bien « casser » sa vitesse en entrée de courbe, au besoin au moyen d'un freinage tardif, puis attendre patiemment avant de remettre les gaz. Le « Sports Activity Coupé » dicte donc un rythme dynamique plus que réellement sportif, et ne donne sa pleine mesure que sur voies rapides et grandes nationales roulantes. Les départementales sinueuses ? Le X6 s'y montre un peu trop gros, un peu trop gauche. Heureusement, les suspensions très perfectionnées font progresser le confort, qui reste très bon malgré les roues de 20 pouces. Reste le sujet qui fâche : le prix. À 98 900 €, le BMW X6 M50d n'est pas franchement donné, mais il se fait pardonner avec un équipement plutôt complet, comprenant notamment les phares « full LED », les sièges électriques ou encore la planche de bord revêtue de cuir. On aimerait également disposer en série de la caméra de recul, de l'affichage tête haute ou de la clé mains libres, mais en l'état le X6 F16 M50d reste plus abordable qu'un Porsche Cayenne S Diesel, au style moins aguicheur malgré un récent restylage.

À retenir

quoteLes mauvaises langues n'y verront qu'un gros restylage… et il faut reconnaître que BMW s'est bien gardé de changer la recette du X6. Avec cette deuxième génération, le crossover affiche un style rajeuni, un confort amélioré et des performances toujours aussi impressionnantes dans cette version F16 M50d. Reste que le châssis pourrait gagner en dynamisme : un Porsche Cayenne sait se montrer plus joueur...
points fortsPerformances, style préservé, boîte automatique impressionnante, confort optimisé, habitabilité arrière en hausse, direction précise.
points faiblesSous-virage omniprésent, sonorité mécanique artificielle, encore des lacunes d'équipement.
15.5

20
Les chiffres
Prix 2014 : 98 900 €
Puissance : 381 ch
0 à 100km/h : 5.2s
Conso mixte : 6.6 l/100 km
Emission de CO2 : 174 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
15/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
12/20

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