Essai BMW M235i coupé 326ch

Vincent Desmonts le 17/03/2014

Remplaçante de la Série 1 Coupé, cette BMW Série 2 au style charmeur s'affirme plus que jamais comme une proposition unique sur le marché. Et particulièrement séduisante lorsqu'elle se décline dans cette version M235i, forte de 326 chevaux.

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Une BMW M3 de poche

Avec les séries « 02 » (1502, 1602, 1802, 2002), le chiffre 2 était presque devenu un talisman pour BMW. Trente-sept ans après, il revient avec cette Série 2 Coupé, qui dans la nouvelle nomenclature de Munich succède au coupé Série 1 E82. Une sorte de retour aux sources pour ce modèle dont les lignes ont toujours lorgné du côté de la légendaire BMW 2002. Ah, la 2002 ! Compacte, râblée et dotée d'une sportivité affirmée, particulièrement dans sa version Turbo forte de 170 chevaux. La Série 2 Coupé en est clairement l'héritière, surtout avec cette variante M235i.

Il ne s'agit pas (encore) d'une « vraie » BMW M2, mais d'une version M Performance, voisine de la M135i que nous avions essayée en septembre 2012. La fiche technique a de quoi allécher : 6 cylindres en ligne, turbo, 326 chevaux (presque la puissance d'une M3 E46, soit dit en passant) et, bien sûr, des roues arrière motrices. J'allais oublier le différentiel autobloquant, curieusement uniquement livrable en accessoire... et hélas indisponible sur les modèles qui nous étaient proposés à l'essai.

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Les dimensions d'une Série 3 E30

Côté look, la BMW Série 2 devrait faire l'unanimité. Notamment parce qu'elle adopte des optiques d'allure plus consensuelle que celles, très contestées, de la Série 1. Mais surtout parce qu'elle ajuste encore ses proportions par rapport à l'ancienne Série 1 Coupé. Elle s'allonge ainsi de 72 mm, s'élargit de 26 et s'abaisse de 5. Au final, avec 4,45 mètres de long, elle fait exactement la taille... de la BMW Série 3 E30 !

Son profil apparaît notamment plus équilibré, moins caricatural que celui de feue la Série 1 Coupé. La version M235i se distingue par son bouclier avant spécifique, ses coques de rétroviseurs grises, son bouclier arrière façon diffuseur percé de deux sorties d'échappement, et ses jantes M de 18 pouces.

Pas de mesquinerie

Dans l'habitacle, pas de surprise : on retrouve la planche de bord de la M135i, les mêmes habillages et le (très joli) volant trois branches M, un peu grand et légèrement tulipé, aux accents rétro. Dans l'ensemble l'ergonomie est claire, l'instrumentation simple et lisible, et la position de conduite sans faille grâce aux multiples réglages des sièges, qui de surcroît maintiennent bien le corps (le réglage électrique des renforts latéraux du dossier est en série). L'équipement apparaît d'ailleurs plutôt complet, avec placages en aluminium, sellerie tissu/Alcantara, phares bi-xénon, système de navigation et amortissement piloté SelectDrive.

Le tout pour 49 900 € avec la boîte automatique à 8 rapports et palettes au volant. Certes, l'habitabilité arrière reste mesurée (malgré de légers progrès), mais le coffre de 390 dm3 permet d'envisager sereinement les départs en vacances.

Typage sport, mais direction déroutante

Dès les premiers kilomètres au départ de Malaga, on note que la M235i joue une partition légèrement différente de sa cousine la M135i : outre sa carrosserie forcément moins polyvalente, elle adopte également des réglages de suspension plus fermes. Si bien que, même avec le sélecteur en mode « Confort », le coupé BMW chahute un peu ses passagers. C'est de bonne guerre. En revanche, sur autoroute, on est gêné par la direction à démultiplication variable DirectDrive : à ces allures, elle reste trop incisive. Sa directivité est telle que l'on ne cesse d'effectuer des microcorrections pour garder le cap. Lassant sur longs trajets. Heureusement, nous ne comptons pas nous éterniser sur les voies rapides : nous quittons l'Autopista del Mediterráneo pour bifurquer vers l'A-397, la fameuse route de Ronda, un ruban de bitume qui serpente au pied du Parc naturel de la Sierra de las Nieves.

Sur cette route aux virages larges, la M235i dévoile son vrai caractère. Ici, la direction DirectDrive se fait pardonner ses errances autoroutières grâce à sa remarquable précision. L'équilibre général donne priorité absolue à l'agilité, et le couple généreux du 6 cylindres (450 Nm de 1 300 à 4 500 tr/min!) permet de bien « asseoir » le train arrière à l'inscription. Le roulis est parfaitement contenu, le moteur rugit de plaisir (la sonorité est ici plus libre qu'à bord de la M135i) et la boîte ZF, qui ne cesse de nous épater, enchaîne les rapports à la vitesse de l'éclair, nous gratifiant même d'un petit à-coup « fait exprès » dans les modes Sport et Sport + ! Le 0 à 100 km/h est expédié en 4,8 secondes, le kilomètre départ arrêté en 23,7 secondes. Une Porsche 911 Carrera S ne fait pas beaucoup mieux.

Le freinage, toujours le freinage... !

Sur la bretelle de contournement de Ronda, le trafic est plus dense, et nous basculons « pour voir » sur le mode « Eco Pro », destiné à réduire la consommation. Tout y passe : la clim' tourne au ralenti, la réponse à l'accélérateur devient léthargique, la boîte passe les rapports plus tôt et active une fonction roue libre lorsque l'on est en décélération. Malgré tous ces efforts (et la « zénitude » du conducteur qui prend sur lui!), la M235i reste loin des 7,6 l/100 km annoncés par BMW sur le cycle mixte.

Heureusement, nous quittons rapidement Ronda pour nous enfoncer dans le Parc naturel de la Sierra de Grazalema, où nous trouvons des routes très exigeantes. Étroites et très sinueuses, elles mettent la M235i à rude épreuve. Les suspensions, trop fermes sur les déformations importantes, nuisent à la stabilité. Le freinage avoue pour sa part une endurance trop faible pour la fougue du moteur, malgré des étriers avant à quatre pistons. Dommage, car pour le reste, cette BMW est plutôt du genre envoûtante ! Ces routes à lacets lui vont comme un gant, elle y virevolte de virage en virage au son si musical de son 6 cylindres. Du bonheur !

Une niche à elle seule

Un bonheur d'autant plus rare que la BMW M235i constitue un peu une niche à elle seule : celle des coupés compacts tricorps sportifs ! En effet, une Audi S5 aux performances comparables coûte 20 000 € plus cher, tandis qu'une Mercedes CLA 45 AMG, à peine plus polyvalente, réclamera d'investir 10 000 € de plus. Comme sa cousine la M135i, la BMW M235i est donc plutôt une bonne affaire !

À retenir

quoteLook à tomber, excellentes performances et comportement routier endiablé : la M235i a tout d'une M3 de poche ! BMW serait tout de même bien inspiré de revoir les freins, un peu tendres à l'effort, ainsi que la direction à démultiplication variable, guère convaincante sur autoroute. Un équipement dont, à la limite, on se passerait volontiers. Pour le reste, la M235i possède un fort pouvoir de séduction, et garde même la tête froide sur le plan des tarifs. Pas mal, non ?
points fortsMoteur souple et performant, agilité du châssis, rapidité et douceur de la boîte automatique, présentation flatteuse, rapport prix/prestations compétitif.
points faiblesFreinage manquant d'endurance, direction à démultiplication variable déroutante, suspensions trop fermes sur routes très bosselées, consommation assez élevée.
16.2

20
Les chiffres
Prix 2014 : 48 000 €
Puissance : 326 ch
0 à 100km/h : 5s
Conso mixte : 8 l/100 km
Emission de CO2 : 176 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
15/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
15/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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Commentaires

avatar de Racoon
Racoon a dit le 31-03-2014 à 14:11
Bonjour Dominique. A mon souvenir, c'était la première fois que j'essayais une BMW avec ce type de direction, donc j'ai peur de ne pas avoir d'avis sur les autres modèles. Hélas, la direction DirectDrive est imposée sur cette M235i, mais désormais aussi sur la M135i (avant, c'était une option).
avatar de Racoon
Racoon a dit le 24-03-2014 à 10:34
Bonjour Hedonic. Effectivement, je n'explique pas une telle différence. Peut-être les routes étaient-elles plus exigeantes en Espagne, ou les voitures étaient-elles un peu plus "fatiguées". Toujours est-il que je m'efforce à chaque fois de retranscrire fidèlement mes sensations. Et là, très clairement, j'ai trouvé que BMW avait renoué avec ses vieux démons !
avatar de hedonic
hedonic a dit le 23-03-2014 à 11:19
Monsieur DESMONTS, vous vous plaignez de l'endurance du freinage de la M235i alors que lors de l'essai de la M135i, au contraire, vous vous étonniez de l'endurance du freinage de cette dernière ; je vous cite: "La direction précise, le train avant incisif et le freinage endurant (inhabituel chez BMW!) complètent le tableau d'une dévoreuse de départementales."sic cf l'essai de la M135i: http://www.motorlegend.com/ess [...] 17315.html. Comment expliquez-vous un tel retournement de situation alors que les deux modèles sont équipés des mêmes freins ? :??: Ce ne sont quand même pas les 30kg d'écart entre les deux autos qui mettent le système de freinage de la M235i à la ramasse ? Cordialement, H.
avatar de piloteman
piloteman a dit le 21-03-2014 à 18:01
Bestiale une vraie "BM" sport !!