Essai BMW 735i

Jean-François Destin le 19/12/2002

Les responsables bavarois ont misé pour leur berline BMW Serie 7 sur le "tout technologique" et sur un style en rupture avec une image BMW. Voici la BMW 735i .

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Présentation

A l'avant, un nouveau regard encadre les fameux "reins" de la calandre BMW. L'arrière plus inattendu semble avoir conservé ses plastiques de camouflage prototype.

Plus grande et plus spacieuse (5.03m pour près de 2 tonnes), la BMW 735i réserve à son propriétaires beaucoup de surprises et pas mal de prises de tête. Sous le contestable prétexte de libérer le conducteur des contraintes liées aux commandes traditionnelles, la planche de bord assez classique ne supporte plus que quelques rares boutons régissant la climatisation, la radio et le signal de détresse.

Tout le reste a été rassemblé sous le système I-Drive commandé par une grosse molette en aluminium implantée sur le devant de l'accoudoir central. Véritable souris d'ordinateur reliée à un écran 16/9 situé au centre du tableau de bord, elle gère ...700 fonctions. Il faut une bonne heure à quelqu'un d'un peu rompu à l'informatique pour essayer de comprendre la logique du cheminement dans les innombrables menus, sous-menus et fichiers.

BMW 735i BMW 735i

Design

Enfermé depuis longtemps dans un concept stylistique à succès, BMW a décidé peut-être à tort d'en sortir pour explorer une nouvelle approche visuelle du haut de gamme. A l'avant, les sourcils restent froncés autour d'une calandre éminemment reconnaissable. L'arrière en revanche parait avoir fait l'objet d'un rajout de dernière minute au niveau du couvercle de malle.

On peut penser que les inconditionnels de BMW, souvent conservateurs dans leurs goûts, pardonneront ces audaces, la nouvelle Série 7 735i arborant tout de même une robe à la fois statutaire et sportive. Dépassant désormais les 5 mètres (5.03m exactement soit 5 cm de plus que l'ancienne version), la berline de prestige de BMW a vu également sa largeur et sa hauteur accrues de 4 cm (respectivement 1.90m et 1.49m). Des cotes dont profitent les occupants mais pas le coffre qui restent à 500 dm3. A court terme, sa capacité devrait progresser par la suppression de la vraie roue de secours (une 245/55/17).

Habitacle

Le propriétaire d'une ancienne BMW Série 7 sera dépaysé devant cette refonte totale de son environnement. Plutôt plate, rectiligne et classique, la planche de bord fait la part belle au grand écran 16/9 ème relié au système I-Drive. La courte commande de la boite auto a été ramenée derrière le volant. L'implantation se révèle peu pratique tout comme celle des touches intégrées à l'extérieur et à l'intérieur de la jantes du volant pour s'amuser (on s'en lasse vite) à changer de vitesse manuellement.

Remplacé par une touche et une activation électrique, le frein à main traditionnel a disparu tout comme la clé de contact. Le démarrage fait en effet appel à un boîtier électronique que l'on enfonce dans un logement et à un bouton poussoir comme autrefois pour lancer le V8.

La décoration flatteuse fait appel à l'alu brossé, à de nouvelles essences de cerisier clair et à des teintes de cuir plus claires. Les plastiques restent de qualité sans pour autant atteindre les sommets attendus dans une BMW de très haut de gamme.

A l'arrière, l'aisance est totale aussi bien au niveau des jambes que des épaules mais pas question d'accueillir un cinquième passager. Les deux larges sièges aux dossiers bien creusés sont confortables mais leurs réglages ne sont proposés qu'en option contre un supplément de ...3200€. C'est pourtant plus utile qu'une fermeture assistée du coffre ou des sièges chauffants. BMW confond souvent l'utile et le superflu. Un bon moyen en tous cas pour amener le clients à se pencher sur la liste des équipements optionnels (ici plus de 50 références!).

I-drive

Au risque de paraître rétrograde, j'estime que le vrai progrès passe par une simplification des commandes. Une automobile n'est pas un ordinateur même si les puces l'ont également envahi. Les innombrables réglages régis par la molette-souris requièrent une attention de tous les instants peu compatible avec la surveillance de la route. A moins de s'arrêter pour procéder aux différentes recherches. Mais dans ce cas pourquoi avoir remplacé de simples et pratiques boutons?

Les premiers clients sauront dire haut et fort si BMW a été trop loin dans sa démarche. J'ai tout de même peur que le I-Drive soit considéré comme un gadget que l'on délaisse, une fois les réglages préétablis.

Châssis

Histoire de reprendre un peu la main face à la Classe S de Mercedes, BMW a mis la barre très haut pour rendre sa grosse berline aussi agile qu'une Série 3 sans entamer la rigueur de comportement. C'est encore plus spectaculaire si le client peut s'offrir l'EDC (Contrôle électronique des amortisseurs avec -confort- ou -Sport- ou régulation automatique) facturé 1250 € et surtout le "Dynamic Drive" qui annule presque totalement le roulis dans les virages. Un équipement extraordinaire dont disposait ma 735i d'essai.

Sur la route

Maniable et vive malgré son gabarit et son poids, la BMW 735i a bien été conçue à partir de gènes sportifs. Motricité et équilibre rassurent le conducteur dès les premiers kilomètres.

Très silencieuse (au point qu'on perçoit davantage les bruits de l'écoulement de l'air sur la carrosserie) et hermétique aux bruits environnants, la BMW Serie 7 profite de deux superbes V8 reconditionnés pour la circonstance. Souple, disponible dès les plus bas régime et mélodieux, ils s'expriment à merveille au travers d'une boite à 6 rapports bien étagés.

Le plaisir aurait été entier sans cette commande bien mal placée derrière le volant. Même regret à propos des boutons de la commande séquentielle. Dans ce domaine, les deux palettes de la Ferrari Modena restent un exemple sans concurrence.

Le freinage (malgré une attaque de la pédale manquant de consistance) et la direction sont à la hauteur des performances en très nette amélioration par rapport à celles des modèles actuels. Rien à redire côté confort avec un amortissement bien adapté au poids de la voiture.

BMW 735i BMW 735i

Equipement

Aux équipements traditionnels de sécurité (10 airbags) et de confort s'ajoutent ici tous les systèmes de surveillance de comportement connus, la préparation téléphone, le rideau électrique pare-soleil pour lunette arrière, le système de navigation GPS, la direction asservie à la vitesse, le PDC (Park Distance Control) avec alerte sonore (énervante) et visualisation de l'obstacle sur écran, le volant multi-fonction réglable électriquement, l'allumage automatique des phares, le détecteur de pluie, la fermeture assistée du coffre et les phares au Xenon.

La BMW Serie 7 a été également proposée en version longue et avec un V12 6 litres de 400 ch lors de l'été 2002. Les très attendues variantes 730d et 740d (nouveaux turbo diesel "common rail") sont ensuite arrivées en septembre 2002.

points fortsComportement, performances, agilité, confort de suspension, qualité de fabrication.
points faiblesEsthétique arrière contestable, système I-Drive compliqué et souvent superflu, commandes de boite mal étudiées, lacunes d'équipements, consommation (entre 18 et 20 litres), poids et prix en hausse.
Les chiffres
Prix 2001 : 74 590 €
Puissance : 272 ch
0 à 100km/h : 7.5s
Conso mixte : 11.7 l/100 km
Emission de CO2 : 268 g/km

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