Essai AUDI S5 Sportback (II)

Camille Pinet le 14/03/2017

Pour accéder à un multicylindre essence sur les Audi A4 et A5, il faut désormais passer par la case « S ». La marche est certes élevée mais elle permet de profiter d'un tout nouveau V6 turbo de trois litres particulièrement réussi.

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Un V6 sinon rien

Le CO2 dicte de plus en plus sa loi : même chez les constructeurs allemands, les 4 cylindres sans bruit et sans saveur ont gagné la bataille et préparent le terrain à la motorisation électrique. Ceux qui ne veulent pas renoncer à une sonorité noble et à l'allonge des six cylindres doivent opter pour un Diesel ou pour des modèles à prétention sportive assumée. Dans la famille Audi A4 et A5 il faut donc passer par la case S4 ou, en ce qui nous concerne S5 Sportback. Car ne nous y trompons pas, rien ne distingue sur le plan mécanique la berline et les coupés à deux et cinq portes.

Il se trouve que la Sportback est la dernière nouveauté en date avant l'arrivée du cabriolet, dernier avatar de la gamme. Plus élégante que le modèle précédent grâce aux galbes de sa ligne, elle reprend à peu près tous les aspects pratiques de la berline A4, à l'exception de l'espace à la tête pour les passagers arrière qui sont priés de ne pas mesurer plus d'1,80 m. Pour le reste on retrouve la même ambiance intérieure avec toutes les joyeusetés technologiques inaugurés par le modèle. La S5 bénéficie ainsi en série du Virtual Cockpit qui s'offre pour l'occasion une graphie spécifique. Elle profite tout de même de quelques spécificités, particulièrement sur notre modèle bardé d'options. Nous avions ainsi droit à de splendides et très confortables sièges Sport et à une décoration carbone du plus bel effet.

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Tout nouveau, tout beau

Bien entendu, l'essentiel n'est pas là : c'est sous le capot, rentré au chausse-pied, que le clou du spectacle se trouve. Il s'agit d'un tout nouveau V6, qui par rapport à l'ancien bloc de la S4 a troqué le compresseur contre un turbo, une technologie de suralimentation nettement plus favorable aux émissions de CO2. Le gain en puissance n'a rien de phénoménal, puisqu'il ne gagne que 21 ch dans l'opération, de quoi égaler le V8 qui équipait autrefois la S5 coupé. En revanche, le fait que les 354 ch soient disponibles entre 5400 et 6400 tr/min ne manque pas d'intérêt, nous le verrons plus tard. L'évolution du couple est un peu plus substantielle avec un chiffre fixé à 500 Nm soit 60 Nm de plus qu'auparavant. Pour un moteur essence de cette puissance, les émissions de CO2 annoncées, 166 g/km n'ont rien d'extravagantes. Il est vrai que depuis le début de l'année 2017, il en faut peu pour se voir accablé d'une écotaxe carabinée, ici d'un montant de 3853 €.

Au démarrage, ce V6 annonce tout de suite la couleur. Sa sonorité est riche, évocatrice, mais la S5 ne fait pas non plus dans la caricature comme certains V8 de la concurrence. Autrement dit, vous pouvez envisager de la démarrer sans réveiller tout le quartier. D'ailleurs, de l'intérieur, le moteur sait jouer la discrétion lorsque le réglage d'échappement sport n'est pas activé. Dotée de la transmission automatique ZF à huit rapports la S5 surprend par sa douceur de conduite et de fonctionnement en ville. Les commandes douces et les suspensions prévenantes permettent de glisser dans un joli feulement en ville.

Comme un atmo

Une fois le terrain dégagé, l'Audi S5 joue la main de fer : le 0 à 100 km/h est abattu en 4,7 secondes et la sensation d'accélération est bien présente. Mais elle n'en oublie pas pour autant le gant de velours. La montée en régime est en effet plutôt linéaire, et ont resterait presque sur sa faim si ce V6 ne recelait pas des capacités inattendues au-dessus de 5000 tr/min. La puissance maximale obtenue jusqu'à 6400 tr/min permet en effet d'éviter cette sensation d'écroulement caractéristique des moteurs turbo à haut régime. Du coup on reprend plaisir à se servir de toute la plage d'utilisation ce qui est tout de même l'un des principaux avantages d'un moteur essence. Il faut bien entendu pour cela caler la boîte ZF en manuel et en mode dynamique, qui permet d'obtenir des changements de rapports plus secs, ce qui donne une sensation sportive agréable. Il faut d'ailleurs s'en contenter puisque rappelons-le, la S5 n'est pas disponible en transmission manuelle.

L'Audi S5 reçoit en série des suspensions spécifiques pilotées. Par rapports à celles qui équipent les A5 « classiques » la différence de comportement est tout simplement bluffante. Elles réalisent en effet le petit miracle de se montrer à la fois plus prévenantes mais aussi plus efficaces. En mode confort, la S5 se montre en effet réellement bien amortie, comme on l'attend d'une berline haut de gamme. On ne déplore que quelques remontées en raison des roues de 19 pouces. Pour autant, la caisse reste bien maintenue, et il faut vraiment hausser le ton pour ressentir le besoin de changer le réglage. En mode Sport, la voiture offre un maintien certes supérieur, mais conserve un bon amortissement. Qu'on se le dise, une S n'est pas une RS !

Très directe, la direction incite à attaquer dans les virages, même si le train avant n'a pas le tranchant d'une Alfa Giulia. Equipée du différentiel Sport Quattro comme notre modèle (option à 1630 €), cette Audi S5 se découvre presque des velléités de propulsion, et fait preuve d'une agilité remarquable vu sa masse et son gabarit. Le temps des Audi systématiquement sous-vireuses est bel et bien révolu !

On l'aura compris, sans être une sportive radicale, la S5 offre une polyvalence rare. Elle brille sur tous les tableaux, tant celui du plaisir sur route sinueuse que celui des longues étapes autoroutières. On regrette cependant que le réservoir soit aussi ridiculement petit. 52 litres, c'est vraiment trop peu, même si le V6 sait faire passer sa consommation en dessous des 10 litres en usage raisonné.

Le plaisir de rouler en Audi A5 Sportback V6 essence se paie tout de même fort cher. 75.500 €, ce n'est pas rien. L'équipement est certes généreux, mais on regrette que le plaisir des multicylindres soit de plus en plus réservé à l'élite !

À retenir

quoteMélodieuse, confortable, belle à regarder et très performante, l'Audi S5 Sportback de 2ème génération réussit un parfait dosage de ses ingrédients. Elle donne du plaisir à son conducteur sans compter mais sait rester suffisamment discrète pour assurer le service quotidien sans se faire remarquer. Si son réservoir n'était pas si petit et son prix si élevé, le tableau serait presque parfait !
points fortsMoteur mélodieux et puissant, confort, polyvalence
points faiblesRéservoir trop petit, seul V6 essence disponible, espace à la tête à l'arrière
16.5

20
Les chiffres
Prix 2017 : 83 850 €
Puissance : 354 ch
0 à 100km/h : 4.7s
Conso mixte : 7.3 l/100 km
Emission de CO2 : 166 g/km
Notre avis
Note de coeur : 16/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
18/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
18/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
12/20

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Commentaires

avatar de AXNL
AXNL a dit le 27-04-2017 à 20:54
bonjour, le modèle d'essai avait il l'option Suspension Sport à réglages spécifiques S ? merci