Essai AUDI A3 Sportback

Vincent Desmonts le 26/11/2012

Après la version 3 portes, Audi lance désormais la nouvelle A3 Sportback. Elle revendique bien évidemment une habitabilité accrue, sans sacrifices sur l'agrément. Promesse tenue ?

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Présentation

C'est une mécanique bien rodée : après avoir présenté l'A3 à 3 portes, Audi réoccupe le devant de la scène avec la version 5 portes Sportback. Les différences entre les deux versions sont cependant plus importantes qu'il n'y paraît, puisque la Sportback repose sur un empattement accru (+35 mm) et est allongée de 73 mm.

Une crise de croissance qui profite évidemment aux places arrière, plus généreuses, ainsi qu'au coffre, qui passe de 365 à 380 dm3. Pour le reste, rappelons que l'A3 Sportback hérite de la nouvelle plateforme allégée du groupe Volkswagen, qui lui permet de gagner une trentaine de kilos par rapport à la génération précédente.

Équipée du moderne 1.8 TFSI à bi-injection, l'A3 Sportback affiche complet en matière de technologie. Mais côté frisson, en revanche, il faudra repasser. Ce moteur au tempérament bien sage distille ses 180 chevaux en douceur et avec une sonorité plutôt quelconque. Un caractère sans aspérité que renforce encore la boîte à double embrayage S Tronic à l'étagement long.

Côté châssis, c'est un peu la même histoire. Le moteur pèse sur le train avant, qui cède systématiquement en premier à la limite. La transmission intégrale Quattro, dotée d'un différentiel central Haldex, est hélas un peu trop lente à la réaction pour permettre d'efficacement juguler le sous-virage.

Au final, l'A3 Sportback est une machine efficace, mais décidément trop avare en sensations. Espérons que la future sportive S3 corrige ce manque de tempérament !

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Design extérieur et intérieur

Avouez que « Sportback » sonne mieux que « 5 portes » ! Et pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit dans le cas de cette A3, même si elle affiche de faux airs de break... au point de ressembler à une A4 Avant vue de trois-quarts arrière.

La longueur augmentée de 73 mm permet de préserver l'équilibre des lignes, tandis que les flancs sont joliment sculptés. À l'arrière, les feux s'étirant sur le hayon abaissent visuellement l'auto, tandis que la lunette est inclinée à presque 45 degrés.

Mais dans l'ensemble, pas de surprise : la nouvelle A3 Sportback ressemble comme deux gouttes d'eau à... l'ancienne A3 Sportback ! Les propriétaires de cette dernière auront au moins la satisfaction de ne pas la voir vieillir trop vite...

Pas de surprise non plus dans l'habitacle, qui reprend la planche de bord de la version 3 portes. La finition est au top niveau de la catégorie, tandis que l'habitabilité apparaît meilleure qu'à bord de l'autre carrosserie, grâce à l'empattement majoré de 35 mm. Sans parler, bien entendu, de l'accès facilité aux places arrière.

En revanche, l'assise centrale de la banquette, encombrée par le tunnel de transmission, reste une solution de dépannage... De son côté, le coffre affiche 380 dm3, soit un volume légèrement supérieur à celui des rivales directes.

Mécanique et châssis

Pour l'instant, la plus puissante des A3 Sportback se dote d'un 1.8 TFSI de 180 ch. Apparu lors du restylage des A5, ce bloc se dote bien évidemment d'un turbo, mais également d'un double calage variable de la distribution, ainsi que d'une levée variable des soupapes d'échappement.

Mais sa particularité est de recourir à une bi-injection : des injecteurs situés dans les tubulures d'admission viennent compléter les injecteurs situés dans les chambres de combustion, notamment lors des phases transitoires.

Enfin, un système de vannes dans le circuit de refroidissement assure une montée rapide en température du bloc. Dans cette version Quattro, le 1.8 TFSI affiche un couple conséquent de 280 Nm (dès 1 350 tr/min) et atteint sa puissance maxi dès 4 500 tr/min. Il est associé à une boîte à double embrayage et 6 rapports.

Comme sur toutes les autos du groupe Volkswagen à moteur transversal, la transmission intégrale est ici du type Haldex : le désormais fameux différentiel central à embrayages multidisques est accolé au différentiel arrière pour optimiser la répartition des masses.

Le châssis est doté d'un essieu Mac Pherson à l'avant et d'un train à quatre bras à l'arrière. La direction assistée est électrique, tandis qu'un amortissement piloté magnétique est disponible en option (et équipait notre modèle d'essai).

Sur la route

L'A3 Sportback, c'est du sérieux. Sérieux côté look et présentation intérieure, mais aussi côté sensations de conduite. « On n'est pas là pour rigoler ! », semble-t-elle lancer à son conducteur.

De fait, son moteur fait montre d'efficacité, avec un couple qui arrive très tôt, et une belle disponibilité. Cerise sur le gâteau, elle affiche également une consommation modérée (6,6 l/100 km en cycle mixte), notamment grâce à la boîte S-Tronic, qui dispose d'une fonction roue libre.

Reste que l'ensemble manque cruellement de caractère, que ce soit sur le plan sonore (avec un bruit quelconque à l'accélération) ou sur le plan des montées en régime, désespérément linéaires. La puissance maxi, atteinte au régime « dieselesque » de 4 500 tr/min, traduit d'ailleurs ce tempérament effacé. Et l'étagement long de la boîte S Tronic n'arrange pas le tableau.

Côté châssis, c'est un peu le même topo. Avec son équilibre rassurant, sa motricité optimale, son bon confort et son freinage endurant, l'A3 Sportback ne vous réservera jamais de mauvaise surprise.

Mais l'amateur de sportivité en trouvera rapidement les limites : le 1.8 TFSI pèse de ses 140 kilos sur le train avant, ce qui entraînera à la limite un sous-virage plutôt frustrant. Jouer de l'accélérateur à mi-courbe en espérant renvoyer du couple aux roues arrière ne sera guère utile, le différentiel Haldex étant un peu lent à la détente.

Bref, en attendant une S3 que l'on espère moins sage, la plus puissante des A3 Sportback est une compacte rapide, compétente et confortable, mais décidément trop rangée pour exciter.

À retenir

quoteDans cette version Sportback, l'Audi A3 gagne en polyvalence. Mais malgré toute sa technologie, elle manque de caractère sportif, même dans cette version 1.8 TFSI de 180 ch qui coiffe – temporairement – la gamme. On attend donc avec impatience la future S3, forte de 300 ch, et qui débarquera l'année prochaine... en espérant qu'elle affiche un tempérament plus affirmé !
points fortsComportement routier efficace, confort, finition, moteur souple et sobre, habitabilité et coffre.
points faiblesConduite aseptisée, moteur trop linéaire, sous-virage à la limite, options coûteuses.
14.3

20
Les chiffres
Prix 2012 : 37 620 €
Puissance : 180 ch
0 à 100km/h : 6.8s
Conso mixte : 6.6 l/100 km
Emission de CO2 : 152 g/km
Notre avis
Note de coeur : 13/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
17/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
12/20

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de Gaudin
Gaudin a dit le 28-11-2012 à 10:28
J'aime avoir des chevaux sous le pied en toute sécurité. Elle correspond à mon goût. Merci pour vos critiques. G.