Essai ALPINA B3 S Biturbo

Vincent Desmonts le 06/12/2010

Après quasiment vingt ans d'absence, Alpina est de retour en France, notamment avec une B3 S Biturbo venant s'intercaler entre la 335i et la M3.

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Présentation

Après quasiment vingt ans d'absence, Alpina est de retour en France ! Pour son « come back », le préparateur BMW revient avec une gamme de quatre modèles, dont cette B3 S Bi-Turbo, alternative à la M3.

Si cette dernière affiche fièrement un V8 de 420 ch adepte des hauts régimes, l'Alpina B3 S Bi-Turbo adopte elle le 6 cylindres 3 litres suralimenté de la BMW 335i, dans une version portée à 400 ch. Le couple atteint 540 Nm, soit 140 Nm de plus que la M3 ! Le tout étant servi par une boîte automatique aussi douce que réactive, la B3 S Bi-Turbo cache une main de fer sous son gant de velours.

La facilité avec laquelle l'aiguille du tachymètre s'envole bien au-delà des 130 km/h en dit long sur les aptitudes « autobahnesques » de l'Alpina B3 S, qui annonce une vitesse maxi de... 300 km/h ! En tous cas, sur un 0 à 100 km/h, elle ne connaît qu'une rivale : l'Audi RS5 et ses 450 ch.

Tout ceci est enrobé dans une douceur de fonctionnement et une discrétion bien appréciable. Les suspensions offrent un excellent confort, tandis que l'agréable sonorité du 6 en ligne n'est distillée que dans l'habitacle, ce qui permet de passer inaperçu aux yeux des passants.

Redoutable GT, l'Alpina B3 S souffre cependant d'un talon d'Achille : un amortissement (pourtant signé Bilstein) trop souple en détente, occasionnant des mouvements de caisse excessifs à haute vitesse.

Dommage, le sans faute n'était pas loin, d'autant qu'à moins de 65 000 € toute équipée, l'Alpina B3 S Bi-Turbo est une affaire.

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Design extérieur et intérieur

Aux antipodes du tuning sauvage à grands coups de peintures fuchsia et d'ailerons XXL, Alpina a voulu conserver une certaine discrétion.

Par rapport au coupé BMW Série 3, la B3 S Bi-Turbo se distingue par son bouclier avant estampillé Alpina, son petit becquet de malle, un bouclier arrière spécifique doté de quatre sorties d'échappement (dont deux factices!) et ses jantes à fins batons, véritables signatures du préparateur.

Quant à l'identification en gros caractères sur la malle, elle est heureusement facultative. La peinture bleue Alpina caractéristique est quant à elle facturée la bagatelle de... 2 475 € !

Dans l'habitacle, l'instrumentation à fond bleu est spécifique, badgée Alpina, avec un tachymètre gradué jusqu'à... 310 km/h. Deux boutons situés derrière le volant permettent en outre de piloter la boîte de vitesses automatique ZF.

Pour le reste, nous sommes à bord d'une Série 3 classique, qui se distingue seulement par ses multiples logos Alpina (sur le volant, le dossier des sièges, devant le passager avant), ainsi que par une petite plaque numérotée installée près du plafonnier.

L'équipement complet inclut sièges cuir à réglages électriques (ajustables en largeur au niveau des lombaires), système de navigation, toit ouvrant électrique...

Mécanique et châssis

Si la BMW 335i dont elle dérive a récemment troqué sa double suralimentation pour un simple turbo à double entrée, l'Alpina B3 S Bi-Turbo reste – comme son nom l'indique ! – fidèle aux deux turbocompresseurs.

Le travail des ingénieurs Alpina a touché la cartographie moteur, l'admission et l'échappement, tandis que de nouveaux pistons Mahle font leur apparition. Un radiateur d'eau supplémentaire assure un bon refroidissement, même quand les deux turbos « crachent » 1,2 bar de pression !

La puissance atteint 400 ch, tandis que le couple culmine à 540 Nm. Notez qu'au moins 400 Nm sont disponibles entre 1 300 et 6 000 tr/min !

Ce bloc est associé à une boîte automatique ZF 6HP19 proposant un mode Sport, et pilotable en mode séquentiel soit au levier, soit directement au volant grâce à deux boutons situés de part et d'autre du volant, côté instrumentation. À droite, on monte un rapport, à gauche, on rétrograde.

Le différentiel arrière est de type ouvert (différentiel autobloquant disponible en option à 2302 €), les amortisseurs sont signés Bilstein, et les 4 jantes Alpina 18 pouces sont habillées de pneus Michelin Pilot Sport 2 (245 de large à l'avant, 265 à l'arrière).

Des roues de 19 pouces sont disponibles en option. Précisons enfin que la B3 S Bi-Turbo est livrable en version quatre roues motrices, moyennant un supplément de 3 000 €.

Sur la route

D'emblée, ce qui frappe, c'est le caractère policé de l'Alpina B3 S. Dès les premiers mètres, le confort général surprend : les suspensions gomment efficacement trous et bosses, la boîte automatique égrène ses pignons avec soyeux, tandis que le six cylindres semble en sommeil, dépassant rarement les 1500 tr/min. Sa sonorité chaude reste discrète, et l'Alpina trace sa route à l'insu des passants curieux.

Lorsque la route se dégage enfin, nul besoin d'écraser la pédale de droite pour se retrouvé écrasé dans le fond de son siège. Une pression à mi-course suffit déjà à inciter la boîte auto à « tomber » un rapport, et l'énorme couple déjà disponible laisse sur place la plupart des poursuivants.

Pour les autres, il suffira de déclencher la tempête : accélérateur à bloc, kick-down enclenché, le 6 cylindres s'éclaircit la voix et catapulte la B3 S vers l'horizon. Mieux vaut alors faire un tour en Allemagne, sur une portion d'Autobahn non limitée ! L'Alpina atteint en effet les 250 km/h avec une déconcertante facilité. Et alors qu'une BMW M3 se « cogne » à son limiteur électronique, la B3 S continuera sur son élan, jusqu'à une vitesse maxi de... 300 km/h.

Le châssis digère plutôt bien le surcroît de puissance, et l'équilibre de notre modèle d'essai (pourtant chaussé par erreur de pneus « semi-slicks » à l'arrière!) était probant. La direction reste un modèle d'agrément, tandis que le freinage apparaît plus résistant que sur les BMW de série.

Les réglages d'amortissement sont en revanche moins convaincants : si le confort, on l'a vu, est bien au rendez-vous, c'est au détriment de la précision et de la stabilité à haute vitesse. Mal contenue en détente, la caisse a tendance à rebondir sur les inégalités, bosses et joints de dilatation abordés à vive allure.

La seule vraie faiblesse de cette Alpina B3 S Bi-Turbo, qui sait même contenir sa consommation : lors de notre essai incluant quelques tours de circuit, l'allemande n'a brûlé que 13,7 l/100 km en moyenne.

À retenir

quoteAvec son 6 cylindres suralimenté très musclé, l'Alpina B3 S Bi-Turbo parvient à trouver sa voie, entre une BMW 335i un rien réservée et une M3 franchement extravertie. Plus confortable, plus polyvalente que cette dernière, la B3 S n'en conserve pas moins un tempérament de feu derrière son apparente discrétion. Dommage que son remarquable équilibre soit compromis par un amortissement un peu trop lâche : l'Alpina était à deux doigts du sans-faute.
points fortsPerformances, confort, polyvalence, discrétion, aptitudes routières, consommation maîtrisée.
points faiblesAmortissement perfectible.
13.8

20
Les chiffres
Prix 2010 : 64 750 €
Puissance : 400 ch
0 à 100km/h : 4.7s
Conso mixte : 9.7 l/100 km
Emission de CO2 : 224 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
13/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
12/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
9/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
15/20

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de Hawk
Hawk a dit le 26-02-2012 à 18:45
Bonjour, c'est avec passion que je viens de lire votre essai...je le confirme à 100% car, je viens de devenir le propriétaire de cette Alpina n°288 ! Du pur bonheur dans du sport de bon aloi.
avatar de Racoon
Racoon a dit le 17-01-2011 à 15:15
Bonjour cher lecteur, et merci pour vos compliments qui nous vont droit au coeur ! Vous faites bien de me reprendre : le différentiel autobloquant est effectivement disponible en option, au tarif de 1 925 euros HT (soit, si je compte bien, à peu près 2 300 euros TTC). Il n'était pas monté sur notre véhicule d'essai. Bonne route avec votre B3 S ! VD.
avatar de Mrq
Mrq a dit le 01-01-2011 à 16:08
Bravo pour ce test, bien documenté et agréablement présenté. C'est l'un des meilleurs essais que j'aie pu lire sur la B3S biturbo jusqu'à présent. Une toute petite correction: un différentiel autobloquant développé par Alpina est bien disponible en option (2200 €) , avec un facteur de blocage de 35 % en accélération et 25 % en retenue. Cette option rend le comportement à la fois efficace et ludique sur piste, avec le DSC en mode "off". Meilleures salutations, Christophe (proprio de B3S biturbo avec diff autobloquant :-))