Technique : Andrew Barton et sa 306 Peugeot

Emerson le 05/08/2005

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Imaginez que vous avez eu un petit accrochage style voiture coupée en deux au niveau des portières avant, vous avez alors plusieurs possibilités : soit vous passez chez votre concessionnaire préféré et vous en commandez une autre, soit vous récupérez le maximum de pièces et armé de votre courage et de votre chalumeau, vous recollez le tout, soit encore, à l'instar de Andrew Barton, un anglais pure souche, vous vous dites qu'une 306 Peugeot deux roues motrices c'était bien, mais qu'une quatre roues motrices ce serait mieux et qu'une quatre roues motrices avec un moteur central et beaucoup de chevaux ce serait vraiment le top !


D.R.

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Notre homme, qui ne fait jamais rien comme les autres a donc décidé de garder la carrosserie avant de la Peugeot et de doter l'engin d'un moteur puissant et de l'implanter en position centrale. Rien que cela ! Il achète un moteur de Metro 6 R4 d'occasion, un V6 d'origine Rover mais à la sauce Goodman. Ce 2,5 litres à Quatre arbres à cames en tête et 24 soupapes développe 350 chevaux. I'm sorry ! Il faudra d'ailleurs à notre ami un certain temps pour régler l'injection à guillotine. Le carter à sec (c'est la boite bleue de la photo) a pris la place dévolue normalement au moteur de l'ex 306. De cette brave Peugeot, il ne reste plus que la carrosserie avant, la direction assistée électriquement et la portière du conducteur.

Voici donc notre homme avec un avant de 306 et un spendide V6 qui ne demande qu'à rugir. Comme il ne saurait se satisfaire de choses simples, il adaptera une autre boite de vitesse que celle de la Métro et positionnera le moteur au centre de la voiture d'une façon pas vraiment ordinaire.

Si le moteur est bien au centre de la caisse, il est à l'envers, l'arrière tourné vers l'avant et la boite Hewland séquentielle à six vitesses d'Escort Cosworth tient au moteur par 4 axes à goupille permettant de retirer celui ci en moins de temps que vous ne mettez a remplacer une roue sur la votre (de 306). La boite pointe donc vers l'avant entre les deux sièges et envoie la puissance vers un différentiel intermédiaire puis vers l'avant à un pont Lotus. La propulsion quant à elle est fournie par un pont d'Escort Cosworth fixé à l'avant du moteur (qui est devenu l'arrière - si vous suivez-) et la puissance lui est transmise par un axe passant entre les sièges, dans la cloche de boite puis entre le moteur et le collecteur d'échappement droit.

Un accès à la boite depuis l'intérieur de la voiture permet d'en changer les pignons en un temps record. D'ailleurs dans cette voiture tout a été prévu pour y faire le plus rapidement possible les interventions. Il y aussi des détails qui tuent comme par exemple les cardans qui sont identiques à l'avant et à l'arrière , les remplacements sont ainsi facilités. Les arbres de transmission sont eux aussi indentiques - le plus long étant constitué de deux arbres. Les freins sont aussi interchangeables sauf les pinces à 4 pistons à l'AR et à 6 à l'AV.

Avec ses quatres roues motrices, sa puissance et ses débattements de 200 mm, il y a peu d'endroits où elle ne peut passer !

Le poste de pilotage, où la fibre de carbonne règne en maître comporte outre un combiné compte tours, jauges, indicateur de rapport enclenché…etc…

Le plus grand des deux leviers permet de descendre et de monter les rapports, et le petit sert de frein à main. La qualité de finition de ces deux leviers est à l'image du soin apporté à la réalisation de l'auto.


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Et touche finale, c'est l'arceau, plus que généreux, qui assemble le tout et fait office de châssis tubulaire. Toutes les pièces ont été remoulées en carbone Kevlar sauf la porte du conducteur. Tout l'arrière s'enlève d'une seule pièce facilitant les interventions.

A noter que Andrew Barton n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il avait déjà construit une Alfa 33 à moteur Ferrari.

Et le plus incroyable de cette aventure est que cette auto est immatriculée et qu'elle peut rouler tous les jours. Mais sa première vocation est quand même de participer au championnat anglais des rallyes. Pas si fous que cela les Anglais !

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