Championnat Endurance 2014

Audi, Toyota, Porsche à l’assaut d’un nouveau règlement basé sur l’économie de carburant : le WEC (Word Endurance Championship) 2014 promet d’être un millésime exceptionnel digne des grands duels Ford/Ferrari ou Ford/Porsche des années 60. Huit épreuves sont au programme à partir du 20 avril (6 heures de Silverstone) jusqu’au 30 novembre (6 heures de Sao Paulo) en passant par les 24 Heures du Mans les 14 et 15 juin, sommet de la saison.

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Prologue : interview de Sebastien Buemi

Jean-François Destin le 31/03/2014

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Toyota

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Sebastien Buemi 26 ans, 1.75m, 68 kg partagera le volant de la TS040 Hybrid N°8 avec le Français Nicolas Lapierre et le Britannique Anthony Davidson. Sympathique, disponible et ne pratiquant pas la langue de bois, le Suisse est aussi en 2014 pilote de réserve Red Bull Renault F1 après avoir été titulaire pendant 3 ans dans l’écurie Torro Rosso. Nous l’avons rencontré peu avant le début du prologue WEC sur le Circuit du Castellet.

Motorlegend : comment se sont passées les séances d’essai cet hiver ?

Sebastien Buemi : depuis le début de l’année, nous avons couvert près de 18.000 km en se répartissant le travail avec les équipiers. Sachant que la voiture est plus étroite et moins lourde que l’an dernier, j’ai été agréablement surpris par sa maniabilité et son agilité dans les virages serrés. En châssis, pas de révolution mais tout a été optimisé au profit de la facilité de conduite. Reste à connaitre le comportement de l’auto dans le trafic et surtout à maîtriser la gestion de l’essence.

Motorlegend : justement cette allocation d’essence au tour par tour ne va-t-elle pas transformer la course de vitesse en economy-run ?

Sebastien Buemi : heureusement non mais il est vrai qu’il va falloir faire confiance aux capteurs de la voiture et au débitmètre. On a, bien sûr, travaillé la question en essais privés mais il faut voir avec le trafic. Nous attendons beaucoup de ces deux séances d’essai sur le circuit Ricard. Nous devrons fatalement rallonger les zones de freinage pour récupérer plus d’énergie électrique voire moduler la charge de puissance thermique à la réaccélération mais de l’extérieur, vous les journalistes et le public ne vous apercevrez de rien. Le spectacle sera au rendez-vous.


Toyota

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Motorlegend : comment le pilote pourra surveiller sa consommation ?

Sebastien Buemi : demandez à notre patron Pascal Vasselon mais la consigne est de ne rien dire. Audi et Porsche restent également muets sur la question.

Motorlegend : vous évoquiez le fait de lever le pied pour épargner de l’essence. Compte tenu de la puissance de ralentissement lié à l’hybridation, n’est ce pas dangereux quand vous roulerez en peloton dès lors que les feux stop ne s’allumeront pas ?

Sebastien Buemi : nous en avons déjà parlé en interne et je crois que les autres écuries s’en inquiètent. Il est probable que la FIA travaillera sur le problème car la sécurité de tous est en jeu.

Motorlegend : 1000 chevaux sous le pied, ça risque d’être brutal, n’allez-vous pas avoir plus de mal à maîtriser l’auto notamment sous la pluie ?

Sebastien Buemi : au début de nos essais hivernaux, quand la voiture n’était pas encore bien tunée (NDLR : il est question de l’aérodynamisme), c’était parfois très chaud. Mais la carrosserie a évolué, les appendices aéro aussi et avec la puissance répartie sur les quatre roues motrices, la TS040 se montre aujourd’hui très stable et facile à piloter. Quant aux revêtements humides, on s’adaptera en espérant d’ici les 6 heures de Silverstone avoir l’occasion de rouler avec les pneus pluie.


Motorlegend

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Motorlegend : suite aux nombreux accrochages de l’an dernier, la FIA a réclamé un réaménagement du poste de pilotage pour améliorer la sécurité périphérique. Etes-vous satisfait de celui de la TS040 ?

Sebastien Buemi : non pas vraiment car désormais nous avons le dos droit comme dans une voiture de tourisme. Ce n’est pas naturel pour nous les pilotes qui avons l’habitude d’être plus allongés. Au début, tout le monde a râlé en disant "on n’y arrivera jamais" et puis lors des essais de 24 heures, j’ai effectué des relais de 2 heures sans souffrir.

Motorlegend : eu égard à ce nouveau règlement et à cette épée de Damoclès que constitue la limitation d’essence, quel est votre principale crainte en ce début de saison ?

Sebastien Buemi : réussir le challenge de la consommation dans le trafic. Jusqu’ici, nous avons roulé seuls en essais privés. On aura déjà une première réponse à l’issue de ce prologue réunissant 25 voitures dont les LMP2 et les GT. Avec 56 voitures au Mans, tout sera compliqué car les LMP1 sont sans discontinuer en situation de dépassement. Nous devrons rouler vite en prenant toujours la bonne décision et la meilleure trajectoire. Une concentration décuplée sera nécessaire pour savoir se relancer sans trop consommer. Et il faut savoir que si nous sommes sanctionnés pour dépassement de l’allocation à chaque tour, à l’inverse nous ne bénéficieront d’aucun crédit si nous sommes en dessous à cause du trafic.


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