24 Heures du Mans 2013

Toyota peut-il créer la surprise face à Audi ?

Jean-François Destin le 13/06/2013

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Si l'on se réfère aux résultats d'Audi du début de la saison WEC (doublé à Silverstone et triplé à Spa), la réponse est non. Avec trois voitures allemandes contre deux japonaises et l’impressionnante expérience du constructeur bavarois dans la Sarthe (11 victoires en 14 participations), Audi part favori face à Toyota dont l'embellie de la fin de saison 2012 ne s'est pas confirmée cette année.

Paradoxalement, les trois victoires japonaises obtenues à l'automne dernier au Brésil, au Japon et en Chine ont créé un électrochoc chez Audi. Dans les ateliers d'Ingolstadt où on commençait à étudier les versions 2013 de la R18 e-tron quattro, consigne fut donnée de retravailler en profondeur le système Hybride parfois défaillant, l'aérodynamique de la carrosserie et d'adopter les échappements soufflés initiés en F1. Un système permettant au niveau du diffuseur de limiter les tourbillons générés par la rotation des roues. En soufflerie a également été testé un capot arrière rallongé de 5cm (longue queue) spécifiquement construit pour le Mans. Il limite la trainée aéro et augmente la vitesse de pointe de 7 à 10 km/h. Les dernières validations de ce capot spécifique effectuées à Spa ont permis à la R18 e-tron pilotée par Di-Grassi, Gené, Jarvis de terminer 3ème devant l'unique Toyota rescapée.



Pendant ce temps, chez Toyota, on n'est pas resté les bras croisés. Revue de fond en comble (coque, châssis, suspensions, système hybride et aéro), la TS030 a bien progressé sans pour autant se hisser au niveau de la R 18 e-tron.

On s'en est rendu compte dimanche dernier lors de la journée test. Perturbés par une météo exécrable, ces essais officieux ont confirmé la domination d'Audi. Les trois R18 e-tron se sont montrées les plus rapides en LMP1, le Français Loïc Duval équipier de Kristensen et McNish sur la N°2 étant crédité de 3’22 ‘’583 soit quelques centièmes de mieux que la Pôle de Lotterer l'an dernier, la première Toyota de Buemi/Davidson/Sarrazin 4ème étant reléguée à près de 5 secondes !

Mais, on le sait, les 24 Heures du Mans ne sont jamais gagnées ou perdues d'avance. La météo, le trafic et la fiabilité sur deux tours d'horloge peuvent déjouer les pronostics tout comme le nombre des arrêts aux stands liés à l'usure des pneumatiques et surtout à la consommation.

L'an dernier, le V8 essence Toyota se montrait plus gourmand que le V6 TDI diesel d'Audi. Cette année, c'est l'inverse, la R18 ayant vu sa puissance nettement augmentée (750 chevaux comprenant l'apport électrique du système hybride). L'ACO ayant revu ses équivalences et la contenance des réservoirs (58l chez Audi contre 76l chez Toyota) pour lisser le rendement énergétique jusqu'ici trop favorable au diesel, la victoire pourrait se jouer sur la pit-lane.

Toyota estime pouvoir effectuer 12 tours par relais et Audi une dizaine au mieux. Ce qui obligerait l'équipe allemande à adopter une cadence constamment plus élevée pour combler le nombre d'arrêts supplémentaires.

Rien n'est donc joué et si les Toyota se montrent fiables, ces 24 Heures 90 ème édition devraient être passionnantes. D'autant que l'empoignade en LMP2 promet avec la présence de l'Alpine. Tout comme en GT où Aston Martin semble bien parti pour fêter son centenaire en fanfare.

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