Mondial de Paris 2004

PININFARINA Nido

Jean-Christophe Lefèvre le 25/09/2004

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La Pininfarina Nido propose une meilleure sécurité passive à l'aide de trois solutions originales qui se combinent pour former un petit nid douillet... d'où le nom Nido, « nid » en italien.

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Quand on demande à Smart comment les occupants d’une petite Fortwo sont protégés, on vous répond que la cellule « Tridion » autour de laquelle sont montés les éléments est indéformable et absorbe tous les chocs. C’est bien évidemment la vérité, mais il faut savoir que toute l’énergie cinétique qui n’est pas absorbée par la carrosserie et les éléments compressibles est directement transmise aux occupants. Car c’est bien le problème aujourd’hui : la « compatibilité » de véhicules très différents en masse et en forme lors de chocs frontaux ou latéraux. Imaginez un gros SUV 4x4 contre une Renault Twingo ! A force de barder les passagers de ceintures rétractables et prétensionnables, d’airbags frontaux, latéraux et rideaux, on arrive à protéger, mais à quel prix !

PININFARINA Nido PININFARINA Nido

Partant de ce constat, Pininfarina tente d’explorer de nouvelles pistes pour les petites voitures - son fond de commerce pour Fiat et Peugeot par exemple, en plus de dessiner de magnifiques Ferrari comme la F430 - et propose un concept-car inédit au Mondial de Paris, la Nido. Avec ses airs de petite Smart, elle séduit déjà par son design, on en attendait pas moins du designer Pininfarina. Les dimensions toutes en compacité ne trompent pas, il s’agit bien d’une petite voiture deux places urbaine : 2,89 m de longueur pour 1,67 m de largeur et 1,53 m de hauteur pour un empattement de 2,07 m. Bref, les jambes des deux occupants et leurs dos ne sont pas à l’abri d’un choc, loin de là et les zones de déformation programmée se réduisent à pas grand-chose. La Nido propose donc une meilleure sécurité passive à l’aide de trois solutions originales qui se combinent pour former un petit nid douillet... d’où le nom Nido, « nid » en italien.

Ce principe de cocon repose donc sur, premièrement, un châssis qui est formé d’une partie avant déformable et d’une cellule rigide autour des passagers. Il supporte aussi les composants techniques tels que suspensions avant et arrière. Deuxièmement, une coque est installée à l’intérieur de cette cellule rigide et accueille des passagers. Cette coque est montée sur des rails et peut se déplacer de 350 mm vers l’avant et 120 mm vers l’arrière, afin d’absorber l’énergie cinétique dissipée lors d’un choc. Troisièmement, deux « absorbeurs », un à l’avant et un à l’arrière, sortes de gros ressorts composés de matériaux en nids d’abeille (comme dans une F1), solidarisent la cellule et la coque et viennent eux aussi dissiper l’énergie cinétique du choc.En cas de chocs donc, l’énergie décroît en se transmettant d’un élément vers l’autre sachant que le principe s’applique pour une petite voiture deux places à moteur arrière - genre Smart Fortwo - ou à une voiture plus grande, genre coupé-cabriolet deux places à moteur central.

D’autres éléments ont été étudiés pour favoriser la sécurité. On citera par exemple les charnières de portières, surdimensionnées, en aluminium en forme de parallélogramme ; les panneaux intérieurs de portes où ont été éliminées les saillies dangereuses au moment du choc ; des poignées de portes en ruban de toile qui permettent d’ouvrir les portes quelle que soit la position du passager après le choc, etc. Enfin, pour éviter toute intrusion du pédalier et de la colonne de direction, ces éléments mécaniques ont été remplacés par des commandes électroniques, supprimant toute liaison physique. Autre innovation, le tissu intérieur de la planche de bord et du tunnel central est en veltex qui permet de fixer des équipements simplement à l’aide d’un velcro. Il suffisait d’y penser ! L’ensemble des éléments est traité par des couleurs et des formes qui veulent souligner la fonctionnalité sécuritaire de chacun et, avouons-le, le style est assez réussi. A l’extérieur, l’utilisation de matériaux nouveaux et de mousses absorbantes avoue aussi un souci de protection des piétons en cas de chocs, c’est bienvenu.

Pininfarina précise que la faisabilité industrielle de sa Nido repose sur une production d’une centaine de véhicules par jour pour un total de 20 000 unités annuelles sur la base de cinq années de fabrication. A bon entendeur !

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