Saga Ford Mustang

La Mustang, née en 1964, fait encore rêver quarante années après sa présentation.

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FORD MUSTANG GT 2004

Christian Descombes le 26/04/2004

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FORD MUSTANG
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La légende vivante

Quarante ans après la première Mustang, Ford dévoile la nouvelle Mustang de série au style - et à la technique - délibérément rétro. Une évocation particulièrement réussie de la première Pony car.

En cette fin de XXe siècle, la situation de Ford n’est guère florissante. Pour redorer son blason et faire oublier ses modèles de série, fades et peu aguichants, la marque plonge dans ses racines et essaie de rappeler son fastueux passé à coup de concept cars évocateurs, lançant en production des modèles évocateurs comme la Thunderbird ou la GT 40. L’histoire semble se répéter. La Mustang d’aujourd’hui semble avoir été créée, comme celle imaginée par Lee Iacocca au début des années soixante, pour faire oublier la peu engageante Falcon.

FORD MUSTANG
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Une vraie Mustang

C’est en janvier 2003 que Ford lève le voile sur deux concept cars inspirés de la Mustang de 1964, une Mustang GT gris Tungstène et une Mustang Convertible rouge métallisé. La calandre fortement inclinée vers l’avant, les feux arrière en trois parties, les flancs creusés avec une symbolique ouïe devant les roues arrière, le pavillon fastback et les proportions de l’originale, avec un long capot plat qui semble s’élever vers l’avant comme si la voiture était en pleine accélération, sont respectées. Tous les ingrédients sont là pour faire vibrer les baby boomers vieillissants qui avaient déjà succombé aux charmes de la Mustang en 1964. Le Living Legend Studio de Dearborn et le California Design Center de Ford sont à l’origine de cette évocation très réussie. Il est clair que ces deux concepts préfigurent une Mustang de série. J. Mays vice-président responsable du design chez Ford est à l’origine des deux concept cars. Après la Thunderbird, la GT 40 et le prototype 49, il semble qu’il se soit spécialisé dans le rétro design. D’autant qu’on lui devait déjà la New Beetle lorsqu’il était encore chez Volkswagen. Sous le capot rien moins qu’un V8 4,6 litres de 400 ch qui rappelle les plus belles heures des Shelby. Comme un clin d’oeil, la Mustang 2003 reprend d’ailleurs les deux ouïes à l’avant du capot de la Shelby 1968.

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Le futur se nourrit du passé

Le discours de J. Mays, lorsqu’il lève le voile sur les deux Mustang se veut rassurant. « Nous n’avons pas redessiné une voiture nous avons ajouté un chapitre à une épopée » et d’ajouter « Rassurez-vous, nous ne privilégions pas notre passé aux dépens de notre futur ». Car il est vrai que si ces évocations sont réjouissantes d’un point de vue nostalgique et stylistique, elles donnent en même temps une étrange impression de manque d’imagination et d’incapacité à se renouveler. Si l’on ajoute que la production de la Thunderbird est limitée au marché nord américain et que celle de la GT 40 nouvelle mouture restera confidentielle, on se doute bien que Ford ne peut compter sur ces voitures niches pour redresser la barre. Certes la Mustang est appelée à une carrière plus intéressante, mais ne renouvellera pas l’exploit de son inspiratrice. Elle est elle aussi réservée au marché américain et, contrairement à la première Mustang qui s’était avérée finalement très polyvalente. Première voiture de toute une génération, seconde voiture de nombreuses ménagères américaines dans ses versions les plus abordables, elle avait aussi su séduire les jeunes grâce à son esthétique très réussie et à ses versions Shelby, véritables locomotives commerciales auprès des amateurs. La Mustang 2004 restera une voiture niche, comme la Viper ou la New Beetle.

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Retouches de détails

Le style de la Mustang 2004 a été dirigé par Larry Erickson. Pour le moment uniquement disponible en coupé, la version de série diffère assez peu du concept car de 2003 dans ses grandes lignes. On note pourtant de nombreux détails différents, comme l’abandon des ouïes à l’avant du capot et des écopes sur les panneaux de custode, remplacées par de petites vitres triangulaires, comme sur les Shelby 1967. Les feux arrière, toujours en trois éléments, comme sur les premières Mustang, sont pourtant moins larges sur la version de série qui évoquent ceux des modèles 1964-65 que sur le concept car qui reprenait ceux des modèles 1968. On retrouve les flancs creusés mais l’ouïe en avant des passages de roue arrière est obturée. Le style intérieur fait lui aussi référence au passé avec ses placages en aluminium et le cerclage chromé de ses compteurs. On notera qu’ils peuvent s’éclairer dans 125 couleurs, un gadget qui réjouira les grands enfants. Notons aussi que la Mustang dispose d’un accès mains libres, sans clé.

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Archaïsme et tradition

Côté technique la version de série repose sur un empattement allongé pour dégager quelques centimètres supplémentaires à l’arrière. La Mustang 2004 pousse cependant l’évocation nostalgique un peu loin puisqu’elle fait appel, comme le modèle 1964, à un essieu arrière rigide à trois bras et barre Panhard ! Chez Ford Hau Tai-Hang, géniteur en chef du projet, défend le recours à cet archaïsme en arguant que la clientèle américaine en général et celle de la nouvelle Mustang en particulier reste très attachée à ce système fiable, robuste et économique. Dont acte. On comprend mieux que la Mustang n’ait pas envie de se frotter à quelques sportives mieux dotées de ce côté de l’Atlantique où l’argument nationale ne joue plus.

V6 ou V8 comme au bon vieux temps

En ce qui concerne les motorisations, on trouve un tout nouveau V6 à simple arbre à cames en tête de 4 litres développant 200 ch et un V8 4,6 litres. Le V8 4,6 litres de 400 ch qui équipait des deux concept cars de janvier 2003 a perdu une partie de son cheptel et ne compte désormais plus que 300 ch. Il s’agit d’un V8 tout aluminium dérivé du V8 modulaire Ford, doté de 24 soupapes, soit trois par cylindre. Il est associé, comme le V6, à une transmission manuelle ou automatique, toutes deux à 5 rapports. La version V8 se singularise extérieurement par ses phares additionnels dans la calandre comme à la glorieuse époque, des jantes spécifiques et un discret aileron arrière.

Verra-t-on Steve McQueen reprendre le volant d’une Mustang pour promouvoir ce nouvel avatar de la famille Ford ? Sa présence serait en tout cas plus justifiée qu'au volant d’une Probe.

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