Saga Ferrari

Des modestes débuts de 1947 aux 12 titres de Formule 1 Pilotes remportés à ce jour, le mérite de cet itinéraire d'exception revient à un homme, Enzo Ferrari, créateur de la marque aux 5000 victoires.

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FERRARI Testarossa

Gilles Bonnafous le 28/11/2002

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La première Ferrari baptisée Testa Rossa apparaît en 1956. Il s'agit d'une barquette à quatre cylindres de deux litres destinée aux clients sportifs de la marque. Elle doit son nom (culasse rouge en italien) à ses couvercles d'arbres à cames peints en rouge. Mais l'appellation passera à la postérité grâce à la 250 Testa Rossa de 1957, qui allait remporter plusieurs fois les 24 Heures du Mans. Sa mécanique glorieuse, un V12 de trois litres, équipera également la GTO et la 250 Prototype de 1963.

FERRARI
Ferrari
FERRARI
Ferrari

Présentée en 1984 au salon de Paris, la Testarossa reprend la même appellation mais avec le vocable écrit en un seul mot. Elle remplace la BB, après que celle-ci a effectué une carrière de douze ans sous ses trois versions 365 GT4, 512 et 512i. Si la Testarossa reste fidèle à l'architecture de sa devancière, moteur central arrière disposé longitudinalement, sa grande nouveauté est son 12 cylindres à plat.

Entièrement redessiné, ce moteur boxer est désormais équipé d'une culasse à 48 soupapes et le seul point commun qu'il partage avec celui de la BB est sa cylindrée de cinq litres. Plus léger que le 12 cylindres de la BB, il offre également une puissance supérieure de 50 ch, développant 390 ch à 6300 tr/mn, avec un couple de 50 mkg ! Hormis sa distribution par courroies crantées, il s'apparente aux derniers moteurs atmosphériques des monoplaces de Formule 1. On retrouve l'influence de la prestigieuse compétition dans la disposition des radiateurs d'eau et d'huile, qui émigrent de l'avant de la voiture vers le centre : ils sont implantés de chaque côté du moteur, aux emplacements précédemment dévolus aux deux réservoirs d'essence. Désormais, un seul réservoir prend place entre le moteur et l'habitacle, d'où un empattement allongé de cinq centimètres (2,55 mètres).

Cette nouvelle disposition permet en outre d'éviter le passage des canalisations d'eau chaude au contact de l'habitacle, ce dont les occupants ne sauraient se plaindre. Autre conséquence positive, le compartiment antérieur reçoit un coffre à bagages.

Dessinée par Pininfarina, la carrosserie a fait l'objet d'une importante recherche aérodynamique menée par le carrossier. Tout en favorisant la pointe de vitesse (290 km/h), ce travail a permis d'aboutir à l'une des qualités majeures de la voiture, sa déportance minimum. Ceci a pu être réalisé tout en intégrant de manière harmonieuse les différents artifices aérodynamiques au dessin de la voiture.

FERRARI
D.R
FERRARI
D.R

Sa silhouette impressionnante, la Testarossa la doit en particulier à sa grande largeur (1,98 mètre contre 1,83 mètre pour la BB) et à ses volumineux pontons latéraux striés par d'imposantes prises d'air. Il en résulte toutefois une esthétique assez massive. La carrosserie n'est pas réalisée dans l'usine Ferrari de Modène (ex-Scaglietti) mais à Grugliasco chez Pininfarina.

La voiture connaît un vif succès sur le stand Ferrari du salon de Paris, où près de quarante commandes sont enregistrées. Les délais de livraison vont atteindre jusqu'à deux ans. La Testarossa permet également à Ferrari de revenir sur le marché américain après une absence prolongée (plus de dix ans) due aux problèmes de normes.

FERRARI
Ferrari
FERRARI
Ferrari

Amateur de Ferrari spéciales, Giovanni Agnelli, le célèbre " avvocato " président du groupe Fiat, commandera à Pininfarina un spider réalisé sur base Testarossa. Sur cette voiture unique au design très réussi, la partie postérieure subit quelques remaniements esthétiques - grille d'aération du moteur et poupe redessinées -, tandis que la capote blanche s'escamote entièrement sous un cache.

Spider réalisé sur base Testarossa
Spider réalisé sur base Testarossa D.R
Ferrari 512 TR
Ferrari 512 TR Ferrari

En 1991, la Testarossa voit la puissance de son 12 cylindres portée à 428 ch à 6750 tr/mn grâce à l'injection électronique Bosch Motronic M 2.7 et à l'augmentation du taux de compression. La vitesse dépasse les 310 km/h… Cette évolution mécanique s'accompagne d'un restylage de la face avant, qui reçoit un spoiler intégré et une nouvelle grille. À cette occasion, la Testarossa change d'appellation et devient 512 TR (pour Testa Rossa).

La course à la puissance se poursuit et trois ans plus tard, la voiture, maintenant 512 M, développe 440 ch. Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,7 secondes et le kilomètre départ arrêté en 22,7 secondes (la vitesse maximum restant inchangée). Le freinage reçoit un ABS Bosch, tandis que la proue subit un nouveau lifting avec une grille ovale et de nouveaux phares. C'est dans ce dernier habillage que la 512 M cédera la place à la 550 Maranello, qui consacrera le retour de Ferrari au moteur V12 monté à l'avant.

Moteur 512 M
Moteur 512 M Ferrari
Ferrari 512 M
Ferrari 512 M Ferrari
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