Geneva Classics 2008

FERRARI 275 GTB/4 NART

Gilles Bonnafous le 28/10/2008

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Construit à la demande de Luigi Chinetti, le Spider Ferrari 275 GTB/4 NART apparaît comme l'une des plus séduisantes Ferrari des années 60.

C’est peu dire que Jean-Pierre Slavic a pour son Spider 275 GTB/4 NART les yeux de Chimène. Ce dernier est la voiture préférée de sa collection, qui compte pourtant nombre de pépites. « Elle est belle dans ses formes rondes, un style de nouveau en vogue aujourd’hui. Et elle marche très fort », ainsi parle Jean-Pierre Slavic de cette magnifique machine, qu’il a acquise au milieu des années 90.

C’est à la demande de Luigi Chinetti, importateur Ferrari aux Etats-Unis et patron du NART (North American Racing Team), que la firme de Modène construit à partir de 1958 le Spyder California, un cabriolet sportif dérivé des berlinettes de compétition — machine très différente du cabriolet 250 GT Pinin Farina.

FERRARI 275 GTB/4 NART FERRARI 275 GTB/4 NART

A la sortie de la 275 GTB, Chinetti formule la même demande à Enzo Ferrari, à savoir produire un Spider plus sportif que la 275 GTS, version cabriolet assemblée par Pinin Farina de la berlinette qui a succédé à la 250 GT. Mais l’Italo-Américain se heurte à un refus du Commendatore. Il s’adresse alors à Sergio Scaglietti, le célèbre carrossier de Maranello en charge des Ferrari de compétition, pour qu’il réalise un lot de spiders qui lui seront réservés. Scaglietti va ainsi transformer dix voitures en 1967 et 1968. Production non officielle, cette série n’a jamais été inscrite au catalogue de la marque. Précisons que la voiture de Jean-Pierre Slavic ne fait pas partie de cet aréopage, puisqu’elle a été réalisée quelques années plus tard. Mais cela n’entame en rien sa flamme pour la belle Italienne.

Bien que non reconnu officiellement par Maranello, le Spider NART n’en apparaît pas moins comme l’une des plus séduisantes Ferrari des années soixante. Il s’avère par ailleurs très performant, comme le montre un essai réalisé par le magazine américain Road & Track, qui le baptise « The most satisfying sports car in the world ». Il a été chronométré en pointe à 250 km/h, le 400 mètres départ arrêté étant franchi en 14,7 secondes. En 1967, Luigi Chinetti l’engagera aux 12 Heures de Sebring, le confiant à un équipage mixte comprenant une journaliste. Le Spider est aujourd’hui l’un des modèles de Maranello les plus cotés, un exemplaire ayant été adjugé lors d’une vente aux enchères près de quatre millions de dollars en août 2005. Ajoutons qu’il a eu les honneurs d’Hollywood dans le film réalisé en 1967 par Norman Jewison, L’Affaire Thomas Crown, où il est la monture de Faye Dunaway.

Présentée au salon de Paris de 1966, la 275 GTB/4 est la première Ferrari de route équipée d’une distribution à quatre arbres à cames en tête. Bien que de mêmes cotes, son V12 se révèle fort différent du moteur à arbre unique par banc de cylindres. Equipé d’un carter sec, ce groupe dérive des 3,3 litres et 4 litres, qui ont motorisé les prototypes 275 et 330 P. Pourvu d’une impressionnante batterie de six carburateurs double corps Weber 40 DCN, il développe 300 ch à 8000 tr/mn.

La 275 GTB/4 bénéficie encore de deux innovations (pour une Ferrari de route) introduites sur la 275 GTB, l’architecture à moteur avant avec ensemble boîte de vitesses-pont à l’arrière, et une suspension à quatre roues indépendantes. Par rapport à la GTB, la GTB/4 se reconnaît extérieurement au bossage central de son capot. Sa carrière sera courte en raison de la fermeture du marché américain pour cause de normes antipollution. La gamme Ferrari sera renouvelée et la succession de la 275 GTB/4 sera assurée par la 365 GTB/4 Daytona.

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