Salon de Francfort 2003

LANCIA Fulvia

Jean-François Destin le 11/09/2003

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Le Show Car tournant lentement sur son podium ressemble à s'y méprendre à la mythique Lancia Fulvia, star des années 60/70.

Salon rétro ou vision de l'avenir : les visiteurs du Salon de Francfort vont s'interroger en passant devant le stand Lancia. Le Show Car tournant lentement sur son podium ressemble à s'y méprendre à la mythique Fulvia, star des années 60/70.

En s'approchant, ils pourront constater qu'ils n'ont pas rêvé et que ce concept s'appelle bel et bien Fulvia Coupé. Tout y est : les proportions, le même arrière tronqué, l'avant en pointe que l'on comparait à l'époque à celui des Riva et cette élégante sportivité qui permit à Lancia de vendre 140.000 exemplaires de la Fulvia entre 1965 et 1976 et de briller en compétition en remportant notamment le Rallye de Monte Carlo 1972.

LANCIA Fulvia LANCIA Fulvia

Peut-on en 2003 se contenter de dupliquer un modèle ancien, si mythique soit-il pour espérer s'assurer un succès commercial ? Cette question, le groupe Fiat (propriétaire de Lancia depuis 1969) la pose à la presse et aussi au public en exposant son Show-Car Fulvia Coupé au salon allemand. Selon l'accueil, il sera commercialisé presque tel quel ou gagnera discrètement le musée des prototypes.

Cas à part parmi les constructeurs élitistes au passé prestigieux, Lancia était jusqu'à peu à l'abandon. En proie à la crise la plus grave de son histoire, Fiat a ces dernières années paré au plus pressé en rebâtissant avec une certaine inspiration la déclinaison sportive Alfa Romeo avant de s'attaquer à sa propre gamme et retrouver (la nouvelle Panda présentée à Francfort en témoigne) sa vocation naturelle de constructeur de voitures populaires. Ces manœuvres de grandes envergures ont laissé Lancia au bord du chemin, devenu invisible tant les ventes restent marginales. Absente des marchés en conduite à droite (en Angleterre évidemment), la marque italienne ne peut aujourd'hui compter que sur la Libra en fin de carrière, une Thesis encore plus boudée que la Kappa et la nouvelle Ypsilon (sans réels attraits nouveaux) pour retrouver son lustre d'antan.

Un challenge difficile à remporter à moins que le Show-Car de Francfort (une lecture postmoderne de la Fulvia originelle selon Lancia) ne révèle un filon inespéré. Contrairement à Jaguar qui n'a fait que s'inspirer de la Mark II pour concevoir la S-Type, Lancia n'a cédé à aucune audace en reproduisant la silhouette de la vénérable ancêtre. Au point que les dimensions et l'architecture à trois volumes sont pratiquement superposables.

Cependant, les voies ont été élargies, la calandre s'est adoucie et les quatre phares ronds en évidence ont fait place a des optiques high-tech protégés et surlignés de paupières en alu brossé. Même coup de jeune au niveau de la présentation des feux arrière. Quant au galbe prononcé des arches supportant le pavillon, ils contribuent à l'aérodynamisme et assurent une aisance aux personnes de grande taille. L'habitacle a voulu aussi restituer l'ambiances des sixties avec un cuir brun foncé, des commandes nacrées et des placages de Tanganika Frisé, un bois d'aspect " soyeux " (c'est Lancia qui l'affirme) aux couleurs métalliques changeantes. L'instrumentation analogique à trois cadrans est empruntée au nautisme et la couleur perlée rappelle celle des de la planche de bord de la récente Ypsilon. Enfin, les sièges sportifs et ergonomiques évoquent ceux de l'ancienne Fulvia avec ses dossiers en forme de fer à cheval.

Côté moteur, les changements sont logiquement spectaculaires. Au 1216 cm3 de 80 chevaux qui permettait autrefois à la Fulvia de rouler à 160 km/h s'est substitué ici un 1800 cm3 de 140 ch autorisant les 213 km/h. Une célérité due à un poids maîtrisé (990 kg) par l'utilisation de l'aluminium pour tous les panneaux de la carrosserie.

Le Coupé Fulvia, deuxième du nom n'a pas sacrifié totalement à la technologie moderne. Ainsi aucun dispositif électronique d'assistance n'est prévu même au niveau de systèmes devenus basiques comme l'antipatinage et le contrôle de stabilité en virage. A juste raison, Lancia a voulu conserver l'agrément de la conduite sportive à l'ancienne. Désormais, ce sont aux visiteurs du Salon de trancher mais aussi à vous, internautes de Motorlegend par l'intermédiaire de notre forum.

LANCIA Fulvia LANCIA Fulvia
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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de pitalugue
pitalugue a dit le 09-03-2012 à 08:22
j 'ai possedé une Lancia Fulvia 1300s dans les annees 70, outre que ce fut ma premiere voiture neuve , j 'ai parcouru avec toute l'Europe et j 'en garde un souvenir inoubliable