24 Heures du Mans 2013

TOYOTA TS030 Hybride

Loïc Bailliard le 14/06/2013

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Evolution de la Toyota TS030 2012 en 2013
Evolution de la Toyota TS030 2012 en 2013

De challenger à sérieux concurrent puis retour à la case outsider : l’écurie Toyota semble embarquée dans une sérieuse montagne russe. À l’image de l’euphorie du dépassement de Lapierre sur Tréluyer au Mans 2012... suivie immédiatement de l’énorme accident de Davidson. Après une fin de saison héroïque l’année dernière, le redémarrage de la saison semble avoir brouillé les cartes, et Audi donne l'impression d'avoir repris son avantage en piste. Un sentiment présent à Silverstone et à Spa et que la journée test des 24 Heures, durant laquelle la meilleure Toyota a dû concéder plus de 5 secondes à l’Audi de tête, n’a fait que confirmer.

Pourtant, la TS030 déjà bien née a pu profiter de quelques changements techniques importants durant l’intersaison. Du point de vue du châssis, les ingénieurs ont enfin pu travailler plus librement. La version 2012 était en effet pensée pour recevoir un moteur électrique à l’avant ou à l’arrière. Le choix s’étant porté sur une pure propulsion, la monocoque carbone a donc évolué sans cette contrainte de garder de l'espace libre à l’avant. Le résultat visible de ces transformations est la disparition de nombreuses prises d’air, remplacées par une meilleure gestion des flux sur la carrosserie.

En matière d’aérodynamique, les changements visuels sont en effet frappants entre les deux voitures. Les passages de roues et blocs optiques ressemblent désormais plus à ceux de l’Audi : ils grandissent et se font plus massifs que l’année dernière. Le museau reste quant à lui plus effilé que l’appendice très rectangulaire de la R18. A l’arrière, l’aileron a également a été épuré. Le meilleur moyen de constater ces changements est encore de jeter un œil aux images présentant le morphing de la Toyota TS030 2012 en 2013 sur le site de Toyota Racing.

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Système hybride de la Toyota TS030
Système hybride de la Toyota TS030

Mécaniquement, la Toyota TS030 n’évolue que très peu. Le constructeur concède simplement avoir travaillé sur la puissance et l’efficience de sa mécanique. On retrouve donc toujours un V8 atmosphérique essence de 3,4 litres développant 530 ch et des capaciteurs pouvant injecter 300 ch supplémentaires durant 3 secondes à la réaccélération.

Toyota explique également qu’un effort particulier a été fait pour optimiser le travail sur la voiture en cas de problème durant la course. Remplacement de pièces, démontage et remontage : les exemples de 24 Heures remportées dans les stands ne manquent pas, et l‘importance de ces opérations n’est plus à prouver !

D’une façon générale, la différence de discours entre Audi et Toyota concernant leurs protos ne pourrait pas être plus frappante. Quand le premier explique les avantages qu’il a su tirer des 15 kg supplémentaires imposés, le second indique simplement avoir réussi à ne pas trop pénaliser les performances de la voiture. Alors qu’Audi se concentre sur la saison en cours, Toyota insiste sur l’importance des changements à venir pour 2014, et sur l’idée que la TS030 alignée aux 24 Heures est un modèle de transition, en attendant un véritable bond en avant l’année prochaine.

Si les résultats actuels confirment cette prudence, on veut encore croire que Toyota joue la montre et ne souhaite pas trop dévoiler son jeu avant le jour J. Le « sandbagging », cette idée de sacrifier un début de saison pour que les adversaires ne vous voient pas venir sur une course telle que les 24 Heures, est actuellement au cœur des débats dans le monde du sport automobile. Est-ce la stratégie adoptée par Toyota ? Réponse le 23 juin.

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