Saga AMG

Lorsqu'ils lancent AMG en 1967 Aufrecht et Melcher, deux ingénieurs de Mercedes, sont loin d'imaginer que 40 plus tard ils atteindraient de tels sommets. Pourtant aujourd'hui le préparateur fait figure de référence dans ce tout petit monde.

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MERCEDES SL 73 AMG

Vincent Desmonts le 04/06/2007

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Le plus fou des roadsters

A sa sortie en 1989, le roadster SL (type R129) fit l'effet d'une bombe. Magistralement dessiné par l'équipe du styliste Bruno Sacco, ce SL conciliait une ligne à couper le souffle à un confort de première classe et des prestations dynamiques de haut niveau. Initialement lancé avec un six cylindres, en reprenant la mythique appellation 300 SL, le R129 fut rapidement doté d'un V8 de cinq litres (500 SL), puis d'un V12 de six litres (600 SL).

Ce dernier bloc, apparu sur la Classe S, revendiquait 394 ch. Une puissance déjà respectable, d'autant que vraisemblablement sous-évaluée aux dires d'heureux propriétaires ayant passé leur 600 SL au banc : la véritable puissance dépassant fréquemment les 400 ch...

Mais voilà, 400 ch ne suffisaient apparemment pas à une certaine clientèle, éprise d'exclusivité et souhaitant s'assurer de n'avoir pas la même auto que leur voisin. Cela tombait bien : AMG était à la recherche d'un nouveau coup de pub !

Coïncidence heureuse, Hans-Werner Aufrecht et son équipe travaillaient à ce moment sur le V12 de la Mercedes CLK-GTR. Une version vaguement civilisée du CLK-GTR engagé en chamionnat FIA GT, qui allait lui-même être supplanté par le tristement célèbre CLR qui s'illustrera aux 24 Heures du Mans de 1999, en accomplissant une impressionnante série de loopings à la hauteur de la bosse Dunlop – bosse qui devait être arasée plus tard. Mercedes avait confié à AMG la construction des 25 exemplaires du CLK-GTR « civil ». Aufrecht et ses hommes eurent donc l'occasion d'apprécier les caractéristiques de son V12 6,8 litres fort de 612 ch.

MERCEDES
Mercedes
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Ils décidèrent néanmoins de remettre l'ouvrage sur le métier. En portant la course à 80,2 mm et l'alésage à 92,4 mm (cotes impressionnantes pour un 12 cylindres !), ils atteignirent une cylindrée de 7 291 cm3. Vous avez bien lu : 7,3 litres de cylindrée ! L'intérêt d'un « gros cube » de ce calibre, c'est bien évidemment le couple massif. Avec 750 Nm au maximum à 4 000 tr/min, le nouveau V12 7,3 litres AMG n'était pas dépourvu. Plus fascinant encore : la courbe de couple ne descendait jamais en dessous de 600 Nm sur toute la plage d'utilisation de ce moteur d'exception ! Quant à la puissance, elle s'établissait à 525 ch...

Malgré un poids élevé, le SL 73 AMG affichait donc des performances dignes d'une supercar. Le 0 à 100 km/h était ainsi expédié en 4,8 secondes, malgré une boîte automatique à cinq rapports aussi douce qu'une transmission Mercedes se doit de l'être ! Même aujourd'hui, une spartiate Porsche 911 GT3 ne fait pas beaucoup mieux (4,3 secondes)... Quant à la vitesse maxi, elle était laissée à l'appréciation du client : soit la bride Mercedes à 250 km/h était maintenue, soit le fauve était lâché, auquel cas ce roadster hors du commun atteignait la barre symbolique des 300 km/h ! Bien entendu, le châssis était adapté à ces performances exceptionnelles, en adoptant notamment des roues de 18 pouces et un système d'amortissement piloté.

MERCEDES
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Au total, seuls 85 exemplaires de ce SL 73 AMG auront été commercialisés. Des modèles aujourd'hui très recherchés par les amateurs, mais qui réclament un entretien tout particulier du fait de leur technologie très spécifique. Quant au V12 7,3 litres AMG, il a survécu à la disparition du SL R129 : on le retrouve aujourd'hui sous le capot d'une sportive de très haut niveau, une certaine... Pagani Zonda. Bon sang ne saurait mentir !

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