Brussels Retro Festival 2007

AUBURN 852

Gilles Bonnafous le 09/11/2007

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L'Auburn 852 appartient à la génération des somptueuses et puissantes américaines des années trente, qui sera emportée par la dépression consécutive au krach de Wall Street.

Ce magnifique cabriolet Auburn 852 faisait partie des nombreuses pièces rares présentées à la vente sur le stand de Marreyt Classics. Vendue neuve en France en 1936, en Charente pour être précis, la voiture a d’abord connu deux propriétaires, le second étant également français. Elle fut ensuite mise aux enchères chez Hervé Poulain au Palais des Congrès, il y a 25 ans de cela, et acquise par un collectionneur belge.

Restaurée par la Carrosserie Lecoq, l’Auburn a bénéficié de soins attentifs prodigués par son nouveau propriétaire belge, qui, perfectionniste, ne l’a jamais fait rouler sous la pluie… Il l’a également fait repeindre par la Carrosserie Longchamp, à Bruxelles, suite à quelques menues réparations.

AUBURN 852 AUBURN 852

Identique à la 851 de 1935 à laquelle elle succède, l’Auburn 852 appartient à la génération des somptueuses et puissantes américaines des années trente, qui sera emportée par la dépression consécutive au krach de Wall Street. Elle est proposée en plusieurs modèles de carrosserie (berline, phaéton, brougham, coupé, cabriolet), dont la version la plus sexy est le très séduisant speedster en poupe de bateau (« boattail »). Ces voitures font apprécier leur qualité de construction, à l’image de leurs portes à armature métallique, alors qu’en Europe, cette dernière est en bois à cette époque ¬— du moins sur les voitures de haut de gamme.

La voiture est due à deux hommes venus de chez Duesenberg en 1934 pour moderniser la gamme Auburn, le réputé styliste Gordon Buehrig, et l’ingénieur August Duesenberg. La 852 est motorisée par un huit cylindres en ligne Lycoming à soupapes latérales. D’une cylindrée de 280 c.i. (4,6 litres), ce dernier est boosté par un compresseur adapté par Kurt Beier de la société Schwitzer-Cummins. Les 150 ch développés permettent à la voiture de dépasser les 150 km/h. Il convient de préciser que toutes les 851 et 852 ne sont pas dotées du compresseur. Trois gammes existent : Custom Eight et Salon Eight atmosphériques et Supercharged Eight.

La boîte à trois vitesses non synchronisées offre en fait six rapports, car depuis 1932, toutes les Auburn sont équipées d’un pont arrière « Dual Ratio » à deux vitesses — la commande du réducteur est installée sur le volant. Cet équipement est fourni par la Columbia Axle Company, société acquise par le célèbre homme d’affaires Errett Lobban Cord. Ce dernier a pris les commandes d’Auburn en 1926 alors que la marque se trouvait en difficulté. C’est à partir de cette date que les Auburn ont reçu le huit cylindres de la firme Lycoming, également entrée la même année dans la galaxie Cord, laquelle comprend encore Duesenberg…

Outre des V8, Auburn a également produit à partir de 1932 des modèles motorisés par un V12. Si ces derniers seront probablement les moins chers des V12 jamais construits, le moment était mal choisi pour lancer des voitures aussi prestigieuses ! Et avec la crise économique, la production des Auburn V12 ira décroissant, avant d’être promptement abandonnée dès la fin de 1934, année où apparaît un plus abordable six cylindres — Auburn ne construisait plus de telles mécaniques depuis la fin 1930.

Si la 851/852 se vendra correctement, elle n’engendrera pourtant guère de profits pour son constructeur. Elle sera la dernière gloire d’Auburn avant que la firme ne disparaisse en 1936. Ce chant du cygne restera dans la mémoire collective comme le modèle mythique de la marque.

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